"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 30 novembre 2014

Saint Nectaire d'Egine: Sagesse spirituelle (4)



Les saints

Notre Église honore les saints non pas comme des dieux, mais comme de fidèles serviteurs, comme des hommes saints et des amis de Dieu. Elle vante les luttes qu'ils ont engagées et les actes qu'ils accomplirent pour la gloire de Dieu avec l'action de Sa Grâce, de manière à ce que tout l'honneur que l'Église leur donne se réfère à l'Être suprême, Qui a vu leur vie sur terre avec satisfaction. 

L'Eglise les honore en les commémorant chaque année par des célébrations publiques et par la construction d'églises en l'honneur de leur nom.

Les saints hommes de Dieu, qui ont été magnifiés sur terre par le Seigneur, ont été honorés par la sainte Eglise de Dieu à partir du moment même où elle a été fondée par le Christ Sauveur.

Le repentir

Deux facteurs sont impliqués dans le salut de l'homme: la Grâce de Dieu et la volonté de l'homme. Toutes deux doivent œuvrer ensemble, si on veut atteindre le salut.

La repentance est un Mystère par lequel celui qui se repent de ses péchés, se confesse devant un père spirituel qui a été nommé par l'Eglise et a reçu le pouvoir de pardonner les péchés, et reçoit de ce père spirituel la rémission de ses péchés et se réconcilie avec la Divinité , contre laquelle il a péché.

La repentance signifie le regret, le changement d'esprit. Les marques distinctives de la repentance sont la contrition, les larmes, l'aversion du péché, et l'amour du bien.

La vertu

Nous devons faire tout notre possible pour l'acquisition de la vertu et de la sagesse morale (φρόνησις/ phronesis), car le prix en est beau et grand l'espoir.

Le chemin de la vertu est un chemin d'effort et de labeur: "Etroite est la porte et resserré le chemin, qui mène à la Vie, et il en est peu qui le trouvent"; alors que la porte du vice est large et le chemin spacieux, mais il mène à la perdition.

La formation spirituelle

La formation spirituelle (πνευματική γυμνάσια/ pneumatike gymnasia) est ascèse pour la piété. Elle est très précieuse, "ayant la promesse de la vie qui est maintenant, et de celle qui est à venir." Les efforts déployés pour l'amour de la piété apportent la joie spirituelle.

Théophylacte dit: "Entraînez-vous à la piété, c'est-à-dire, pour la foi pure et la vie droite. L'entraînement alors, et des efforts continus sont nécessaires, car celui qui s'entraîne s'exerce jusqu'à ce qu'il transpire, même quand il n'y a pas de compétition."

L'entraînement habitue à être indulgent, tempéré, capable de contrôler sa colère, de dompter ses désirs, de faire les œuvres de charité, de montrer de l'amour pour ses semblables, de pratiquer la vertu. Cet entraînement est une ascèse vertueuse, qui rend notre mode de vie admirable.

L'ascèse est pratique, méditation, entraînement, maîtrise de soi, amour du labeur.

Le jeûne

Le jeûne est une ordonnance de l'Eglise, obligeant le chrétien à l'observer en des jours spécifiques. Concernant le jeûne, notre Sauveur enseigne: "Quand tu jeûnes, parfume ta tête et lave ton visage, afin que tu ne paraisses pas jeûner aux yeux des hommes , mais à ton Père qui est dans le secret secret; et ton Père, qui voit dans le secret, te récompensera ouvertement."

De ce qu'enseigne le Sauveur nous apprenons (a) que le jeûne est agréable à Dieu, et (b) que celui qui jeûne pour élever son esprit et son cœur vers Dieu sera récompensé pour sa dévotion par Dieu, Qui est le dispensateur très libéral des dons divins.

