"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 21 janvier 2018

FEUILLETS LITURGIQUES DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX



8/21 janvier
33ème Dimanche après la Pentecôte, après la Théophanie
Dimanche de Zachée

Saints Georges de Chozéba (VIIème s.) et Émilien le Confesseur (IXème s.) ; sainte Dominique de Constantinople (vers 474) ; saint Lucien, prêtre, saints Maximien et Julien, martyrs à Beauvais (vers 290) ; saint hiéromartyr Cartère, prêtre à Césarée de Cappadoce (304) ; saints martyrs Julien, Celse, Antoine, Anastase, martyre Basilisse et Marionille, les sept enfants et les 20 soldats (313) ; saints martyrs Théophile, diacre et Hellade (IVème s.)  saint Agathon, ascète au désert de Scété (IVème s.) ; saint Élie d’Égypte (IVème s.) ; saint Grégoire, thaumaturge de la Laure des Grottes de Kiev (1093) ; saint Grégoire, reclus de de la Laure des Grottes de Kiev (XIII-XIVème s.) ; saint hiéromartyr Isidore, prêtre et avec lui 72 autres martyrs à Youriev (1472) ; saint Païssios d’Ouglitch (1504) ; saint martyr Abo de Tiflis en Géorgie (vers 790) ; saints nouveaux martyrs de Russie : Victor (Oussov), prêtre (1937) ; Démètre (Plychevsky), Vladimir (Pasternatsky), prêtres, Paphnuce (Kostine), moine, Michel (Novoselov), martyr (1938) ; Basile (Arkhanguelsy), prêtre (1939) ; Jean (Malychev), martyr (1940) ; saint Michel (Rozov), confesseur, prêtre (1941).
Lectures : Dimanche après la Théophanie : Eph. IV, 7-13, Matth. IV, 12-17 ; Zacchée : I Tim. IV, 9-15, Lc XIX, 1-10


