"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

lundi 26 mars 2012

Jean-Claude LARCHET/ Recension: « La Bible d’Alexandrie » n° 23 (Malachie) et n° 12 (Esther).



Malachie
La Bible d'Alexandrie : 1) « Malachie ». Traduit du texte grec de la Septante, introduction et notes par Laurence Vianès, Paris, Éditions du Cerf, 2011, 192 pages (coll. La Bible d’Alexandrie n° 23); 2) « Esther ». Traduction du grec de la Septante, introduction et notes par Claudine Cavalier, Paris, Éditions du Cerf, 2012, 288 p. (coll. La Bible d’Alexandrie n° 12).
Avec cette publication des textes de Malachie et d’Esther, Les éditions du Cerf poursuivent, sous la direction de Marguerite Harl, Gilles Dorival et Olivier Munnich, la réalisation du gigantesque projet d’édition d’une traduction française annotée de la Bible dans la version grecque dite des Septante. Rappelons que le texte de la Septante est dans l’Église orthodoxe le seul texte de référence. Cette publication présente donc un intérêt particulier, d’autant plus que les notes, abondantes, font une place (quoi que dans des proportions variables) aux commentaires des Pères grecs, qui se fondent sur cette version. Les inconvénients restent nombreux :
1) les livres paraissent au compte-goutte (la publication a commencé en 1986 et est loin d’être terminée) et dans le désordre, si bien qu’aucune publication de groupes cohérents de livres ne peut être régulièrement faite pour le texte seul comme ce fut le cas pour les premiers livres (le Pentateuque);
2) manquent encore des livres fondamentaux comme les Psaumes (pour lesquels nous disposons heureusement de l’excellente traduction du P. Placide Deseille), Isaïe ou les Proverbes (qui occupent une place importante dans le programme des offices liturgiques du Grand Carême) ;
3) les volumes, en raison de leur faible diffusion, sont onéreux ;
4) leur forme actuelle les destine surtout à un public de spécialistes de l’exégèse, le texte lui-même n’occupant, au fil du temps, qu’un nombre de plus en plus restreint de pages, au profit de commentaires très pointus de caractère philologiques, consistant pour la plupart dans une comparaison du texte grec avec le texte hébreu.
Rappelons qu’en attente d’une édition intégrale, il est possible de trouver sur Internet la traduction française de P. Giguet qui date de la fin du XIXe siècle.
Esther
Nous profitons de ce bref compte-rendu consacré à des livres bibliques dont l’un souligne la responsabilité du clergé (Malachie 2, 1, 2) et l’autre présente l’acte salvateur pour le peuple de Dieu d’une femme courageuse (Esther), pour ajouter, à la récente déclaration de l’Assemblée des évêques orthodoxes de France à propos des élections, toute en langue de bois, qui ne délivre aucun message clair et qui manque d’être le « sel de la terre » et la « lumière du monde » qu’elle recommande aux fidèles d’être en citant Mt 5, 13-14, le point suivant : les fidèles orthodoxes doivent être bien conscients que le progamme de plusieurs candidats comportent des propositions absolument incompatibles avec les valeurs éthiques et les principes anthropologiques du christianisme, à savoir : 1) la légalisation du mariage des homosexuels ; 2) la légalisation de l’adoption d’enfants par des couples homosexuels ; 3) les mesuses favorisant la pratique de l’avortement ; 4) la légalisation de l’euthanasie active ; 5) la dépénalisation de l’usage du cannabis. Outre que ces mesures sont clairement inspirées, dans plusieurs cas, par un courant de pensée qui a pour but avoué la déconstruction des fondements chrétiens sur lesquels reposent encore les sociétés occidentales, elles ne peuvent avoir que des conséquences négatives (et à terme catastrophiques) sur l’avenir de l’humanité : destructuration du couple et de la famille ; relativisation de la valeur de la personne humaine et de sa vie ; facilitation du recours aux paradis artificiels et liberté totale donnée à des pratiques aboutissant à l’affaiblissement de la conscience et de la volonté, ainsi qu’à la destructuration de la personnalité humaine. En une période où les évêques, par leur autorité morale et par le groupe de citoyens qu’ils représentent, ont la possibilité, même modeste, de peser sur les programmes des candidats, il aurait été utile de préciser ces points dans la déclaration précédemment citée qui, en son état actuel, est d’une parfaite inutilité.
Jean-Claude Larchet
sur 
orthodoxie.com

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