Dans le Nouveau Testament le jeûne est recommandé comme un moyen de préparer l'esprit et le cœur au culte divin, à une longue prière, pour s'élever du plan terrestre, et pour la spiritualisation.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
(Dr.) Constantine Cavarnos
Modern Orthodox Saints, 
St. Nectarios of Aegina
Institute for Byzantine 
and Modern Greek Studies 
(Belmont, Massachusetts,USA)
1981


L'Orthodoxie, ici et maintenant - Novembre 2014: Jean-Claude LARCHET


FEUILLETS LITURGIQUES DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX

FEUILLETS LITURGIQUES
DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION
DE LA SAINTE CROIX
N°493/2014 – disponible sur le site internet du diocèse : www.diocesedegeneve
17/30 novembre
25ème dimanche après la Pentecôte

Saint Grégoire le Thaumaturge, évêque de Néocésarée (vers 266-270) ; saint Nikon, higoumène de Radonège (1426) ; saint Lazare, iconographe à Constantinople (vers 857) ; saint Gennade, patriarche de Constantinople (471) ; Saint Gobronne, Michel au saint Baptême, et ses 133 soldats, martyrs en Géorgie (914).

Lectures : Еph. IV, 1–6. Lc. XII, 16–21. St hiérarque: 1 Cor. XII, 7–11. Мatth. X, 1, 5–8.

VIE DE SAINT GRÉGOIRE DE NÉOCÉSARÉE[1]

