"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

lundi 17 novembre 2014

Roman Savtchouk: Tabitha la Juste: une vie pour Dieu!


Righteous Tabitha

La femme vertueuse et miséricordieuse de la communauté chrétienne de Jaffa, la Juste Tabitha, cousait des vêtements et gagnait son propre pain avec son ouvrage. Elle faisait aussi "l'aumône": elle cousait des vêtements pour les pauvres orphelins et les veuves. Voilà tout ce que nous savons de la vie de la sainte. Il semble que ces détails subtils de la vie historique de Tabitha, nous furent intentionnellement laissés par la main de la Providence de Dieu... Juste quelques lignes des Actes des Apôtres (Actes 9: 36-42), mais celles-ci furent suffisantes pour que l'Eglise glorifie la sainte comme une "véritable disciple [du Christ] et un agneau sans tache." 

Il suffit de savoir que quand elle est morte, les pleurs des veuves éplorées ont contraint l'apôtre Pierre à entrer dans sa maison, et par la puissance de Dieu de la ramener à la vie, en disant: "Tabitha, lève-toi" (Actes 9:40).

Mais la saint était silencieuse. Elle n'a pas osé prendre sur elle la charge de l'enseignement ou des œuvres apostoliques; elle fit seulement ses aumônes dans une profonde humilité, et celles-ci furent connues seulement de ses proches. Elle servit comme elle savait le faire, de la façon dont Dieu lui avait donné de servir. Elle n'a pas eu le fardeau de la compagnie des gens, n'a pas été triste de son humble travail, mais elle fut simplement reconnaissante. Et ceci est la chose la plus étonnante dans la vie de tout saint -sa capacité incroyable à se taire face aux circonstances les plus désagréables, les situations fortuites les plus gênantes. 

L'humble acceptation de ce qui arrive comme étant ce que cela doit être, et la gratitude pour tout ce que Dieu envoie, est la réponse de ceux qui sont puissants, mais dans un autre monde. Ici, la principale force est de ne pas juger, de ne pas chercher à décider pour Dieu ce qui est le mieux pour nos vies, où nous pouvons retirer le plus d'avantages. Quand il en est question, ce silence donne un sens aux œuvres et aux labeurs de toutes les femmes justes. Et ainsi, nous voyons que les hauteurs de la prédication apostolique, le courage des martyrs, la force des ascètes du désert- sont tous absolument accessibles à tout chrétien par la force de la patience et du silence, par la force qui consiste à accepter Dieu comme Maître de nos vies.

Là, nous trouvons un modèle incroyable de vie spirituelle. Apparemment, à la fin des temps, certains parleront assurément de leurs grandes actions effectuées au "Nom du Christ", demandant au Créateur, "Seigneur, Seigneur, n'avons-nous pas prophétisé en Ton Nom? Et en Ton Nom chassé les démons? Et en Ton Nom fait beaucoup de miracles?" Mais ils entendront  la réponse: "Je ne vous connais pas: éloignez-vous de Moi, vous qui commettez l'iniquité" (Mt 7: 22-23). 

D'autres, au contraire, se tiendront dans la honte de leur vie insignifiante, attendant silencieusement la sentence du Créateur. Et la réponse de Dieu à leur silence sera étonnante: "Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde" (Mt 25:34).

Dans la vie de la Juste Tabitha, la grandeur du podvig [labeur/exploit ascétique] de vie chrétienne pour Dieu, se manifeste avec une clarté particulière. "Réjouis-toi, ô Tabitha, vase empli de grâce!" disons-nous quand nous honorons sa mémoire. 

En cela est la loi la plus essentielle de la vie affirmée encore et toujours, la loi selon laquelle, avec Dieu, il n'y a rien de mauvais, rien qui reste inaperçu, rien qui ne serve à rien, mais tout ce qui est reçu de Lui avec simplicité de cœur et humilité est digne de la plus haute vocation: la vocation de devenir participant à l'éternité, comme fils du Très-Haut! 

D'autre part, peu importe combien un acte pourrait être apparemment bon et vertueux, peu importe la façon dont la société pourrait glorifier un acte héroïque ou un autre, ou telle autorité héroïque, ou bien telle autre: sans Dieu, cela ne vaut absolument rien, parce que, pour l'éternité, cela reste futile!

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après


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