"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 31 mai 2015

Laurent Brayard : Je suis allé dans le Donbass et j’accuse le gouvernement français!


Les imbéciles heureux, 
valets criminels de l'Amérique
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et les enfants victimes innocentes de leur autosatisfaction insane
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J’ai eu la chance colossale de me rendre dans le Donbass et à Donetsk pendant plusieurs jours, d’accomplir ainsi un devoir qui aurait été celui de notre gouvernement dans des temps normaux. Avec des moyens très faibles, avec le soutien extraordinaire de quelques personnalités de Donetsk (et d’ailleurs), j’ai donc pu venir voir de mes propres yeux ce qu’il se passe dans cette région de l’Europe dont tout le monde parle mais que quasiment aucun français ne saurait placer sur une carte. J’ai accompli quelques milliers de kilomètres pour y parvenir et désormais je peux accuser le gouvernement français, plus fortement, plus justement. Ne rien dire serait un crime, ne rien dire serait déshonorer mon nom de Français. Je t’accuse gouvernement de France, je t’accuse par ton soutien indirect d’être responsable de la mort de milliers de personnes dans le Donbass, de favoriser la disette et les conditions de vies déplorables de la population, je t’accuse de participer à une propagande mensongère, injuste, sale et scandaleuse dont des millions de gens sont victimes, je t’accuse d’avoir trahi toutes les traditions françaises issues de la Révolution et même de l’Ancien régime, visant à supporter les faibles, à les défendre, à les libérer des oppressions à la manière des milliers de volontaires nationaux de l’An II qui marchèrent contre toute l’Europe pour arracher leur liberté et celle d’autres peuples.

Je t’accuse gouvernement de France d’avoir abandonné ta souveraineté, en la laissant dans un caniveau appelé Union européenne, je t’accuse de ne plus utiliser les droits et les devoirs de La voix française qui intiment l’ordre à nos gouvernants d’user de notre diplomatie et de l’impact de notre aura dans le monde pour faire le bien, en toute indépendance et hors des cercles d’influence étrangers contraire à l’intérêt de la Nation. Je t’accuse gouvernement de France de mentir aux Français, par une propagande de masse criminelle qui consiste depuis de longs mois à saper, à attaquer et à salir la Russie par tous les moyens en sa possession. Cette politique russophobe dangereuse, frayant avec le racisme, le nationalisme est à ce point effrayante pour notre pays que nous avons refusé de défiler aux côtés de nos frères russes pour la Victoire du 9 mai 1945, victoire contre le nazisme. Pendant ce temps en Ukraine, nous supportons un régime s’appuyant sur une frange néonazi, nous avons versé plusieurs milliards d’euros par le biais de l’Union européenne avec les impôts des Français, argent qui sert à armer et équiper des soldats de bataillons de massacreurs et de violeurs tels ceux d’Azov ou Aydar.