N
otre saint Père Grégoire vit le jour vers 213, au sein d’une illustre famille païenne de Néocésarée dans le Pont (auj. Niksar). Sa mère, restée seule responsable de l’éducation de ses trois enfants à la mort de son mari, se soucia de leur donner une éducation raffinée. Grégoire, alors nommé Théodore, manifestait non seulement de grands talents pour l’étude — en particulier pour la rhétorique —, mais aussi une profonde sagesse et une grande douceur. Dès l’âge de quatorze ans, il dédaignait les jeux turbulents de ses compagnons pour se livrer à la contemplation de la création et il en tira une vague idée de l’existence du seul Créateur. En effet, la foi chrétienne était presque inconnue dans cette région : on comptait en tout et pour tout dix-sept chrétiens à Néocésarée. Les compagnons du jeune homme, jaloux de le voir mener une vie si sage et si chaste, payèrent un jour une prostituée, pour qu’elle proclamât publiquement que Théodore s’était livré à la débauche avec elle. En entendant ces calomnies, le jeune garçon ne chercha pas à se justifier, ni ne se mit en colère contre ceux qui en étaient coupables, et il se contenta, pour avoir la paix, de renvoyer cette courtisane en lui donnant autant d’argent qu’elle en avait reçu pour répandre ses mensonges. Mais dès qu’elle eut pris en main cet argent, la femme s’affaissa à terre, en proie à de terribles convulsions suscitées par le démon. Et elle ne retrouva la paix que lorsque le saint eut prié pour elle. La mère de Théodore avait décidé de l’envoyer, avec son frère Athénodore, poursuivre leurs études de droit dans la fameuse école de Béryte (Beyrouth) ; mais elle leur avait demandé d’accompagner auparavant leur sœur à Césarée de Palestine, afin qu’elle y retrouvât son époux, qui était conseiller juridique du gouverneur. C’est là que les deux jeunes gens firent la connaissance du grand Origène († 254), récemment venu d’Alexandrie pour y délivrer son enseignement. Fascinés, dès les premiers jours, par les paroles du maître qui avaient jeté dans leur âme, telle une étincelle, le feu de l’amour de Dieu, les deux jeunes gens décidèrent d’abandonner tout autre projet d’études, et ils suivirent avec avidité ses leçons pendant cinq ans (233-238). Passant en revue toutes les sciences du temps, ils furent initiés à la théologie chrétienne par le maître alexandrin, mais gardèrent suffisamment de discernement pour ne pas le suivre dans certaines spéculations trop audacieuses sur les mystères divins. Menant vie commune avec les autres élèves, ils passaient tout leur temps dans l’étude des Écritures, et regardaient leur maître comme un modèle de vertu et de piété. « Cet homme, dit-il, a reçu de Dieu le plus grand don et du ciel la plus belle part : il est l’interprète des paroles de Dieu auprès des hommes, il comprend les choses de Dieu comme si Dieu lui parlait, et il les explique aux hommes afin qu’ils les appliquent ». Quittant la compagnie de son maître, une fois ses études achevées, comme s’il était expulsé du Paradis de délices, Grégoire revint dans sa patrie. Un grand nombre de notables l’assaillirent alors de propositions avantageuses pour l’engager comme précepteur de leurs enfants. Mais le jeune homme rejeta tous les attraits trompeurs du monde pour s’enfuir au désert, afin d’y vivre seul devant Dieu, dans l’ascèse et la prière. Or, l’archevêque d’Amasée, Phédime, ayant entendu parler de ses vertus et de ses dons pour l’art oratoire, essaya de l’attirer vers la métropole, pour l’y consacrer évêque de Néocésarée. Mais Grégoire refusa d’échanger sa retraite pour les troubles du monde. Phédime fit alors une chose inhabituelle — que seule permettait la souplesse canonique d’une Église encore toute jeune —, il ordonna Grégoire à distance, sans lui imposer les mains directement, et lui envoya une lettre attestant que, bon gré mal gré, il était désormais évêque de sa patrie. Grégoire, alors âgé d’environ trente ans, dut s’incliner devant la volonté de Dieu ; mais il ne quitta le désert qu’après avoir passé un grand nombre de jours et de nuits en prière, afin que Dieu l’affermît dans son œuvre pastorale. Une nuit, la Très Sainte Mère de Dieu et saint Jean le Théologien lui apparurent, et lui révélèrent avec clarté le mystère de l’unité de la nature divine et de la distinction de ses trois Personnes par ces mots : « Il est un seul Dieu, Père du Verbe vivant, de la Sagesse subsistante, de la Puissance et de l’Empreinte éternelle. Il est Générateur parfait du Parfait engendré. Il y a un seul Seigneur, unique issu de l’Unique, Dieu issu de Dieu, empreinte et image de la Divinité, Verbe efficace. Fils véritable du Père véritable, invisible issu de l’Invisible, éternel issu de l’Éternel. Et il y a un seul Saint-Esprit, qui tient son existence de Dieu (le Père) et est révélé par le Fils. Il est cause de la vie, source sainte et principe de sanctification. En lui, se manifestent Dieu le Père, qui est au-dessus de tous et en tous, et Dieu le Fils, qui est à travers tous. Trinité parfaite. Dans la Trinité, il n’y a rien de créé ou d’esclave, rien qui n’eût existé auparavant et qui y aurait été introduit par la suite. Ainsi, ni le Fils n’a jamais manqué au Père, ni l’Esprit au Fils ». Ainsi confirmé par la grâce du Saint-Esprit et devenu digne de recevoir, tel Moïse, la révélation des mystères directement de Dieu, Grégoire se montra un apôtre infatigable de la vraie foi dans toute la région de Néocésarée. Il convertissait aussi bien par sa parole que par ses nombreux miracles, démontrant ainsi de façon éclatante que la puissance de Dieu était avec lui et non du côté des démons impuissants des païens. C’est ainsi qu’il déplaça à plusieurs reprises le cours d’un fleuve en invoquant le Nom du Christ et assécha un étang qui était un objet de litige entre des frères cupides, qu’il arrêta une inondation du Lycos, qu’il exorcisa un jeune possédé et qu’il choisit sur un signe divin saint Alexandre comme évêque de Comane. Saint Basile le Grand écrivait à son propos : « Ses prédictions furent telles qu’il ne le cède en rien aux grands prophètes ! Bref, il serait long d’exposer en détail les miracles de cet homme qui, en raison de la surabondance des dons de grâce que l’Esprit produisait en lui, en toute œuvre de puissance, en signes et en prodiges, était proclamé “second Moïse” par les ennemis mêmes de l’Église. Ainsi, en chacune de ses paroles, en chaque acte qu’il accomplissait sous l’action de la grâce, il brillait comme une lumière, indice de la Puissance céleste qui l’accompagnait invisiblement. » C’est à cause de ces miracles éclatants qu’il reçut bientôt le surnom de « Thaumaturge ». En 250, lors de la violente persécution de Dèce, Grégoire et un grand nombre de ses fidèles préférèrent fuir dans les montagnes qui se trouvaient à proximité de Néocésarée, plutôt que de s’exposer inutilement à la mort. Quant à lui, le saint évêque était déjà mort au monde depuis longtemps, et partir de cette vie pour être avec le Christ était pour lui, comme pour saint Paul, la meilleure part (Phil I, 24). Mais l’amour de ses fidèles et le souci de préserver l’Église en confirmant la foi des plus faibles l’avaient convaincu de préférer la fuite. De sa retraite, il priait cependant avec ardeur pour les martyrs qui offraient leur sang et décrivait à ses compagnons leurs combats, comme s’il les avait sous les yeux. Un jour, des soldats, ayant découvert leur cachette, s’apprêtaient à venir les arrêter ; mais, à la prière du saint, Dieu le rendit, lui et ses compagnons, invisibles à leurs poursuivants qui rentrèrent bredouilles. À la fin de la persécution, il fit recueillir les reliques des saints martyrs et ordonna de célébrer de grandes fêtes en leur honneur les jours mêmes où les païens avaient coutume de se livrer à leurs festivités, de sorte que toute la région devint profondément chrétienne et même ses mœurs les plus païennes furent bientôt transformées en réjouissances spirituelles. Vers 254, la province se trouva envahie et dévastée par les Goths et les Borades, et saint Grégoire fit tout ce qui était en son pouvoir pour soutenir son peuple éprouvé. En 264 (ou 265), il assista, avec son frère Athénodore, qui était devenu évêque d’une autre cité de la région, au premier synode d’Antioche, réuni contre Paul de Samosate, adversaire de la Sainte Trinité. Grégoire continua de briller par ses miracles et sa prédication de la foi orthodoxe pendant de nombreuses années. Quelques jours avant de partir vers les Demeures éternelles (vers 275), il demanda à ses proches combien il restait de païens dans son diocèse. On lui apprit que ceux-ci n’était plus que dix-sept : le nombre exact des chrétiens de Néocésarée lorsque il l’avait prise en charge. Il s’endormit alors dans la paix et la joie du serviteur qui a accompli fidèlement l’œuvre que lui avait confiée son Maître.
Tropaire du dimanche du 8ème ton
Съ высоты́ снизшéлъ еси́, Благоyтpо́бне, погребéнiе прiя́лъ ecи́ триднéвное, да на́съ свободи́ши страстéй, животé и воскресéнiе на́ше, Го́споди, сла́ва Teбѣ́!
Des hauteurs, Tu es descendu, ô Miséricordieux ! Tu as accepté d’être enseveli trois jours afin de nous libérer des passions : ô notre Vie et notre Résurrection, Seigneur, gloire à Toi !


