"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 10 mai 2015

Les nouveaux maîtres iconographes roumains: ICONOGRAPHIE INNOVATRICE DANS LA MATRICE DE LA TRADITION (1)



Note de la rédaction (Orthodox Arts Journal [OAJ]). Depuis quelque temps, nous voulions trouver un moyen de présenter l'iconographie qui est actuellement en plein essor en Roumanie. Et donc, après un peu de recherche, cet article présentant la nouvelle école d'iconographie a été écrit spécialement pour OAJ par Mère Atanasia (Văetişi) du monastère Stavropoleos de Bucarest et a été traduit [en anglais] par mon propre prêtre de paroisse Père Dragos-Andrei Giulea, ici à la paroisse  Saint Benoît de Nursie à Montréal.

Toma et Mihai Coman Chituc, 
deux iconographes du renouveaut de l'icône roumaine.


I. L‘iconographie, un langage artistique retrouvé

Il aurait été impossible d'imaginer une conversation publique sur les icônes et leur vénération, il y a quart de siècle en Roumanie communiste. Il aurait été impossible d'imaginer ainsi l’iconographie enseignée dans une école publique, et la technique de la peinture d’icônes au département des Beaux-Arts. 

En ces temps-là, l'intérêt pour les icônes était une simple occupation privée, ou de niche. Institutionnellement, le Patriarcat roumain avait une commission spécialisée sur l'art religieux s’occupant essentiellement de la préservation du patrimoine national. Cependant, au cours des 25 dernières années qui se sont écoulées depuis les révolutions anti-communistes en Europe de l'Est, les changements ont été impressionnants. 

Aujourd'hui, c’est devenu un geste commun que de commander une icône pour votre maison ou pour offrir une icône comme cadeau. Quatre des douze facultés de théologie orthodoxe dans le pays ont créé des départements d'art sacré, préparant des iconographes et des spécialistes de la préservation de l'iconographie médiévale; et nombre de leurs diplômés sont devenus compétents dans la peinture des icônes et des fresques. 

Dans la foulée du régime athée, la vie religieuse a été ravivée dans toutes ses dimensions: l'art, la Liturgie, la vie de  paroisse et des communautés monastiques. 

Il y a de nouvelles églises paroissiales, de nouveaux monastères, de nouveaux saints canonisés ainsi que de nouveaux martyrs chrétiens de la persécution communiste recevant une grande vénération populaire, qui attendent d'être canonisés. Dans ce contexte, l'icône est devenue une présence commune dans les maisons et les bureaux.
    
L'aspect le plus remarquable de cette renaissance est que la demande iconographique abondante et le nombre élevé d’iconographes qualifiés ont donné lieu à une ambiance compétitive qui a conduit à une avance évidente, dans la qualité de l'iconographie, et, par la suite, à un nouveau mouvement iconographique. 


Comme pour toute profession, les nouveaux iconographes et les peintres de l'église démontrent une valeur inégale; il ne suffit pas d'apprendre la technique et de suivre "l’herminia" byzantine (manuel du peintre) pour devenir un iconographe qualifié et apprécié. 

Version française Claude Lopez-Ginisty



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