  
Je t’accuse gouvernement de France, avec tous les journalistes ou presque de notre pays, de participer à un mensonge dramatique dont les gens meurent dans le Donbass : le mythe de l’armée russe ayant agressé l’Ukraine. Je suis allé dans le Donbass, j’y suis rentré en passant par deux postes frontières différents, à Novochakhtinsk et Matveev-Kourgan. S’il y avait les 50 000 soldats russes annoncé par des activistes pro-ukraine qui ont désormais du sang sur les mains de manière indirecte, telle l’infâme Nathalie Pasternak, s’il y avait plusieurs divisions, j’aurais nécessairement vu des centaines de chars, de camions, les forces de soutien, d’intendance etc. Je n’ai vu aucune force militaire russe massée à la frontière et il est difficile de cacher autant d’hommes de troupes dans un pays où la steppe des cosaques est l’apanage du paysage et de la morphologie du terrain. Je n’ai pas vu pendant tout mon voyage, ni soldat russe, ni régiment, ni brigade, ni division ou armée de la Fédération de Russie. Partout où je me suis rendu, dans les villes que j’ai traversé, comme par exemple la ville des Cosaques d’Antratsyt, petite ville de 54 000 habitants au sud de Lougansk, je n’ai pas vu de forces militaires russes. J’ai pu interroger tous les habitants que j’ai pu rencontrer, toutes les personnes ici présentent, même opposées au projet de la Novorossia (car j’en ai rencontré !) ont déclaré qu’il n’y avait pas d’Armée russe dans le Donbass. J’ai pu le vérifier moi-même pendant tout mon séjour et je n’ai découvert que les soldats républicains des forces des deux républiques, habillés et armés de manière très hétéroclite.
Je raconterais dans d’autres temps ce que j’ai vu et entendu dans le Donbass. Il aurait suffi au gouvernement français d’envoyer un seul diplomate, un seul observateur pour constater, vérifier et faire un rapport objectif à notre ministre des Affaires étrangères et à travers lui à notre Président de la République. Notre gouvernement français ne l’a pas fait, au contraire il s’entête à charger la Russie. Ce que j’ai vu dans le Donbass, ce sont de simples gens, jeunes, moins jeunes, femmes et hommes, enfants et vieillards. C’est une population certes russophone mais elle ne souhaite que sa liberté. Elle a déjà choisi l’indépendance par un référendum. Elle a déjà hissé à Donetsk et à Lougansk le drapeau de la liberté. Cette population est soutenue et encore de manière relative par la Russie qui a accueilli 1,7 millions de réfugiés sans aucune aide extérieure, sans que la France, pays des Droits de l’Homme ne verse un seul centime pour aider tous ces gens en détresse. C’est la Russie au contraire qui a été montré du doigt, sanctionnée injustement. C’est la population du Donbass qui souffre et meure. Sans la solidarité incroyable des gens du Donbass, des milliers d’entre eux seraient déjà morts, mais d’autres vont mourir, soldats ou civils. Et cela parce qu’ils veulent être libres, ils veulent être maîtres de leurs destinées, ils veulent vivre.
J’appelle donc, en mon nom unique et quoi qu’il puisse m’en coûter, même l’oppression et la prison, tous les Français, de quelques origines qu’ils soient, sans distinction de couleurs de peau, d’orientation politique, à sanctionner le gouvernement français par toutes les résistances possibles, électorales ou non, en pratiquant la résistance passive, en se dressant, en cessant de vivre à genoux. Les populations du Donbass nous montrent l’exemple, nous pouvons renverser ce régime présidentiel inique, d’oligarques repus et suffisants. Nous pouvons pacifiquement les pousser hors de nos murs, la force du Peuple comme le disait Danton est sans limite, il suffirait juste d’une étincelle pour que la France réapprenne sa force populaire, se réapproprie la Démocratie pour que plus jamais des mensonges et des falsifications de l’histoire ne soient soutenus par la France, surtout quand des gens meurent sous les bombes, assassinés et même faute de soins médicaux ou de nourriture. Pour moi ma décision est prise. Comme l’ambassadeur français à Prague en 1939 demandait la nationalité tchèque alors que les divisions allemandes forçaient la frontière, je demande la nationalité du Donbass. Je préfère partager le sort de braves gens que de me taire et suivre tacitement des politiques qui déshonorent leurs charges et à travers elle la France chaque jour qui passe.
Laurent Brayard
source

NB : Les légendes des photos ne sont pas dans l'article original

Des êtres humains vivent ici!


Archimandrite Melchisédek [Velnic]: Le moine, Don de Dieu (5 et fin)




Dans nos vies dans le monde, différents obstacles surgissent dans l'accomplissement de cet idéal. La pire et la plus difficile à surmonter est l'orgueil et ses fils, dont le principal est l'égoïsme. Mais, si l'homme est prêt, "tout est possible à celui qui croit" (Marc 9:23). Il y en a d'innombrables exemples dans le Patericon et les Vies des Saints; nous rappellerons seulement Dosithée, novice de Dorothée. Après seulement quelques années de vie monastique, quand il était dans l'absence de passions, il est allé à l'éternel, "seulement en raison de l'obéissance qu'il avait," révélant plus brillante que tout le reste la couronne de ceux qui retranchent leur volonté. Il fut assez digne de se tenir devant la Tout-Sainte et pieuse Trinité et de prier pour ceux qui restaient [22].

Ceci est la récompense, ceci est la couronne de ceux qui de leur plein gré ont pris "le joug léger" et "le fardeau léger" du Christ et de Ses disciples. Et puis l'effort en vaut entièrement la peine, car hormis l'âme, qui est "de Dieu" et "retourne à Dieu", rien n'est n'éternel sur terre. (Ecclésiaste 12: 7).

Toutes ces choses, l'accomplissement de bonnes actions, l'apathie [absence de passions], l'obéissance, le retranchement de la volonté, la pureté, la pauvreté, la patience, la virilité, le courage et toutes les autres vertus exigées par la vie monastique, font de cette vie un sacrifice vraiment bien reçu devant Dieu.

Vivant ainsi, le moine se sanctifie lui-même et sanctifie ceux qui l'entourent, il est lumière et vie pour tous dans la "maison. Saint Jean Climaque dit que la prière est la béquille de ce monde [23]. Dans cet esprit, "soutenir" signifie agir comme support, pour étayer,  tenir quelque chose comme dans une étreinte, et donc, dans cet esprit, le monde a besoin des donateurs de prière.

