"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

vendredi 12 octobre 2012

Le petit renard de Dieu




En Égypte, où dans l'ancien passé chrétien, il y avait autrefois de nombreux grands monastères, il était une fois un moine qui fit connaissance d'un paysan inculte et simple. Un jour, ce paysan dit au moine: "Moi aussi je respecte Dieu Qui a créé ce monde! Chaque soir, je verse tout un bol de lait de chèvre et je le laisse sous un palmier. Dans la soirée, Dieu vient et boit mon lait! Il en est très friand! Il n'y a jamais eu une fois une époque où même une goutte de lait est restée dans le bol."
En entendant ces mots, le moine ne put s'empêcher de sourire. Il expliqua gentiment et logiquement à son ami que Dieu n'a pas besoin d'un bol de lait de chèvre. Mais le paysan insista avec tant si d'obstination sur le fait qu'il avait raison, que le moine suggéra alors que la nuit suivante, ils regardent secrètement pour voir ce qui arrivait après que le bol de lait ait été laissé sous le palmier.
Aussitôt dit, aussitôt fait. Lorsque la nuit tomba, le moine et le paysan se cachèrent à une certaine distance de l'arbre, et bientôt dans le clair de lune ils virent comment un petit renard se glissait jusques à la cuvette et lapait tout le lait jusqu'à ce que le bol soit vide.
"En effet!" dit le paysan déçu, en poussant un soupir. "Maintenant, je peux voir que ce n'était pas Dieu!"
Le moine tenta de réconforter le paysan et expliqua que Dieu est un esprit, que Dieu est quelque chose de complètement hors de notre faible capacité de compréhension dans notre monde, et que les gens comprennent Sa présence, chacun à sa manière propre et unique. Mais le paysan se tenait simplement en baissant la tête tristement. Puis il pleura et retourna chez lui dans sa masure.
Le moine retourna également à sa cellule, mais quand il y arriva, il fut surpris de voir un ange bloquant son chemin. Totalement terrifié, le moine tomba à genoux, mais l'ange lui dit:
"Ce bonhomme n'avait ni éducation, ni sagesse, ni assez de connaissance livresque pour être capable de comprendre Dieu autrement. Alors toi, avec ta sagesse et tes connaissances livresques, tu lui as enlevé le peu qu'il avait! Tu vas sans doute me dire que tu raisonnais correctement. Mais il y a une chose que tu ne sais pas, ô homme savant: Dieu, voyant la sincérité et le coeur de ce bon paysan, envoyait tous les soirs le petit renard vers ce palmier pour le réconforter et accepter son sacrifice".

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après 
Le Prologue 
cité par

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