"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 30 novembre 2014

FEUILLETS LITURGIQUES DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX

FEUILLETS LITURGIQUES
DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION
DE LA SAINTE CROIX
N°493/2014 – disponible sur le site internet du diocèse : www.diocesedegeneve
17/30 novembre
25ème dimanche après la Pentecôte

Saint Grégoire le Thaumaturge, évêque de Néocésarée (vers 266-270) ; saint Nikon, higoumène de Radonège (1426) ; saint Lazare, iconographe à Constantinople (vers 857) ; saint Gennade, patriarche de Constantinople (471) ; Saint Gobronne, Michel au saint Baptême, et ses 133 soldats, martyrs en Géorgie (914).

Lectures : Еph. IV, 1–6. Lc. XII, 16–21. St hiérarque: 1 Cor. XII, 7–11. Мatth. X, 1, 5–8.

VIE DE SAINT GRÉGOIRE DE NÉOCÉSARÉE[1]

N
otre saint Père Grégoire vit le jour vers 213, au sein d’une illustre famille païenne de Néocésarée dans le Pont (auj. Niksar). Sa mère, restée seule responsable de l’éducation de ses trois enfants à la mort de son mari, se soucia de leur donner une éducation raffinée. Grégoire, alors nommé Théodore, manifestait non seulement de grands talents pour l’étude — en particulier pour la rhétorique —, mais aussi une profonde sagesse et une grande douceur. Dès l’âge de quatorze ans, il dédaignait les jeux turbulents de ses compagnons pour se livrer à la contemplation de la création et il en tira une vague idée de l’existence du seul Créateur. En effet, la foi chrétienne était presque inconnue dans cette région : on comptait en tout et pour tout dix-sept chrétiens à Néocésarée. Les compagnons du jeune homme, jaloux de le voir mener une vie si sage et si chaste, payèrent un jour une prostituée, pour qu’elle proclamât publiquement que Théodore s’était livré à la débauche avec elle. En entendant ces calomnies, le jeune garçon ne chercha pas à se justifier, ni ne se mit en colère contre ceux qui en étaient coupables, et il se contenta, pour avoir la paix, de renvoyer cette courtisane en lui donnant autant d’argent qu’elle en avait reçu pour répandre ses mensonges. Mais dès qu’elle eut pris en main cet argent, la femme s’affaissa à terre, en proie à de terribles convulsions suscitées par le démon. Et elle ne retrouva la paix que lorsque le saint eut prié pour elle. La mère de Théodore avait décidé de l’envoyer, avec son frère Athénodore, poursuivre leurs études de droit dans la fameuse école de Béryte (Beyrouth) ; mais elle leur avait demandé d’accompagner auparavant leur sœur à Césarée de Palestine, afin qu’elle y retrouvât son époux, qui était conseiller juridique du gouverneur. C’est là que les deux jeunes gens firent la connaissance du grand Origène († 254), récemment venu d’Alexandrie pour y délivrer son enseignement. Fascinés, dès les premiers jours, par les paroles du maître qui avaient jeté dans leur âme, telle une étincelle, le feu de l’amour de Dieu, les deux jeunes gens décidèrent d’abandonner tout autre projet d’études, et ils suivirent avec avidité ses leçons pendant cinq ans (233-238). Passant en revue toutes les sciences du temps, ils furent initiés à la théologie chrétienne par le maître alexandrin, mais gardèrent suffisamment de discernement pour ne pas le suivre dans certaines spéculations trop audacieuses sur les mystères divins. Menant vie commune avec les autres élèves, ils passaient tout leur temps dans l’étude des Écritures, et regardaient leur maître comme un modèle de vertu et de piété. « Cet homme, dit-il, a reçu de Dieu le plus grand don et du ciel la plus belle part : il est l’interprète des paroles de Dieu auprès des hommes, il comprend les choses de Dieu comme si Dieu lui parlait, et il les explique aux hommes afin qu’ils les appliquent ». Quittant la compagnie de son maître, une fois ses études achevées, comme s’il était expulsé du Paradis de délices, Grégoire revint dans sa patrie. Un grand nombre de notables l’assaillirent alors de propositions avantageuses pour l’engager comme précepteur de leurs enfants. Mais le jeune homme rejeta tous les attraits trompeurs du monde pour s’enfuir au désert, afin d’y vivre seul devant Dieu, dans l’ascèse et la prière. Or, l’archevêque d’Amasée, Phédime, ayant entendu parler de ses vertus et de ses dons pour l’art oratoire, essaya de l’attirer vers la métropole, pour l’y consacrer évêque de Néocésarée. Mais Grégoire refusa d’échanger sa retraite pour les troubles du monde. Phédime fit alors une chose inhabituelle — que seule permettait la souplesse canonique d’une Église encore toute jeune —, il ordonna Grégoire à distance, sans lui imposer les mains directement, et lui envoya une lettre attestant que, bon gré mal gré, il était désormais évêque de sa patrie. Grégoire, alors âgé d’environ trente ans, dut s’incliner devant la volonté de Dieu ; mais il ne quitta le désert qu’après avoir passé un grand nombre de jours et de nuits en prière, afin que Dieu l’affermît dans son œuvre pastorale. Une nuit, la Très Sainte Mère de Dieu et saint Jean le Théologien lui apparurent, et