"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 10 avril 2016

Archiprêtre Vladimir [Vorobyov]: La vie spirituelle (suite)




- Est-ce que le choix d'un père spirituel demande d’avoir du discernement?
- Oui, et bien plus encore. L'Église grecque conserve encore la règle ancienne selon laquelle un père spirituel ne peut être qu’un vieux prêtre expérimenté avec une chirothésie (bénédiction) spéciale, une nomination épiscopale comme confesseur, et les références correspondantes.
La plupart des pères spirituels en Grèce sont des moines âgés. C’est arrivé parce que les moines grecs ont conservé une autorité spéciale depuis l'époque de l'iconoclasme. A l'époque, les iconodules furent terriblement persécutés, et presque tous les membres du clergé blanc obéissaient aux iconoclastes parce qu'il était difficile pour eux de résister à la volonté de l'empereur.
Si un prêtre n’était pas d'accord avec l'ordre de rejeter les icônes, il était banni, envoyé en exil et persécuté - et, pour le bien de leurs familles, les prêtres ne résistaient pas. Quelque chose de semblable est arrivé en Russie pendant le rénovationisme sous le régime soviétique.
Les moines, qui rejetaient le monde et toutes choses du monde, montraient une grande force. Ce furent les cloîtres des moines, en particulier, qui sauvèrent la vénération des icônes. De là est venue la tradition qu'il valait mieux aller au monastère pour la confession.
On ne pouvait pas se confesser à n’importe quel moine, mais seulement à un moine expérimenté sur lequel un chirotésie spéciale avait été faite. Bien sûr, dans le cas de danger mortel, on pouvait se confesser à n’importe quel prêtre. Les jeunes prêtres, cependant, ne pouvaient pas avoir d'enfants spirituels ou exercer une guidance spirituelle en toutes circonstances.
Il y a, malheureusement, de tristes expériences avec les pères spirituels modernes. Souvent, les gens viennent et disent "telle ou telle pénitence m’a été imposée." Souvent, il est évident que cette personne ne peut pas supporter la pénitence, et que le hiéromoine ou le prêtre l’a tout simplement imposée comme une admonestation superficielle venant de l’Euchologe, mais sans comprendre. Il ne sait même pas qu'il n'a pas le droit d'imposer la pénitence de cette manière.
Par exemple, un médecin n'a pas le droit de dire: " Prends ce médicament et ne reviens plus." Le médecin doit dire: "Prends ce médicament et  reviens dans une semaine. Je dois t’examiner, faire quelques tests, et comprendre comment le médicament agit." Il est irresponsable de simplement donner une drogue puissante comme ça. 
De même, le confesseur n'a pas le droit d'imposer la pénitence s'il ne verra pas à nouveau la personne et ne la suivra pas: cette pénitence a-t-elle produit de bons fruits, ou bien la personne a-t-elle tout simplement cessé d'aller à l'église? La pénitence peut être donnée à ses enfants spirituels, qu'il voit et connaît.
Il est préférable qu’un jeune prêtre ne se précipite pas pour devenir confesseur - il est préférable que le fidèle repentant aille, si possible,  vers un prêtre expérimenté. Il est préférable pour les jeunes prêtres de commencer avec les enfants, parce qu'ils ont habituellement leurs propres enfants- et puisqu'ils comprennent mieux la façon de se comporter avec les enfants, ils sont moins susceptibles de faire une erreur avec eux.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
PRAVMIR

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