Nous pouvons donc dire que le moine a le courage de transformer en vie les paroles du Christ Rédempteur, accordant de l'espoir au monde. Les paroles du Christ sont esprit et vie, et le moine montre qu'elles peuvent tenir et œuvrer dans un corps impuissant. Il montre au monde entier, ce monde dévasté par le désespoir et le manque de directions de rédemption, que tout n'est pas encore perdu. Il témoigne par sa vie même de la vérité de la parole du Christ: "Et voici, je suis avec vous pour toujours jusqu'à la fin du monde" (Matthieu 28:20), en renforçant par son exemple personnel, souvent mal compris par les autres, les paroles par lesquelles le Bon Pasteur encourage son troupeau: "Ne crains pas, petit troupeau, car il a plu à votre Père de vous donner le royaume." (Luc 12:32)

Nous avons donc besoin d'un moine qui soit bien ancré dans les lois et règles confessionnelles et qui vive libre dans l'Esprit Donateur de vie. Que quiconque n'est pas moine,  soutienne ceux qui le sont, car plus que jamais, le monde a besoin de ces donateurs de soutien.

Et nous, moines d'aujourd'hui, rappelons-nous nos pères - Saints Pères - qui souhaitaient vivre ainsi dans les temps passés, à peiner pour le bien du monde. Nous, qui avons été appelés à de tels saints travaux, profondément spirituels, nous le ferons, car le Christ ne sera jamais notre débiteur. Il donnera et ne reprendra pas, Il donnera et n'en sera pas désolé. Par conséquent, en avant vers la joyeuse et sainte absence de passions! Laissez-nous le souhaiter et le faire! Et ne l'oublions pas que Jésus est la seule joie du moine:

Jésus, le Très Aimable,  joie de moines!
Jésus, le réconfort de mon âme!
Jésus, la lumière de mon esprit!
Jésus, la joie de mon cœur!
Jésus, Fils de Dieu, accorde-moi [Ta] miséricorde!

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Mănăstirea Putna

Notes bibliographiques des ouvrages utilisés par l'auteur:

[22] Avva Dorotei [Abba Dorothée], Useful Teachings and Letters for the Soul, printed by the blessing of His Eminence Justinian, Bishop of Maramureş and Sătmar, Bacău, 1997, p. 14-15.
[23] Saint John Climacus, The Ladder of Holy Willlessness, in Filocalia, IX, translation, introduction and notes by Father Dumitru Staniloae, Bucharest, 1980, p. 403. 

FEUILLETS LITURGIQUES DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX




18/31 mai
PENTECOTE

Lectures : Actes II, 1-11 / Jn. VII, 35-52 ; VIII, 12

Tropaire, ton 8

Благослове́нъ ecи́ Xpисте́ Бо́же на́шъ, и́же прему́дры ловцы́ явле́й, низпосла́въ и́мъ Дýxa Свята́го, и тѣ́ми уловле́й вселе́нную, Человѣколю́бче, сла́ва Тебѣ́.
Béni es-Tu Christ notre Dieu, qui a rendu très-sages les pêcheurs, leur envoyant le Saint-Esprit, et qui par eux, a pris au filet l’univers, Ami des hommes, gloire à Toi !


Kondakion, ton 8

Егда́ снизше́дъ язы́ки слія́, раздѣля́ше язы́ки Вы́шній : егда́ же о́гненныя язы́ки раздaя́ше, въ соедине́ніе вся́ призва́, и coгла́сно cла́вимъ Всесвята́го Ду́ха.
Lorsque Tu descendis en confondant les langues, ô Très-Haut, Tu divisas les peuples, lorsque Tu distribuas les langues de feu, Tu appelas tous les hommes à l’unité, et tous d’une seule voix, nous glorifions le Très-Saint Esprit !

VÊPRES DE LA GÉNUFLEXION

Après la Liturgie, on célèbre les vêpres de la génuflexion qui, étant dédiés au Saint-Esprit, constituent une prière pour le renouvellement en nous de la grâce qui vient de Lui, comme cela convient le jour où l’Esprit Saint fut accordé aux apôtres. L’année liturgique ne connaît pas de vêpres plus émouvantes. Nous reproduisons ci-dessous les trois prières principales de cet office, qui sont lues après le prokimenon (« Quel Dieu est grand comme notre Dieu »). Après chacune de ces prières est ajoutée une oraison, plus courte, que nous ne pouvons reproduire ici, faute de place.