Tropaire du saint hiérarque, ton 8
Въ моли́твахъ бо́дрствуя, чуде́съ дѣ́ланьми претерпѣва́я, тезоиме́ніе стяжа́лъ еси́ исправле́нія; но моли́ся Христу́ Бо́гу, о́тче Григо́ріе, просвѣти́ти ду́ши на́ша, да не когда́ у́снемъ въ сме́рть.
Vigilant dans la prière et assidu à l'œuvre des miracles, tu as mérité par ces vertus le nom que tu portais; Père Grégoire, prie le Christ notre Dieu d'illuminer nos âmes, pour que nous évitions de nous endormir dans le péché qui mène à la mort.
Kondakion du saint hiérarque, ton 2
Чуде́съ мно́гихъ пріе́мъ дѣ́йство, зна́меньми ужа́сными де́моны устраши́лъ еси́ и неду́ги отгна́лъ еси́ человѣ́ческія, всему́дре Григо́ріе, чудотво́рецъ же имену́ешися, зва́ніе отъ дѣ́лъ пріе́мъ.
Très-sage Grégoire ayant reçu le pouvoir de nombreux miracles, tes prodiges ont effrayé les démons et tu éloignas des hommes les maladies; c'est pourquoi de Thaumaturge tu reçus, à cause de tes œuvres, l'appellation bien méritée.

Kondakion du dimanche du 8ème ton
Воскpécъ изъ гро́ба, уме́ршыя воздви́глъ ecи́ и Aда́ма воскреси́лъ ecи́, ива лику́етъ вo Tвое́мъ воскресе́нiи, и мipcти концы́ торжеству́ютъ е́же изъ ме́ртвыхъ воста́нieмъ Tвои́мъ Mногоми́лостивe.
Ressuscité du Tombeau, Tu as relevé les morts et ressuscité Adam ; Ève aussi exulte en Ta Résurrection, et les confins du monde célèbrent Ton réveil d’entre les morts, ô Très-Miséricordieux !