Source de l'icône: Ruicon.ru

QUI ÉTAIT ZACHÉE ?[1]
Q

ui était Zachée ? C’était le chef des publicains, qui étaient réellement des pécheurs, des transgresseurs des lois fondamentales du Seigneur. Les publicains étaient les percepteurs des impôts des Juifs pour le compte des Romains. Le signe le plus tangible et manifeste de cet asservissement et de cette soumission des Juifs était constitué par le payement de toutes sortes d’impôts, de tributs, à leurs asservisseurs. Le versement d’un tribut pour les Juifs, comme pour tous les autres peuples de l’Antiquité était par excellence le symbole de la soumission. Et les Romains, ne manifestant aucune retenue à l’égard du peuple soumis, percevaient de lui des impôts ordinaires et exceptionnels. Naturellement, les Juifs s’en acquittaient avec haine et dégoût. Ce n’est donc pas en vain que, voulant compromettre le Seigneur aux yeux de Son peuple, les scribes Lui demandèrent : « Est-il permis ou non, de payer le tribut à César ? » (Mt 22, 17). Ils savaient que si le Christ disait de ne pas verser le tribut à César, il serait facile de Le mettre en accusation devant les Romains. Si, au contraire, Il disait qu’il fallait le verser, Il serait irréversiblement compromis aux yeux du peuple. Tant que les Romains gouvernaient la Judée au moyen de roitelets locaux, tels qu’Hérode, Archélaos, Agrippa et autres, cette soumission à Rome, et en particulier la nécessité de payer les impôts, étaient tempérée pour les Juifs par le fait qu’ils étaient soumis et acquittaient l’impôt à leurs rois, lesquels, à leur tour, étaient assujettis et payaient le tribut à Rome. Mais voici que peu avant le commencement de la prédication du Christ Sauveur, le système de gouvernement de la Judée changea. Au lieu des rois locaux, des procurateurs romains furent nommés gouverneurs de la Judée et des provinces voisines. Afin de collecter les impôts avec plus de succès, les Romains introduisirent l’institu­tion des publicains. En Judée, les Romains devaient engager des publicains parmi des individus moralement proscrits, parmi les Juifs acceptant de passer à leur service et de contraindre leurs frères à payer le tribut. L’acceptation d’une telle fonction était lié à une profonde chute morale. En effet, lorsqu’ils entraient en service, les publicains devaient prêter un serment païen de fidélité à l’empereur et devait offrir un sacrifice à son esprit (au « génie » de l’empereur). Naturellement, ce n’était pas seulement les intérêts de Rome que recherchaient les publicains en percevant l’impôt de leurs compa­triotes. Ils poursuivaient aussi leurs propres intérêts, s’enrichissant aux dépens de leurs frères asservis, rendant ainsi plus lourd le poids de l’oppression romaine. Ainsi étaient les publicains… Tout ce qui a été dit ici s’applique doublement à Zachée, car il n’était pas un simple publicain, mais leur chef (architelonis). Indu­bi­ta­ble­ment, il avait fait tout cela : prêté le serment et offert le sacrifice païen, arraché impitoyablement l’impôt à ses compa­triotes, l’augmentant pour son propre profit. Et il devint, comme en témoigne l’Évangile, un homme riche. Naturellement, Zachée comprenait que pour lui les espérances d’Israël étaient perdues… Et voici que lui parviennent des bruits, selon lesquels le Saint d’Israël, le Messie annoncé par les prophètes, est déjà apparu au monde… Pour lui, la venue du Messie constitue une catastrophe person­nelle. Le pouvoir des Romains doit arriver à sa fin, et Israël triomphant tirera vengeance pour le dommage qu’il a subi de lui, pour ses offenses et son oppression. Mais même s’il n’en est pas ainsi – car le Messie, selon le témoignage du prophète, « vient, juste et victorieux, humble » (cf. Za 9, 9) –, Sa venue victorieuse ne doit néanmoins apporter, à lui – Zachée – que la plus grande humiliation et la privation de toute cette richesse et de cette situation qu’il a acquises au prix terrible de sa trahison de Dieu, de son propre peuple et de toutes les espérances d’Israël. Il se peut encore qu’il n’en soit pas non plus ainsi. Peut-être le nouveau prédicateur n’est-Il pas le Messie. Tous ne croient point en Lui. Les principaux ennemis des publicains, et en partie de lui-même – Zachée – les pharisiens et les scribes ne croient pas en Lui. Il s’agit peut-être de la simple rumeur populaire. On pourra alors vivre tranquillement comme jusqu’à maintenant. Mais Zachée ne veut pas persister dans de telles pensées. Il veut voir Jésus pour savoir et ce avec certitude : qui est-Il ? Et Zachée veut que le Prédicateur qui passe là soit véritablement le Messie, le Christ. Il veut dire avec les prophètes : « Ah, si Tu déchirais les Cieux et si Tu descendais ! » (Is, 64, 1). Qu’il en soit ainsi, même si cela s’avère être catastrophique pour lui, Zachée. Il y a dans son âme, semble-t-il, des profondeurs telles qu’il ne les avait pas ressenties jusqu’à maintenant ; il y a en lui un amour brûlant, enflammé, ardent, totalement désintéressé pour « l’attente des nations », pour l’image du doux Messie décrite par les prophètes, pour Celui « qui a pris sur Lui nos faiblesses et qui a porté nos souffrances » (Is 53, 4). Et lorsque l’occasion se présente de Le voir, Zachée ne pense pas à lui-même. Le triomphe du Messie est pour lui la catastrophe et la ruine, mais il n’y pense pas. Il veut seulement, ne serait-ce que du coin de l’œil, apercevoir Celui qui a été annoncé par Moïse et les pro­phètes. Et voici que passe le Christ. Il est entouré par la foule. Zachée ne peut Le voir, car il est de petite taille. Mais l’aspiration totalement désintéressée de Zachée à voir, ne serait-ce que de loin, le Christ, est à ce point illimitée, irrésistible, que lui – un homme riche, avec une position sociale, fonctionnaire de l’Empire romain, au milieu d’une foule qui lui est hostile, qui le déteste et le méprise – ne prête en rien attention à tout cela, étant dévoré par le désir de voir le Seigneur. Pour ce faire, il passe outre toutes les conventions, toutes les convenances extérieures, et monte sur un arbre, un sycomore, qui se trouve sur le bord du chemin. Et les yeux du grand pécheur, chef des traîtres et des félons, rencontrent les yeux du Saint d’Israël, le Christ Messie, le Fils de Dieu. L’amour voit ce qui est inaccessible au regard indifférent ou hostile. Aimant avec abnégation l’image du Messie, Zachée pouvait immédiatement reconnaître dans le Maître galiléen le Christ. Et le Seigneur, plein d’amour divin et humain, voit en Zachée, qui Le regarde depuis les branches du sycomore, ces profondeurs de l’âme qui étaient inconnues à celui-ci même jusqu’à présent. Le Seigneur vit que l’amour ardent pour le Saint d’Israël dans le cœur du traître, un amour qui n’était pas assombri par la moindre trace d’intérêt propre, pouvait le régénérer et le renouveler. Et la voix divine résonna : « Zachée, descends vite, car il me faut aujourd’hui demeurer chez toi. » Et la régénération morale, le salut, le renouveau vint chez Zachée et toute sa maison. Le Fils de Dieu vint réellement chercher et sauver ce qui était perdu. Seigneur, Seigneur, comme jadis Zachée, nous aussi T’avons trahi, Toi et Ton œuvre, nous avons été privés d’une part en Israël, nous avons trahi notre espérance ! Mais que Ton règne, Ta victoire et Ton triomphe viennent, bien que ce soit à notre honte, à nous et à ceux qui nous sont semblables ! Que Tes ennemis ne portent pas en dérision Ton héritage ! Même si Ta venue nous apporte la perte et la condamnation, méritées pour nos péchés, viens Seigneur, viens vite ! Mais donne-nous de voir, bien que de loin, le triomphe de Ta vérité, même si nous ne pouvons en être les participants. Et aie pitié de nous, contre tout espoir, comme Tu eus pitié de Zachée !    
SAINT JEAN DE CHANGHAÏ 