PREMIÈRE PRIÈRE : adressée à Dieu le Père. En raison de l’événement qui est fêté, elle demande que soient accordées aux fidèles la rémission des péchés, l’aide de la Grâce et l’entrée dans le Royaume des cieux.
Seigneur immaculé, sans souillure, sans commencement, invisible, incompréhensible, insondable, immuable, insurpassable, incommensurable, longanime ; Toi qui seul possèdes l’immortalité, qui vis dans la lumière inaccessible, qui fis le ciel et la terre, la mer et tout ce qui y fut créé; qui accordes à tous leurs demandes avant qu’elles ne soient formulées ; nous Te prions et T’implorons, Maître qui aimes les hommes, Père de notre Seigneur, Dieu et Sauveur Jésus-Christ, qui pour nous hommes et notre salut descendit des cieux et s’incarna de l’Esprit Saint et de Marie la toujours-vierge et très glorieuse Mère de Dieu ; Lui qui d’abord enseigna par les paroles et qui montra ensuite par les actes, lorsqu’Il souffrit la Passion salvatrice, nous accordant à nous Tes serviteurs humbles, pécheurs et indignes, un exemple pour T’offrir des supplications en courbant la nuque et en fléchissant les genoux1 pour nos propres péchés et l’ignorance du peuple2. Toi donc, qui es plein de miséricorde et qui aimes les hommes, écoute-nous quel que soit le jour où nous T’invoquons, particulièrement en ce jour de la Pentecôte en lequel, après que notre Seigneur Jésus-Christ fut monté aux cieux et se fut assis à Ta droite, Toi Dieu et Père, faisant descendre sur Ses saints disciples et apôtres  le Saint Esprit, qui reposa sur chacun d’entre eux. Ils furent alors remplis de Sa Grâce inépuisable, dirent en d’autres langues Tes merveilles et prophétisèrent. Maintenant donc, nous Te prions, écoute-nous et souviens-toi de nous, humbles et condamnés, et fais revenir nos âmes de captivité, Toi dont la propre compassion prie pour nous. Reçois-nous, qui nous prosternons devant Toi et nous écrions : « nous avons péché ». A Toi nous fûmes confiés dès le sein de notre mère, depuis lors Tu es notre Dieu ; mais comme nos jours se sont évanouis dans la vanité, nous avons été dépouillés de Ton aide et privés de toute justification. Toutefois, confiants en Ta miséricorde, nous nous écrions : ne Te souviens pas des péchés de notre jeunesse et de notre ignorance.  Purifie-nous de nos péchés cachés, ne nous rejette pas au temps de notre vieillesse, ne nous abandonne pas lorsque nos forces déclineront ; avant notre retour en terre, rends-nous dignes de revenir vers Toi et dirige Ton attention vers nous, par Ta bienveillance et Ta Grâce. Mesure par Ta compassion nos iniquités ; oppose à la multitude de nos péchés l’abîme de Ta miséricorde ; regarde depuis Ta sainte hauteur Ton peuple ici présent, qui attend de Toi abondante miséricorde. Visite-nous dans Ta bonté, délivre-nous de l’oppression du diable, affermis notre vie par Tes lois saintes et sacrées. Confie Ton peuple à un fidèle ange gardien 3; rassemble-nous tous dans Ton Royaume, accorde le pardon à ceux qui espèrent en Toi ; à eux comme à nous remets les péchés ; purifie-nous par l’action du Saint-Esprit ; détruis les entreprises de l’ennemi contre nous.

DEUXIÈME PRIÈRE : cette prière est adressée au Fils de Dieu et demande que nous soit accordé l’Esprit Saint, afin qu’Il nous aide dans la vie morale ; elle demande en général que nos prières soient exaucées par Dieu, que nous soient accordées la rémission des péchés et l’aide Divine.
Seigneur Jésus-Christ notre Dieu, qui aux hommes donnas Ta paix, accordant  le don du Très-Saint Esprit aux fidèles, alors que Tu vivais parmi nous, le laissant tel un héritage qui ne nous sera pas enlevé, faisant descendre en ce jour cette grâce de façon particulièrement manifeste sur Tes disciples et apôtres, fortifiant leurs lèvres par des langues de feu, par lesquelles nous, tout le genre humain, – chacun dans sa propre langue - avons reçu et entendu la connaissance de Dieu, avons été illuminés par la Lumière de l’Esprit, sommes sortis de l’égarement comme des ténèbres et, par le partage et l’action surnaturelle des langues sensibles et de feu, avons appris la foi en Toi et avons été illuminés pour Te confesser Dieu avec le Père et le Saint-Esprit en une seule Divinité, force et puissance. Toi donc, éclat du Père, empreinte immuable et inaltérable de Son essence et de Sa nature, la source du salut et de la grâce, ouvre-moi aussi qui suis pécheur, les lèvres, et apprends-moi comment et pour qui il convient de prier. Tu connais la multitude de mes péchés, mais Ta miséricorde vaincra leur immensité. Et voilà que je me tiens devant Toi avec crainte, déversant le désespoir de mon âme dans l’océan de Ta miséricorde ; dirige ma vie, Toi qui diriges d’une seule parole toute la création par la puissance ineffable de Ta sagesse, Toi le havre paisible de ceux qui sont agités par la tempête, et fais-moi connaître la voie où je cheminerai. Donne l’esprit de sagesse à  mes pensées, accordant l’Esprit de raison à mon esprit insensé, couvre mes œuvres de l’Esprit de Ta crainte ; renouvelle en mes entrailles l’esprit de droiture, et affermis par l’Esprit souverain l’instabilité de mes pensées, afin que, conduit par Ton Esprit bon vers ce qui est utile, je sois rendu digne d’accomplir chaque jour Tes commandements et de me rappeler toujours Ta glorieuse Parousie, lors de laquelle seront scrutés nos actes. Et ne permets pas que nous soyons tous séduits par les biens corrompus de ce monde, mais renforce-nous dans le désir de recevoir les trésors à venir. Tu as dit, ô Maître : celui qui demandera quoi que ce soit en Ton nom, il le recevra sans faute de la part de Ton Père et Dieu coéternel. Aussi, moi qui suis pécheur, lors de la venue de Ton Saint-Esprit, je supplie Ta bonté : ce que j’ai demandé, accorde-le-moi en vue du salut. Oui, Seigneur, Toi qui accordes largement tout bienfait, car Tu donnes avec surabondance ce que nous demandons, Tu es compatissant et miséricordieux, Toi qui sans péché pris part à notre chair, incline-Toi vers ceux qui fléchissent le genou devant Toi, qui t’es fait propitiation pour nos péchés. Donne, Seigneur, Tes largesses à Ton peuple, écoute-nous depuis ton ciel saint. Sanctifie-nous par la puissance de Ta droite salvatrice, couvre-nous à l’ombre de Ton aile, ne méprise pas l’œuvre de Ta main ; nous péchons contre Toi seul, mais nous ne servons aussi que Toi. Nous ne saurions, ô Maître, nous prosterner devant un dieu étranger, ni étendre nos mains vers un autre dieu. Remets-nous nos fautes et, recevant nos supplications à genoux, tends vers nous une main secourable, accepte la prière de nous tous comme un encens agréable, montant devant Ton Royaume surpassant toute bonté.