Hiéromoine Grégoire de la Sainte Montagne

COMMENTAIRES SUR LA DIVINE LITURGIE
DE ST JEAN CHRYSOSTOME

Le commencement de la Prière du Seigneur manifeste l’adoption selon la grâce que nous avons reçue par le baptême. « Dès lors que nous sommes rendus dignes d’appeler Père, par grâce, Celui qui nous a créés par nature, nous apprenons à nous annoncer à nous-mêmes la grâce de la filiation. Ainsi révérant l’invocation de Celui qui nous engendre par la grâce, nous nous efforçons de signifier dans la vie que nous menons les empreintes de Celui qui nous a fait naître : nous sanctifions Son Nom sur la terre, nous L'imitons comme un Père, nous nous montrons Ses enfants par nos actes et nous magnifions dans ce que nous pensons ou dans ce que nous faisons le Fils du Père par nature, qui opère Lui-même cette filiation » (St Maxime le Confesseur).

LECTURES DU DIMANCHE PROCHAIN : Matines : Lc XXIV, 1–12. Liturgie Еph. V, 8–19. Lc XIII, 10–17. Mégalomartyre: Еph. VI, 10–17. Lc XXI, 12–19.



[1] Tiré du Synaxaire du Hiéromoine Macaire de Simonos Petras

vendredi 28 novembre 2014

Saint Païssy [Vélitchkovsky] ( Fêté le 15/28 novembre)

Saint Païssy Vélitchkovsky est né à Poltava en Ukraine le 21 Décembre 1722, et il était le onzième de douze enfants. Son père Jean était prêtre, il le nomma Pierre à son baptême, en l'honneur de saint Pierre métropolite de Moscou, parce qu'il était né le jour de sa fête.

Après que le père des enfants soit décédé, leur mère Irene les éleva dans la piété. Pierre fut envoyé étudier à l'Académie Moghila à Kiev en 1735. Après quatre ans, Pierre décida de quitter le monde et de devenir moine. À l'âge de dix-sept ans, il alla à la recherche d'un monastère et d'un bon père spirituel. Pendant sept ans, Pierre visita plusieurs monastères, dont la Laure des Grottes de Kiev, mais il ne se sentit pas attiré par aucun des monastères d'Ukraine.

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Après avoir été fait moine rassophore (moine ayant la bénédiction de porter le Rasson, mais pas encore la tonsure "dans la mantia") au monastère Saint Nicholas de Medvedevsky sous le nom de Platon, il trouva qu'il n'y avait pas là de staretz expérimenté qui pourrait lui enseigner l'obéissance ou le prendre sous sa direction spirituelle. Ne voulant pas commencer sa vie monastique sans une telle guidance, il quitta le monastère une semaine après sa tonsure avec la bénédiction de son staretz.

Dans un premier temps, il alla à Kiev, où il lui arriva à rencontrer sa belle-sœur, la veuve de son frère aîné l'archiprêtre Jean. Elle l'informa de la peine de sa mère quand il quitta Kiev, et son esprit semblait être affecté par sa douleur. Puis, un jour, un ange lui apparut et lui dit que, au lieu d'aimer le Créateur de tout son cœur et de toute son âme, elle aimait plus sa création (son fils). En raison de cet amour excessif, poursuivit l'ange, elle songeait à se laisser mourir de faim, ce qui entraînerait sa condamnation éternelle. L'ange dit que par la grâce de Dieu, son fils deviendrait moine, et qu'elle devrait également renoncer au monde et devenir moniale. Après cela, elle devint calme et accepta la volonté de Dieu. Elle entra dans un couvent et fut tonsurée sous le nom de Juliana. Après une dizaine d'années, elle partit vers le Seigneur.