Tropaire du dimanche du 8ème ton
Съ высоты́ снизше́лъ еси́, Благоyтpóбне, погребе́нiе прiя́лъ ecи́ тридне́вное, да на́съ свободи́ши страсте́й, животе́ и воскресе́нiе на́ше, Го́споди, сла́ва Teбѣ́ !
Du haut des cieux, Tu es descendu, ô Miséricordieux ! Tu as accepté les trois jours au Tombeau afin de nous libérer des passions : ô notre Vie et notre Résurrection, Seigneur, gloire à Toi !

Tropaire de la Théophanie, ton 1
Во Іopда́нѣ кpeщющуся Teбѣ́, Го́споди, Tpoйческое яви́ся поклоне́нie : Pоди́телевъ бо гла́съ cвидѣ́тельствоваше Teбѣ́, возлю́-бленнаго Tя́ Cы́на имену́я, и Дýxъ въ ви́дѣ голуби́нѣ, извѣ́ствоваше cлoвecé yтвepжде́нie. Явле́йся, Xpисте́ Бо́же и мípъ просвѣще́й, cла́ва Тебѣ́.
Lors de Ton baptême dans le Jourdain, Seigneur, fut manifestée l’adoration due à la Trinité : car la voix du Père Te rendit témoignage en Te donnant le nom de Fils bien-aimé, et l’Esprit, sous la forme d’une colombe, confirmait l’irréfragable vérité de cette parole. Christ Dieu qui es apparu et qui as illuminé le monde, gloire à Toi !
Kondakion du dimanche, ton 8
Воскpécъ изъ гро́ба, уме́ршыя воз-дви́глъ ecи́ и Aда́ма воскреси́лъ ecи́, и Éва лику́етъ вo Tвое́мъ воскресе́нiи, и мipcтíи концы́ торжеству́ютъ е́же изъ ме́ртвыхъ воста́нieмъ Tвои́мъ Mногоми́лостивe.
Ressuscité du tombeau, Tu as relevé les morts et ressuscité Adam ; Ève aussi exulte en Ta Résurrection, et les confins du monde célèbrent Ton réveil d’entre les morts, ô Très-miséricordieux !

Kondakion du saint, ton 4
Яви́лся еси́ свѣти́ло пресвѣ́тлое, Гео́ргіе, озаря́я Боже́ственными заря́ми вѣ́рно зову́щія ти́: моли́ о на́съ Влады́ку Христа́, я́вльшагося во струя́хъ и просвѣ́щшаго земноро́дныя.
Comme luminaire portant au loin sa clarté, tu fais briller de ton divin rayonnement, vénérable Georges, les fidèles s'écriant: Prie pour nous le Christ apparu dans les flots du Jourdain pour
illuminer le monde entier.
Kondakion de la Théophanie, ton 4
Яви́лся дне́сь вселе́ннѣй, и свѣ́тъ Tво́й Го́споди, зна́менася на́ на́cъ, въ páзyмѣ пою́щихъ Tя́ : прише́лъ ecи́,  и яви́лся ecи́ свѣ́тъ непристу́пный.

Tu es apparu au monde en ce jour, Seigneur, et Ta lumière s’est manifestée à nous qui, Te connaissant, Te chantons : Tu es venu, Tu es apparu, Lumière inaccessible.
Au lieu de : « Il est digne en vérité... »,  ton 2
Велича́́й душе́ моя́, Честнѣ́йшую го́рнихъ во́инствъ, Дѣ́ву Пречи́стую Богоро́дицу. Недоумѣ́етъ вся́къ язы́къ благохвали́ти по достоя́нію, изумѣва́етъ же у́мъ и премі́рный пѣ́ти Tя, Богоро́дицe ; оба́че Блага́я cýщи, вѣ́py пріими́, и́бо любо́вь вѣ́cи Боже́ственную на́шу ; Tы́ бо xристіа́нъ ecи́ Пpeдста́тельница, Tя́ велича́емъ.
Magnifie, mon âme, Celle qui est plus vénérable que les armées célestes, la Très pure Vierge et Mère de Dieu. Toute langue est embarrassée pour te chanter dignement, et même un esprit de l’autre monde a le vertige au moment de te célébrer, Mère de Dieu ; cependant, Tu es la bonté ; reçois donc notre foi, car Tu sais notre désir inspiré de Dieu ; Tu es l’avocate des chrétiens, nous Te magnifions.  

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[1] Homélie de St Jean de Changhaï (version abrégée)

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