TROISIÈME PRIÈRE : cette prière est également adressée au Fils de Dieu, elle demande le repos des âmes des défunts.
Source intarissable, vive et lumineuse, force créatrice coéternelle au Père, qui a magnifiquement accompli toute l’économie du salut des mortels, Christ notre Dieu, ayant brisé les liens indestructibles de la mort et les verrous de l’enfer, terrassé la multitude des esprits mauvais, T’étant offert pour nous en victime sans tache, donnant en sacrifice Ton Corps immaculé, non touché ni atteint par aucun péché, et nous accordant par cet acte sacré redoutable et ineffable la vie éternelle ; Toi qui es descendu aux enfers, as brisé les verrous éternels et indiquas le chemin du retour à ceux qui étaient assis dans les ténèbres ; Toi qui as saisi à l’hameçon de la sagesse divine le dragon qui est cause première du mal et qui se trouve dans les profondeurs, qui le lias avec les chaînes des ténèbres dans les abîmes profonds et, par Ta puissance infinie, l’enferma dans  le feu inextinguible et les ténèbres extérieures : Sagesse illustre du Père, qui te montras comme l’assistance de ceux qui sont opprimés, illuminant ceux qui étaient assis dans les ténèbres et l’ombre de la mort, Toi, Fils bien-aimé du Père Très-Haut, Lumière éternelle de la Lumière éternelle, Soleil de justice, écoute-nous qui Te prions, et donne le repos aux âmes de nos pères et frères qui se sont endormis auparavant, à nos autres parents selon la chair et de tous les nôtres selon la foi, dont nous faisons maintenant mémoire, puisque Tu as le pouvoir sur tous, et Tu tiens dans Ta main tous les confins de la terre. Maître Tout-Puissant, Dieu des pères et Seigneur de miséricorde, Créateur de la race des mortels comme de celle des immortels et de toute nature humaine, qui est créée puis se désintègre, (Créateur) de la vie comme du trépas, de notre séjour ici et de notre passage dans l’au-delà, Toi qui mesures les années pour les vivants et fixe le temps de la mort, qui fais descendre aux enfers et qui en fais remonter, qui lies par la maladie et qui rétablis les forces, Toi qui ordonnances les choses présentes avec utilité et dirige les futures pour notre avantage, Toi qui réjouis par l’espoir de la Résurrection ceux qui sont blessés par l’aiguillon de la mort ! Toi-même, Maître de tous, Dieu notre Sauveur, espoir de toutes les extrémités de la terre et de ceux qui se trouvent loin sur mer, Toi qui en ce jour dernier, grand et salvifique de la fête de la Pentecôte, a révélé le mystère de la Trinité, sainte, consubstantielle, coéternelle, indivisible et sans confusion, répandant la venue et la manifestation de Ton Saint et vivifiant Esprit sous la forme de langues de feu sur Tes saints apôtres, les instituant annonciateurs de notre pieuse foi, et les faisant confesseurs et prédicateurs de la véritable Théologie. Toi qui en cette fête toute-parfaite et salvatrice as daigné recevoir les supplications dans la prière pour ceux qui sont retenus dans les enfers, nous donnant le grand espoir que leur soient envoyés le soulagement de leurs tourments et la consolation qui viennent de Toi ! Écoute-nous, Tes humbles serviteurs qui Te prient, donne le repos aux âmes de Tes serviteurs défunts, dans le lieu de lumière, dans le lieu verdoyant, dans le lieu de rafraîchissement, d’où se sont éloignés toute souffrance, toute affliction et soupir, place leur esprit dans les demeures des justes et rends-les dignes de la paix et du soulagement, car ce ne sont pas les morts qui Te loueront, Seigneur, ni ceux qui sont en enfer, qui oseront Te confesser, mais ce sont nous les vivants qui Te bénissons et Te supplions et T’offrons les prières et des sacrifices de purification pour leurs âmes. 