Pendant son séjour à Kiev, Platon rencontra deux moines de Roumanie qui étaient sur le point de retourner dans leur pays. Après avoir traversé la frontière vers la Moldavie, vers 1745 ils vinrent en Valachie et à la skite de Saint-Nicolas, qui est appelé Treisteny.  Le staretz de la skite, le hiéromoine mégaloschème Michel, était en voyage d'affaires en Ukraine, alors Platon et ses compagnons furent accueillis par le supérieur, le Père Démètre. Platon fut placé sous une obédience générale et on lui donna une cellule près de la skite, depuis laquelle l'église était visible.

Comme il dormait une nuit, la simandre fut frappée, appelant les moines aux Matines du dimanche, mais Platon ne l'entendit pas. Il se réveilla et courut à l'église, pour constater que l'Évangile avait déjà été lu, et que le Canon avait été chanté. Dans sa douleur et de honte, il ne put entrer dans l'église, mais il revint dans sa cellule et pleura des larmes amères. 

Après la Liturgie, quand vint le temps du repas, le supérieur et le staretz furent surpris que Platon n'ait pas été aperçu pendant les offices. Le staretz ordonna que le repas soit retardé alors qu'il envoyait Père Athanase pour savoir ce qui était arrivé à Platon. Père Athanase le trouva et lui demanda pourquoi il pleurait. Avec difficulté, Platon put lui dire la cause de son chagrin. Père Athanase essaya de le consoler et l'invita à venir à la skite, où les autres l'attendaient. Enfin, il fut persuadé d'y aller.

Voyant les frères à la table, mais qui ne pas mangeaient pas, Platon se jeta à terre devant eux en pleurant et leur demanda pardon. Le staretz et le Supérieur le relevèrent et entendirent du Père Athanase la raison de sa tristesse. Le starez dit à Platon ne pas s'attrister autant à propos de quelque chose qui était arrivé involontairement, et fit de son mieux pour le consoler. Depuis ce temps, toutefois, le saint ne voulut pas dormir couché dans son lit, mais assis sur un banc.

Un jour, le staretz Onuphre de Kyrkoul visita le skite et parlé de son skite à Kyrkoul. Platon se languissait de voir Kyrkoul, et il retourna donc là-bas avec Père Onuphre. Il y resta pendant un certain temps, conversant avec Père Onuphre sur la manière de vaincre les passions, la lutte avec les démons, la prière incessante, et d'autres sujets profitables pour l'âme. Cette graine tomba dans la bonne terre, portant tard au centuple du fruit spirituel.

Le temps vint où Platon fut rempli d'un désir de visiter le Mont Athos. Il demanda aux frères de la skite, et à ceux des autres skites,  leur pardon et leur bénédiction pour le voyage. Il les remercia également pour leur gentillesse et leur instruction paternelle. Ils le bénirent et le laissèrent partir en paix. A cette époque, il était seulement âgé de vingt-quatre ans.

Platon alla au mont Athos en 1746, arrivant à la Grande Laure le 4 Juillet, la veille de la fête de saint Athanase de l'Athos. Son compagnon de voyage, le hiéromoine Tryphon tomba malade et mourut après quatre jours. Platon serait mort de la même maladie, sans les soins des moines russes. Il se rétablit et vécut dans la solitude dans une cellule appelée Kaparis près du monastère de Pantokrator. Il alla ça et là, rendit visitet aux ascètes et solitaires, à la recherche d'un père spirituel, mais il fut incapable de trouver quelqu'un d'approprié.

En 1750, saint Basile de Poiana Marului (15 Avril) visita la Sainte Montagne et passa quelque temps avec Platon, qui lui demanda la tonsure monastique. Le staretz Basile fit droit à sa requête, en lui donnant le nom de Païssy. Puis le Père Basile retourna à son skite en Valachie. Environ trois mois plus tard, un jeune moine nommé Bessarion vint à la Sainte Montagne depuis la Valachie. Il fit le tour des monastères à la recherche d'un instructeur, mais n'en trouva aucun. Il vint également vers Père Païssy et lui demandé de lui dire quelque chose pour sauver son âme. Père Païssy soupira et lui dit qu'il avait lui-même été à la recherche d'un instructeur sans succès. Pourtant, ressentant de la compassion pour le Père Bessarion, il lui parla un peu des qualifications nécessaires à un véritable instructeur, et de la prière de Jésus. Après l'avoir entendu, le Père Bessarion dit, "Que chercher de plus?" Il se jeta aux pieds de Père Païssy, le suppliant d'être son staretz. Père Païssy ne voulait pas être le staretz de quiconque, souhaitant au lieu de cela être sous l'autorité d'un staretz lui-même. Père Bessarion resta à pleurer pendant trois jours jusqu'à ce que Père Païssy convienne de l'accepter comme ami, et non pas comme disciple. Pendant environ quatre ans, ils vécurent ensemble dans l'accomplissement des commandements de Dieu, coupant leur propre volonté et obéissant l'un à l'autre comme des égaux.

