"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

mardi 7 juin 2016

Higoumène Danielle [Myasnikova]: "Un Père Spirituel n’est pas un baby-sitter, on devrait penser par soi-même" (2)

Mother Daniila

On doit construire son propre Monastère

-Comment Une belle et talentueuse jeune femme a-t-elle fini par vivre dans un couvent?

-Au début, je cherchais le sens de la vie et la forme de cette vie. Il y avait deux voies équivalentes: soit la famille, soit le monachisme. La voie monastique semblait complètement incompréhensible. Il n'y avait pas d'exemple visible de ce que cela signifiait, jusqu'à ce que je fasse connaissance de Vladyka, le hiéromoine Loukian à l'époque.

Plus tard, j’ai rencontré des moniales, avec qui j'ai eu l'occasion de communiquer intimement et très souvent. À l'époque, je consacrais tout mon temps libre pour les voyages vers le couvent. Ensuite, j’ai senti à un moment donné que c’était ma tasse de thé.

À l'époque, j’avais déjà compris que les gens monastiques ne sont pas des saints, et qu’ils essayaient simplement de le devenir. On fait face aux faiblesses humaines de plus près dans un monastère par rapport à la vie laïque ordinaire. Cependant, j’étais attirée par le goût de la vie monastique, tout est jeté aux pieds du Sauveur. À un certain moment, je compris que je voulais précisément [suivre] cette voie.

-Cela signifie-t-il que votre père spirituel vous a montré la voie monastique?

-Un Père spirituel compétent normal ne fera jamais pression sur quiconque. Une personnalité est très facile à briser, surtout si elle est débutante dans le christianisme. Les gens disent souvent qu'ils conservent leur liberté et leur indépendance, alors qu'en fait, ils cherchent souvent quelqu'un à qui donner leur liberté, et un baby-sitter qui prescrirait chaque étape: à droite ou à gauche, de cette façon ou d'une autre, acheter un réfrigérateur ou un téléviseur.



-Une moniale n’a-t-elle pas le problème du choix?

-Bien sûr. Malheureusement, il faut penser pour soi-même, même dans le vœu d'obéissance. Au début, je soutenais également l'idée d'avoir un père spirituel et de suivre de près ses demandes. Je comprenais l'obéissance d'une manière qui le rendait responsable de tout, et faisait de vous juste un acteur aveugle. C’est donc de la faute du baby-sitter, je suis innocente, mais vous devez juste m’amener au Royaume des Cieux!

Ensuite, il est apparu que l'on doit faire ses propres pas vers le Royaume des Cieux. Un Père spirituel peut simplement aider quelqu’un dans son choix - il pourrait voir [chez celui qui le consulte] un homme de famille potentiel, ou un solitaire dont le chemin est de servir le Christ en menant une vie monastique.

-Alors votre père spirituel a-t-il seulement indiqué cette voie?

-Vladyka Loukian n’a jamais fait pression sur personne, mais il ne permet non plus aux gens de passer leur temps sans rien faire: "Recherchez votre chose. Ne perdez pas de temps. Allez de l'avant. "Il y a toujours eu ce genre de pression. On ne pouvait pas se détendre à l'époque, ni maintenant. Donc, après cela, vous pensez par vous-même, et vous décidez de ce que vous voulez.

Il nous donnait des exemples et nous parlait toujours de gens qu'il avait rencontrés dans sa vie. Il était celui qui parlait avec les enfants spirituels de saints, qui ont déjà été canonisés par l'Eglise orthodoxe.

-Qui sont ces saints?

-Il y a un nouveau martyr, le père Pavel [Gaydar]. Sa fille spirituelle la plus proche, Paraskeva Zakhartchenko, le suivit tout au long de son chemin. Son père l'amena au Père Pavel quand elle était petite fille. Elle devint sa première assistante. Elle suivit le père Pavel dans toutes ses déportations. Elle était un confesseur et elle a traversé beaucoup d’épreuves. Notre Vladyka était son fils spirituel. Il est aussi venu vers elle quand il était un petit garçon. Sa vie dans l'Eglise a commencé avec sa communication avec cette femme.

Son second mentor spirituel était la moniale Léonida, qui était une fille spirituelle du juste staretz Ivan Petrovich [Joukovski], qui vivait à Odessa dans les années 1950, et entreprit l'acte le plus difficile de notre temps – la folie en Christ. Actuellement, on organise la canonisation de ce staretz.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d’après

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