 

LECTURES DU DIMANCHE PROCHAIN : Matines : Matth. XXVIII, 16-20
Liturgie : Hébr. XI,33 – XII, 2 ; Matth. X, 32-33, 37-38, XIX, 27-30




1 cf. prière de notre Seigneur à Gethsémani
2 cela signifie que les péchés du prêtre sont plus conscients que ceux du peuple
3 chaque peuple a un ange gardien (cf. Daniel 10,13-20)

samedi 30 mai 2015

Archimandrite Melchisédek [Velnic]: Le moine, Don de Dieu (4)



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Prier sans cesse est aussi un hommage laissé par le Rédempteur Jésus Christ (Luc 18: 1), un commandement exprimé également par les saints apôtres. Le saint apôtre Paul écrit aux Thessaloniciens: "Priez sans cesse!" Et "en toute chose rendez grâce" (1 Thessaloniciens 5:17, 18), puis en affirmant fortement, comme un commandement, "n'éteignez pas l'Esprit!" ( 1 Thessaloniciens 5:19). Ne pas éteindre l'Esprit signifie ne pas perdre la grâce, la présence de la piété dans le cœur et l'esprit. Un père contemporain dit souvent que "l'Esprit est très bon": la grâce du Très Saint-Esprit est facilement perdue par nous, il se retire quand nous rejetons le vêtement d'obéissance et d'humble cogitation. Lorsque nous nous débarrassons de ce vêtement, quand le moine, ou même le chrétien, attire en son cœur ces choses contraires à Dieu: le jugement, la colère, la méchanceté, la précipitation et bien d'autres passions, qui sont des esprits du mal, qui sont répartis à travers le ciel et rappelés aux Galates par saint Paul. Et cela parce que, quand vous prenez quelque chose, vous devriez tout de suite abandonner quelque chose en retour, sinon " la dernière condition de cet homme est pire que la première." (Matthieu 12:45)

Tous nos efforts et la lutte vise à gagner l'Esprit Saint, sinon nous restons personnes charnelles: "Mon esprit ne restera pas à toujours dans l'homme, car l'homme n'est que chair" (Genèse 6: 3), dit l'Esprit de Dieu dans la Sainte Écriture.

Afin d'accomplir ceci, la principale préoccupation du moine est "de garder son esprit de son prochain", ce qui signifie avoir une conscience propre, avec lui-même, ne jamais condamner quelqu'un pour quoi que ce soit. "Par le silence et la non-condamnation, la paix de l'âme est sauvegardée", disent les Pères de l'Eglise, et le Père Antime Gaina du monastère de Secou, après la première, deuxième et troisième réprimande pour de vaines paroles, ne reçoivent plus quelqu'un pour la confession - la pire punition donnée un fils spirituel [18]. Cette punition est comme couper une pousse de la tige, comme le bannissement d'Ismael du sein d'Abraham (Genèse 21: 9-12), et c'est une conséquence de l'absence d'obéissance.

Dans le monastère, entre le fils et le père spirituel, le père supérieur, le staretz, comme on dit aujourd'hui, il doit y avoir une communion et une communication complètes. Le moindre manque d'obéissance supprime l'Esprit de Dieu et nous sommes laissés sans discernement. Voilà pourquoi l'obéissance et le retranchement de la volonté [propre] ne sont gardées de façon transparente. Par le retranchement de la volonté propre, ce qui signifie ne pas imposer sa propre volonté, la paix et le bon ordre sont amenés dans un monastère.

De l'obéissance, le Père Sofrony [Saharov], novice auprès de saint Silouane l'Athonite, a déclaré: "L'obéissance est un sacrement révélé seulement dans le Saint-Esprit, et, dans le même temps, c'est le sacrement et la vie dans l'Église; [...] L'obéissance a été découverte comme don d'en Haut, incroyablement grand [...] Renoncer avec confiance, bonne volonté, amour et joie, à sa volonté et à tout jugement de lui-même à son père supérieur, son confesseur, celui qui est obéissant s'éloigne du lourd fardeau des soucis du monde et atteind la connaissance de ce qui est inestimable: la pureté de l'esprit en Dieu "[19].

"Le monachisme est, avant tout, la pureté de l'esprit", dit encore l'archimandrite Sofrony. "Sans obéissance, il ne peut être atteint, et c'est la raison pour laquelle il n'y a pas de monachisme sans obéissance; [...] La pureté de l'esprit, cependant, est le don spécial du monachisme, inconnu par d'autres moyens. [...] Le lien entre père supérieur et novice est un lien de sainteté. " "Pour le novice, ce sacrement consiste en l'apprentissage de faire la volonté de Dieu, pour entrer dans la sphère de la volonté divine, communiant ainsi avec la vie divine; et pour le père supérieur, il consiste à amener le novice, par la prière et l'exigence de sa vie, à la connaissance de ce chemin, à cultiver en lui la vraie liberté, sans laquelle la rédemption est impossible. La vraie liberté est celle où l'Esprit de Dieu demeure, et c'est la raison pour laquelle l'objectif d'obéissance, et de la vie chrétienne en général, consiste à gagner le Saint-Esprit. "(2 Corinthiens 3:17).