lui révélèrent avec clarté le mystère de l’unité de la nature divine et de la distinction de ses trois Personnes par ces mots : « Il est un seul Dieu, Père du Verbe vivant, de la Sagesse subsistante, de la Puissance et de l’Empreinte éternelle. Il est Générateur parfait du Parfait engendré. Il y a un seul Seigneur, unique issu de l’Unique, Dieu issu de Dieu, empreinte et image de la Divinité, Verbe efficace. Fils véritable du Père véritable, invisible issu de l’Invisible, éternel issu de l’Éternel. Et il y a un seul Saint-Esprit, qui tient son existence de Dieu (le Père) et est révélé par le Fils. Il est cause de la vie, source sainte et principe de sanctification. En lui, se manifestent Dieu le Père, qui est au-dessus de tous et en tous, et Dieu le Fils, qui est à travers tous. Trinité parfaite. Dans la Trinité, il n’y a rien de créé ou d’esclave, rien qui n’eût existé auparavant et qui y aurait été introduit par la suite. Ainsi, ni le Fils n’a jamais manqué au Père, ni l’Esprit au Fils ». Ainsi confirmé par la grâce du Saint-Esprit et devenu digne de recevoir, tel Moïse, la révélation des mystères directement de Dieu, Grégoire se montra un apôtre infatigable de la vraie foi dans toute la région de Néocésarée. Il convertissait aussi bien par sa parole que par ses nombreux miracles, démontrant ainsi de façon éclatante que la puissance de Dieu était avec lui et non du côté des démons impuissants des païens. C’est ainsi qu’il déplaça à plusieurs reprises le cours d’un fleuve en invoquant le Nom du Christ et assécha un étang qui était un objet de litige entre des frères cupides, qu’il arrêta une inondation du Lycos, qu’il exorcisa un jeune possédé et qu’il choisit sur un signe divin saint Alexandre comme évêque de Comane. Saint Basile le Grand écrivait à son propos : « Ses prédictions furent telles qu’il ne le cède en rien aux grands prophètes ! Bref, il serait long d’exposer en détail les miracles de cet homme qui, en raison de la surabondance des dons de grâce que l’Esprit produisait en lui, en toute œuvre de puissance, en signes et en prodiges, était proclamé “second Moïse” par les ennemis mêmes de l’Église. Ainsi, en chacune de ses paroles, en chaque acte qu’il accomplissait sous l’action de la grâce, il brillait comme une lumière, indice de la Puissance céleste qui l’accompagnait invisiblement. » C’est à cause de ces miracles éclatants qu’il reçut bientôt le surnom de « Thaumaturge ». En 250, lors de la violente persécution de Dèce, Grégoire et un grand nombre de ses fidèles préférèrent fuir dans les montagnes qui se trouvaient à proximité de Néocésarée, plutôt que de s’exposer inutilement à la mort. Quant à lui, le saint évêque était déjà mort au monde depuis longtemps, et partir de cette vie pour être avec le Christ était pour lui, comme pour saint Paul, la meilleure part (Phil I, 24). Mais l’amour de ses fidèles et le souci de préserver l’Église en confirmant la foi des plus faibles l’avaient convaincu de préférer la fuite. De sa retraite, il priait cependant avec ardeur pour les martyrs qui offraient leur sang et décrivait à ses compagnons leurs combats, comme s’il les avait sous les yeux. Un jour, des soldats, ayant découvert leur cachette, s’apprêtaient à venir les arrêter ; mais, à la prière du saint, Dieu le rendit, lui et ses compagnons, invisibles à leurs poursuivants qui rentrèrent bredouilles. À la fin de la persécution, il fit recueillir les reliques des saints martyrs et ordonna de célébrer de grandes fêtes en leur honneur les jours mêmes où les païens avaient coutume de se livrer à leurs festivités, de sorte que toute la région devint profondément chrétienne et même ses mœurs les plus païennes furent bientôt transformées en réjouissances spirituelles. Vers 254, la province se trouva envahie et dévastée par les Goths et les Borades, et saint Grégoire fit tout ce qui était en son pouvoir pour soutenir son peuple éprouvé. En 264 (ou 265), il assista, avec son frère Athénodore, qui était devenu évêque d’une autre cité de la région, au premier synode d’Antioche, réuni contre Paul de Samosate, adversaire de la Sainte Trinité. Grégoire continua de briller par ses miracles et sa prédication de la foi orthodoxe pendant de nombreuses années. Quelques jours avant de partir vers les Demeures éternelles (vers 275), il demanda à ses proches combien il restait de païens dans son diocèse. On lui apprit que ceux-ci n’était plus que dix-sept : le nombre exact des chrétiens de Néocésarée lorsque il l’avait prise en charge. Il s’endormit alors dans la paix et la joie du serviteur qui a accompli fidèlement l’œuvre que lui avait confiée son Maître.
Tropaire du dimanche du 8ème ton
Съ высоты́ снизшéлъ еси́, Благоyтpо́бне, погребéнiе прiя́лъ ecи́ триднéвное, да на́съ свободи́ши страстéй, животé и воскресéнiе на́ше, Го́споди, сла́ва Teбѣ́!
Des hauteurs, Tu es descendu, ô Miséricordieux ! Tu as accepté d’être enseveli trois jours afin de nous libérer des passions : ô notre Vie et notre Résurrection, Seigneur, gloire à Toi !