D'autres disciples commencèrent à se joindre à eux, et leur nombre continua à augmenter. Comme ils avaient besoin d'un prêtre et d'un confesseur, ils supplièrent Père Païssy d'accepter l'ordination. Il ne voulait pas entendre parler de cela, et à plusieurs reprises, il refusa de consentir. Ils n'abandonnèrent pas, cependant. Ils lui demandèrent comment il pouvait se attendre à enseigner l'obéissance et le  retrait de leur propre volonté aux frères, quand il désobéissait aux demandes en larmes de ceux qui voulaient qu'il accepte. Finalement, il dit: "Que la volonté de Dieu soit faite."

En 1754 Père Païssy fut ordonné à la sainte prêtrise et on lui donna la skite du prophète Elie, où il commença à accepter encore plus de disciples. Saint Païssy resta sur le Mont Athos pour un total de dix-sept années, copiant des livres patristiques grecs et les traduisant en slavon.

En 1763 Père Païssy alla en Moldavie avec soixante-quatre disciples, et on lui donna le monastère de Dragomirna près de la ville de Sotchava et à la frontière entre la Moldavie et la Bucovine. Là, il  resta
pendant douze ans, et le nombre de moines fut porté à trois cent cinquante. Son ami le hiéromoine Alexis vint lui rendre visite depuis la Valachie, et Père Païssy lui demanda de le tonsurer dans le schème. PèreAlexis le fit, mais sans changer son nom. Pendant son séjour à Dragomirna, Père Païssy corrigea les traductions de livres patristiques slaves en les comparant aux manuscrits grecs qu'il avait copiés sur le Mont Athos.

La guerre russo-turque éclata  en 1768, et la Moldavie et la Valachie virent beaucoup de batailles. Dragomirna et les forêts aux alentours se remplirent de réfugiés des villages proches des champs de bataille. Une autre catastrophe apparut en 1771 avec l'épidémie de peste. Lorsque Dragomirna et la Bucovine vinrent sous contrôle des catholiques autrichiens, saint Païssy et son troupeau fuirent vers la Moldavie. En Octobre 1775, il alla, avec plusieurs de ses moines, au monastère (« de la décapitation») de Sécou, qui était dédié à saint Jean-Baptiste,.

Secou était trop petit pour le nombre de frères, qui étaient entassés avec trois à cinq moines dans une cellule. Au printemps, plus de frères devaient arriver de Dragomirna, donc de nouvelles cellules durent être construites. Après trois ans de travail, une centaine de cellules furent achevées, et chacun eut sa place. Pourtant, le nombre augmenta encore et ils durent chercher un monastère plus grand.

Le prince Constantin Mourouz écrivit au staretz, disant qu'il n'y avait pas plus grand monastère que Néamts, à environ deux heures de Sécou. Le 14 Août 1779, saint Païssy déménagea au monastère de Néamts où il passa les quinze dernières années de sa vie à traduire les écrits des Pères de l'Église. Il organisa la communauté selon le Typikon (la règle de vie) du Mont Athos. Il rassembla un millier de moines dans le monastère, les instruisant dans la prière incessante du cœur.

L'archevêque Ambroise rendit visite à saint Païssy à Néamts en 1790, y restant deux jours pour converser avec le staretz. Au cours de la Liturgie du dimanche, il éleva saint Païssy au rang d'archimandrite. Il resta deux jours de plus, et partit ensuite après avoir béni tout le monde.

St Paisius s'endormit dans le Seigneur le 15 Novembre 1794 à l'âge de soixante-douze ans. Il est possible que Dieu lui ait, par avance, révélé la date de sa mort, car il cessa de traduire des livres. Il ne revit et ne corrigea que ce qui avait déjà été traduit.

