"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

lundi 13 mai 2013

Des péages aériens (I)

File:First Fruits.JPG

Dans une lettre au Père Thomas Merton, le jeune converti orthodoxe Eugene (Plus tard, le Père Seraphim) Rose a écrit: "Avant tout, le chrétien dans le monde contemporain doit montrer à ses frères que tous les «problèmes de notre époque» sont sans conséquence à côté du problème central unique de l'homme : la mort, et sa réponse, le Christ... Laissez de côté le babil sophistiqué contemporain chercher dans son enfantillage «des récompenses futures» et tout le reste - la vie après la mort est tout ce qui compte" [1] Bien que l'homme moderne admette la mort comme supposée naturelle, il n'a aucune compréhension de la réalité de la mort. Dans l'Église orthodoxe seule est conservé l'authentique enseignement chrétien sur la condition paradisiaque de l'homme, sa chute et la mort conséquente, la Résurrection du Christ détruisant la mort, et la vie après la mort.

Malheureusement, même dans l'Eglise aujourd'hui, il y a confusion et ignorance de ce que l'Eglise enseigne, ceci étant assombri par la notion que l'Orthodoxie a peu à dire sur la vie après la mort. En recherchant les doctrines orthodoxes du ciel et l'enfer, des anges et des démons, et de la vie après la mort, saint Ignace Briantchaninov a constaté que, en fait, l'Eglise est très précise dans ce qu'elle enseigne, contrairement aux enseignements de l'Occident qui deviennent de plus en plus vagues sous l'influence de la philosophie et de l'attachement croissant de l'homme aux choses de ce monde. [2]

Bien que l'Eglise nous donne beaucoup d'informations sur la vie après la mort, il est facile de mal comprendre. En ce qui concerne l'existence de l'âme après la mort, il est bon de se rappeler les conseils de l'ange à saint Macaire d'Alexandrie: " Accepte les choses terrestres ici comme le plus faible type de représentation des choses célestes" [3]; les thèses et débats au sein de l'Eglise concernant l'eschatologie se posent souvent sur une approche trop littérale des textes ascétiques qui parlent de la vie après la mort. Concernant ceci,  Père Seraphim Rose écrit:

C'est une chose que de dire... qu'il faut être prudent de ne pas lire les textes orthodoxes sur l'autre monde et la vie après la mort d'une manière par trop littérale ou terrestre, puisque que la réalité est à bien des égards évidents très différente de la réalité terrestre, mais c'est tout à fait une autre chose que de "balayer" tous ces textes et de nier qu'ils font référence à quoi que ce soit d'une manière extérieure, et ne sont que des "allégories" et des "fables…" l'Eglise orthodoxe et les fidèles ont toujours accepté ces descriptions comme correspondant fidèlement à la réalité, même en faisant des restrictions pour la nature particulière, de cette réalité d’un autre monde. [4]

Version française Claude Lopez-Ginisty

D’après


Notes :
[1] Cathy Scott, Seraphim Rose: The True Story and Private Letters, pp 180, 181.

[2] Father Seraphim Rose, A Prologue of Orthodox Saints of the West, in Vita Patrum: The Life of the Fathers by St. Gregory of Tours, St. Herman of Alaska Brotherhood (1988), pp. 23-24.
[3] Cité dans Father Seraphim Rose, The Soul after Death (2004), p. 67.

[4] Ibid., Pp 234-235.

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