"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

mercredi 15 novembre 2017

LA MONIALE MEGALOSCHEME MARIA: une ascète de la prière (2)



Mère Maria pendant la guerre patriotique

Enfance et adolescence
Mère Maria est née le 3 avril 1922 dans la province d'Orel. Après leur mariage, ses parents furent forcés de se séparer parce que son père partit travailler ailleurs. Il fut retardé pour une raison quelconque et ne revint pas à la date promise. Puis sa belle-mère la chassa de chez elle - ils n'avaient pas besoin d'une bouche supplémentaire à nourrir. En larmes, la jeune femme alla à l'église et pria longtemps, implorant la protection de la Mère de Dieu. Quand, épuisée par une longue prière, elle s'enfonça dans le banc du narthex, dans un rêve éclatant, elle vit une vision miraculeuse. La Mère de Dieu lui apparut. La Reine du Ciel la réconforta et lui dit que son époux allait bientôt rentrer chez eux et qu'ils auraient trois filles. Elle bénit particulièrement sa fille cadette.
Et cela arriva; la fille cadette était Maria. La petite fille grandit et la prière devint son occupation préférée. Encore bébé, elle allait dans la forêt et priait Dieu dans la solitude. Ainsi, dès l'enfance, le sceau d'élection de Dieu apparut sur l'enfant. Maria grandit et devint une jeune fille petite, mais belle et mince: Blonde, avec des yeux gris-bleus, expressifs, elle attira beaucoup d'attention. Mais elle se maintint dans une certaine rigueur, n'allant pas aux bals avec les autres filles. Elle aimait seulement prier.
Au début de la guerre, Maria fut diplômée de l'école de formation pedadogique. Elle s'inscrivit à l'école de reconnaissance de l’armée de l’air de Tula et fut ensuite envoyée au front. Elle traversa toute la guerre, qui pour elle se termina seulement en 1946 à Königsberg.
La Voie étroite
Maria se maria après la guerre et eut deux enfants. Quand ses enfants eurent grandi, elle quitta le monde et devint moniale, puis fut tonsurée dans le schème. [1]
Le monachisme est un mystère, et chaque tonsure est aussi un mystère. L'âme entend la voix de Dieu, répond et suit Dieu. Mère Maria parlait très peu ou pas du tout d'elle-même, parce que la vie spirituelle n'est pas un spectacle. Par conséquent, ses enfants spirituels apprirent sa vie par des phrases entendues ailleurs, des bribes de conversations et des félicitations au jour de la Victoire.
Église en l'honneur de la Dormition de la Très Sainte Théotokos à Komsomolsk-sur-l'Amour
Ainsi ses enfants spirituels apprirent comment un phénomène très miraculeux se produisit dans sa vie, comme avec sa propre mère. La Génitrice de Dieu lui apparut et l'appela à la suivre. Elle l'appela à quitter le monde et lui donna la bénédiction pour construire une église en l'honneur de la Dormition de la Mère de Dieu Très Pure de Komsomolsk-sur-Amour.
Pendant de nombreuses années, personne ne savait comment une moniale de Russie centrale s'était retrouvée en Extrême-Orient. Et ce n'est qu'à la fin de sa vie qu'elle a parlé avec parcimonie et avec précaution de cette apparition miraculeuse, alors que ses nombreux enfants spirituels l'interrogeaient.

Ainsi, par hasard, ils apprirent la vie de Matouchka avant sa tonsure. Elle était si modeste qu'ils découvrirent même son sort sur le front seulement par bribes. Par exemple, Natacha vit Matouchka porter des bottes chaudes dans la chaleur de l'été et  demanda pourquoi elle était habillée si chaudement. Matouchka a expliqua à contrecoeur que ses pieds avaient été gelés dans une traversée de la rivière pendant la guerre et que maintenant que ce vieux coup de froid se faisait sentir.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d’après

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