"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

jeudi 27 décembre 2012

Hiéromoine Nestor, nouveau-martyr de Jarky [1993](1)




Nestor Savtchouk, est né en 1960, dans la province de Crimée dans le sud de la Russie. Il n'a jamais été proche de sa famille, mais était toujours loin d'eux. Quand il est devenu jeune homme, il a commencé à canaliser toute son énergie dans la lutte, la boxe, et les arts martiaux. Il possédait une conscience aiguë et se distinguait largement de ses pairs.

A vingt ans, Nestor s'est rendu à Odessa pour travailler comme apprenti-peintre de fresques religieuses. A Odessa, il se lia d'amitié avec des artistes plus âgés, qui ont commencé à l'inspirer d'histoires d'hommes et de femmes justes qui glorifiaient Dieu par leurs labeurs spirituels courageux dans les monastères de Russie au cours des 1000 dernières années. C'était le début des années 1980, la Russie était communiste, et l'ancienne foi chrétienne orthodoxe avait été complètement oubliée par le peuple russe. Soudain, une étincelle fut allumée dans le coeur de Nestor;.. Il a commencé à brûler avec le désir de fuir la vanité du monde et de puiser dans ses antiques racines chrétiennes.

Décidant de donner entièrement sa vie à Dieu, Nestor quitta Odessa pour l'ancien monastère du 13ème siècle de Potchaev. Là, Nestor a commencé à œuvrert dans le dévouement du cœur comme moine. La Providence a voulu que Nestor découvre qu'il avait deux arrière-grands-oncles depuis longtemps oubliés, qui avaient servi au monastère. L'un était un prêtre marié qui vivait avec sa famille dans la ville, et l'autre était un vieux moine très vénéré qui avait été connu pour sa vie juste.

A cette époque, les monastères de la Russie communistes étaient contrôlés par le gouvernement. Tous les moines devaient être enregistrés auprès de l'Etat qui était athée. Nestor, étant contre l'athéisme ne s'enregistra jamais. Au milieu des années 1980, le gouvernement a commencé à persécuter le monastère : certains moines ont été emmenés en prison dans les camps, tandis que d'autres ont simplement «disparu». Parce qu'il n'avait pas été enregistré auprès de l'Etat, Nestor savait qu'il allait être mis en prison ou tué s'il était trouvé par les responsables gouvernementaux. Et Nestor continua à lutter comme dans des conditions de guerre, il vivait dans la clandestinité comme moine « illégal ». Nestor, ayant une âme forte et courageuse fut bientôt ordonné hiéromoine à un très jeune âge.
Finalement, les conditions au monastère de Potchaev devinrent si grave, que la plupart des moines étaient partis, avaient été emmenés à la prison des camps, ou bien avaient ététués. Ne sachant pas quoi faire, Nestor se tourna vers son père spirituel, le staretz Jean Kristiankine, qui lui dit d'aller dans le village isolé de Jarky. Suivant son conseil comme une guidance divine, Nestor se mit en route à travers l'immensité de la campagne de Russie.

Après un long voyage Nestor arriva dans le petit village de Jarky. Parce qu'il était entouré de vastes étendues sauvages et que les routes étaient inondées en hiver, Jarky n'était accessible que pendant les mois d'été. Peu de croyants restaient dans le village. Dès son arrivée dans ce village désolé dans le désert de Russie, Nestor alla directement à l'église où il devait servir. Elle était vieille et délabrée, mais elle avait beaucoup d'icônes anciennes. L'inspiration originelle de Nestor était venue à partir d'images religieuses et plus tard, il est mort pour ces anciennes images (icônes) du Christ et des saints. Depuis qu'il était devenu moine, son cœur brûlait pour le Christ et pour l'autre monde qu'elles [ces icônes] représentaient. Nestor regardait les icônes et les images du Christ d'une manière unique. Il ne voyait pas du bois et de la peinture, mais son cœur était transformé, et il sentait le Royaume éternel de Dieu en lui-même. Car comprendre l'image (icône) du Christ, c'est comprendre l'incarnation de Dieu.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après



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