Le vrai père supérieur ne cherche jamais à "soumettre la volonté de son novice à sa volonté humaine," mais, au cours de leur vie ensemble, ces circonstances peuvent se produire lorsque le père supérieur trouve qu'il a besoin d'insister pour que son commandement soit accompli; le vrai novice, cependant, ne devrait jamais amener son supérieur à cette extrémité. "[20]

"La volonté du père supérieur est plus lourde que celle du novice, en vertu de sa grande responsabilité envers Dieu. Mais la responsabilité envers Dieu ne repose sur les épaules du supérieur que si le novice obéit; et s'il ne le fait pas, alors tout le poids de ses actions est porté uniquement par le novice, qui perd ainsi le gain de celui qui obéit "[21].

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Mănăstirea Putna

Notes bibliographiques des ouvrages utilisés par l'auteur:

[18] Protosyncellus Ioanichie Bălan, Romanian Pateric, Galaţi, 1990, p. 645.
[19] Archim. Sofronie Saharov 
[Archimandrite Sophrony de Maldon]Of the Foundations of Orthodox Willlesness, p. 60-62.
[20] Ibidem, p. 62-63.
[21] Ibidem, p. 63-64.


vendredi 29 mai 2015

Archimandrite Melchisédek [Velnic]: Le moine, Don de Dieu (3)



Blason de la Moldavie

Accepter le saint sacrement de l'obéissance, l'un des trois vœux monastiques, signifie accepter le saint sacrement du Christ. Les deux autres vœux, la virginité ou la plénitude de la sagesse, et de la pauvreté, dans le sens de renoncer à des possessions matérielles, sont entièrement contenus dans le grand sacrement de l'obéissance. Sans elle, "ni la prêtrise, ni le Saint Sacrement, ni la prière de l'esprit, ni le jeûne ou les veilles, ne sauvent" [15]. Voilà pourquoi l'obéissance devient pour le moine la pierre d'angle. Même ses tâches quotidiennes portent le même nom: "obéissance [obédience]."

Par la soumission, par l'obéissance, le moine suit le Christ dans son obéissance à Dieu le Père, devenant un fils de Dieu, c'est ce qui rend tous ses frères ensemble, "les enfants du Très-Haut." (Psaume 81: 6)

Cette obéissance il la dirige non seulement vers son père supérieur, mais aussi vers tous les autres hommes; En outre, il perfectionne sa disponibilité pour tous dans le monde. Pour chacun, il donne ce qui est bon, se sent redevable envers tous, selon les paroles de l'Apôtre Saint Paul: "Ne devez rien à personne, si ce n'est de vous aimer les uns les autres; car celui qui aime les autres a accompli la loi." (Romains 13: 8)

Le moine est celui qui élève le sacrifice au rang de principe unique, sur lequel est centré toute sa vie. Il se sacrifie en permanence; il ne vit plus pour lui-même, mais pour Dieu et l'œuvre des mains de Dieu - l'ensemble de l'humanité. Voilà pourquoi il croit que ses réalisations ne sont pas siennes, mais celles de ses semblables. Cependant, ses échecs, en chutant ou lors de toute autre chose non accomplie, son manquement ou celui de ses semblables, est une plaie pour lui, difficile à guérir, car tout manquement de sa part, sera reflété dans la vie de son semblable. Toute chute, toute chose inaccomplie ou toute impuissance, il la ressentira d'une manière aiguë comme un obstacle sur le chemin de sa prière au nom de ses frères humains. Ainsi sa vie devient une vie d'amendement, de mise au service de son prochain. Ses larmes deviendront un sacrifice de purification pour le monde entier, pour les gens qu'il aimait si bien qu'il se retira du monde. Voilà pourquoi ce n'est pas un hasard si saint Grégoire le Théologien dit que les larmes de moines sont le bain de purification du monde [16].