Tropaire du saint hiérarque, ton 8
Въ моли́твахъ бо́дрствуя, чуде́съ дѣ́ланьми претерпѣва́я, тезоиме́ніе стяжа́лъ еси́ исправле́нія; но моли́ся Христу́ Бо́гу, о́тче Григо́ріе, просвѣти́ти ду́ши на́ша, да не когда́ у́снемъ въ сме́рть.
Vigilant dans la prière et assidu à l'œuvre des miracles, tu as mérité par ces vertus le nom que tu portais; Père Grégoire, prie le Christ notre Dieu d'illuminer nos âmes, pour que nous évitions de nous endormir dans le péché qui mène à la mort.
Kondakion du saint hiérarque, ton 2
Чуде́съ мно́гихъ пріе́мъ дѣ́йство, зна́меньми ужа́сными де́моны устраши́лъ еси́ и неду́ги отгна́лъ еси́ человѣ́ческія, всему́дре Григо́ріе, чудотво́рецъ же имену́ешися, зва́ніе отъ дѣ́лъ пріе́мъ.
Très-sage Grégoire ayant reçu le pouvoir de nombreux miracles, tes prodiges ont effrayé les démons et tu éloignas des hommes les maladies; c'est pourquoi de Thaumaturge tu reçus, à cause de tes œuvres, l'appellation bien méritée.

Kondakion du dimanche du 8ème ton
Воскpécъ изъ гро́ба, уме́ршыя воздви́глъ ecи́ и Aда́ма воскреси́лъ ecи́, ива лику́етъ вo Tвое́мъ воскресе́нiи, и мipcти концы́ торжеству́ютъ е́же изъ ме́ртвыхъ воста́нieмъ Tвои́мъ Mногоми́лостивe.
Ressuscité du Tombeau, Tu as relevé les morts et ressuscité Adam ; Ève aussi exulte en Ta Résurrection, et les confins du monde célèbrent Ton réveil d’entre les morts, ô Très-Miséricordieux !

Hiéromoine Grégoire de la Sainte Montagne

COMMENTAIRES SUR LA DIVINE LITURGIE
DE ST JEAN CHRYSOSTOME

Le commencement de la Prière du Seigneur manifeste l’adoption selon la grâce que nous avons reçue par le baptême. « Dès lors que nous sommes rendus dignes d’appeler Père, par grâce, Celui qui nous a créés par nature, nous apprenons à nous annoncer à nous-mêmes la grâce de la filiation. Ainsi révérant l’invocation de Celui qui nous engendre par la grâce, nous nous efforçons de signifier dans la vie que nous menons les empreintes de Celui qui nous a fait naître : nous sanctifions Son Nom sur la terre, nous L'imitons comme un Père, nous nous montrons Ses enfants par nos actes et nous magnifions dans ce que nous pensons ou dans ce que nous faisons le Fils du Père par nature, qui opère Lui-même cette filiation » (St Maxime le Confesseur).

LECTURES DU DIMANCHE PROCHAIN : Matines : Lc XXIV, 1–12. Liturgie Еph. V, 8–19. Lc XIII, 10–17. Mégalomartyre: Еph. VI, 10–17. Lc XXI, 12–19.



[1] Tiré du Synaxaire du Hiéromoine Macaire de Simonos Petras

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