Dans la vie du moine, nous trouvons ce qui est écrit dans la Sainte Écriture au sujet de Jésus Christ Rédempteur, lorsqu'il avait douze ans et que ses parents allèrent le chercher dans le Temple. La Sainte Vierge le gronda, mais il dit: "Pourquoi me cherchiez-vous? Ne saviez-vous pas qu'il faut que je m'occupe des affaires de mon Père?" (Luc 2:49) Par cela, il a montré que toutes choses doivent être canalisés vers Dieu, doivent être soumises à Sa volonté. Rien sans Dieu et tout pour Dieu. Après cela, l'Écriture dit: "Et il descendit avec eux, et vint à Nazareth, et il leur était soumis" (Luc 2:51). Le Christ fit obéissance à Dieu le Père, à la Vierge Marie et au Juste Joseph - dans cet ordre! Envers les autres personnes, il montra Son amour et Sa disponibilité "enseignant dans leurs synagogues, prêchant la bonne nouvelle du Royaume, et guérissant toute maladie et toute infirmité parmi le peuple." (Matthieu 9:35)

Cet épisode montre très bien comment le moine se positionne, dans son obéissance, envers les autres. Il pose d'abord et avant tout sa vie aux pieds du Christ Rédempteur, qui a placé dans son esprit l'appel de la vie monastique. Répondant à cet appel, il obéit d'abord à la volonté de Dieu, envers qui il est obéissant en tout.

Il écoute son père supérieur comme il le ferait pour la Sainte Vierge, lui obéissant comme celui qui connaît le sacrement de son cœur et la hauteur de sa vocation.

Il obéit à ses frères comme il le ferait au Juste Joseph, comme des ouvriers des mêmes labeurs demandés par cette vocation. Et il se rend disponible à tous les hommes, "pour leur bien, pour l'édification." (Cf. Romains 15: 2)

Les autres vertus ne sont pas tissées dans le cœur du moine, ni sans obéissance, ni sans humilité. On ne peut pas parler de la patience, de l'amour, de la bonté, sans avoir comme fondement de la vie monastique le sacrement du Christ - l'obéissance. Saint Jean-Baptiste met dans la bouche de Christ Rédempteur les paroles suivantes pour qui voudra Le suivre:

"Si tu te pares, orne-toi de Mon bijou! Si tu t'armes, arme-toi de Mes bras! Si tu te vêts, revêts-toi de Mes vêtements! Si tu t'alimentes, nourris-toi à Ma table! Si tu voyages, voyage sur Mon chemin! Si tu hérites, hérite de Mon héritage! Si tu vas dans ton pays, entre dans la ville dont je suis le maçon et le constructeur! (Cf. Hébreux 11, 10) Si tu construis une maison pour toi-même, construis ta maison dans Mes tentes! Je ne demande pas de paiement pour ce que je te donnerais, mais je te dois récompenses si tu utilises tout ce qui est à moi!" Quelle générosité peut surpasser celle-ci? "Je suis ton père, te dit le Christ, je suis ton frère, je suis ta fiancée, je suis ta maison, je suis ta nourriture, je suis ta tunique, je suis ta racine, je suis ta fondation, je suis tout ce que tu pourras souhaiter! Je vais te servir de telle sorte que tu ne manqueras de rien! Car je suis venu non pour être servi, mais pour servir! " (Matthieu 20:28). Je suis ton ami et un de tes membres et ta tête et ton frère et ta sœur et ta mère! Je suis tout! je te demande une seule chose: sois près de moi! Je deviens indigent pour toi, mendiant pour toi, [Je suis] sur la Croix pour toi, dans le sépulcre pour toi. Là-haut, j'intercède  pour toi; ici-bas, je suis un messager du Père pour toi. Tu es tout pour moi; frère et héritier et ami et un de mes membres! Que peux-tu demander de plus? "[17]

Ce dévouement, [qui consiste à] se jeter dans les bras du Christ, n'est pas abandon, ni destruction de la personnalité, mais bien au contraire, affirmation de la liberté en Dieu,  liberté de mouvement en Dieu et connaissance de Dieu. Seul celui qui fait don de lui-même  peut le vivre, le goûter et l'avoir!

Ce sacrifice n'est pas simplement pour soi-même, tout comme le Christ Lui-même n'a pas fait don pour Lui-même. L'homme confessionnel voit et ressent les besoins de ce monde; il est transparent, car en lui seul " l'Esprit lui-même intercède par des soupirs ineffables." (Romains 8:26), et le Christ "a été formé en lui" (Galates 4:19). Ainsi, chaque cas devient important et est vécu pleinement par la prière incessante; c'est la présence de Dieu dans le cœur et dans l'esprit. Saint Silouane l'Athonite fois demanda un jour à son confesseur: "Comment puis-je donc pleurer pour ce monde?" Et son confesseur répondit: "Connais par la prière l'état de ce monde, ce que sont ses besoins, et ainsi tu seras capable de pleurer [pour lui]".

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Mănăstirea Putna

Notes bibliographiques des ouvrages utilisés par l'auteur:

[15] Gheron Iosif Isihastul, apud Hierom. Efrem Katunachiotul [staretz Joseph l'Hésychaste et Hiéromoine Ephrem de Katounakia], On Obeisance, p.18.
[16] Irenné Hauserr S.I., The Theology of Tears. Weeping and the Piercing of the Heart According to the Eastern Fathers – With an Anthology of Patristic Texts, Sibiu, 2000, p. 113.
[17] Saint John Chrysostom, Homilies on Matthew, p. 868-869.