Il fut malade pendant quatre jours, mais il se sentit assez bien pour assister à la Liturgie le dimanche. Après l'office, il demanda à tout le monde de venir recevoir sa bénédiction. Il dit adieu à tous, ensuite retourna à sa cellule et ne reçut personne. Quelques jours plus tard, le 15 Novembre, il  reçut encore les Saints Mystères et rendit son âme à Dieu. Ses funérailles furent présidées par l'évêque Benjamin de Touma, et furent suivies par une multitude de prêtres, moines, laïcs, nobles et gens ordinaires.

Les reliques sacrées de saint Païssy furent inventées en 1846, 1853, 1861 et 1872, et se révélèrent être incorrompues.

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Saint Païssy eut une énorme influence, non seulement en Roumanie, mais partout dans le monde orthodoxe. Ses disciples se rendirent en Russie, déclenchant la renaissance spirituelle du XIXe siècle avec les traductions slaves de la Philocalie et la tradition du startchestvo qu'ils avaient appris de saint Païssy. 

Cette influence fut même ressentie en Amérique par l'intermédiaire de saint Germain d'Alaska (13 Décembre). Saint Germain avait reçu l'enseignement des startsy  dont la formation spirituelle avait été guidée par saint Païssy. Il rencontra d'abord le Père Nazaire, qui devint son staretz à Valaam, à Sarov, puis le suivit à Sanaxar quand saint Théodore (19 Février) fut leur higoumène.

Un des livres que saint Herman avait apporté avec lui en Amérique était la Philocalie slave, imprimée en 1794. Il absorba la sagesse spirituelle qu'elle contenait, et la communiqua aux autres.

Tropaire - Tone 2:

Devenu un étranger sur terre, / tu as atteint la patrie céleste, vénérable Père Païssy. / Tu as enseigné aux fidèles à élever leur esprit vers Dieu, / clamant vers Lui de tout leur cœur: / "Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi pécheur!"

Kondakion - Tone 8:

Comme une abeille très laborieuse, Tu fus un zélote choisi de la vie monastique, / fournissant à nos âmes les écrits des Pères par lesquels tu nous guides sur le chemin du salut. / C'est pourquoi, nous clamons vers toi: "Réjouis-toi, Païssy sage véritable, / car par toi la tradition des startsy spirituels fut restaurée pour nous!"

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

jeudi 27 novembre 2014

Saint Nectaire d'Egine: Sagesse spirituelle (3)

Icône de Léonid Ouspensky

La Tradition

La sainte Tradition est l'Eglise même; sans la sainte Tradition  l'Eglise n'existe pas. Ceux qui nient la sainte Tradition nient l'Eglise et la prédication des Apôtres.

Avant la rédaction de l'Ecriture Sainte, c'est-à-dire, des textes sacrés des Evangiles, des Actes et des Epîtres des Apôtres, et avant qu'ils aient été répartis dans les églises du monde, l'église a été fondée sur la sainte Tradition... Les textes sacrés sont en relation avec la sainte Tradition ce qu'est la partie au tout.

Les Pères de l'Église considèrent la sainte Tradition comme un guide sûr dans l'interprétation de la Sainte Écriture, absolument nécessaire pour comprendre les vérités contenues dans la Sainte Écriture. L'Eglise a reçu de nombreuses traditions des apôtres... La constitution de offices de l'église, en particulier de la Divine Liturgie, les saints Mystères eux-mêmes et la manière de les réaliser, certaines prières et d'autres institutions de l'Église remontent à la Tradition Sacrée des Apôtres.

Dans leurs conférences, les Saints Conciles considèrent non seulement les Saintes Écritures, mais aussi de la sainte Tradition comme une source pure. Ainsi, le Septième Concile œcuménique dit dans son 8ème décret: "Si quelqu'un viole une partie de la Tradition de l'Église, écrite ou non, qu'il soit anathème."

La découverte de Dieu

Il est évident que l'incrédulité est le mauvais rejeton mal d'un mauvais cœur; car le cœur candide et pur découvre Dieu partout, Le discerne partout, et toujours sans hésiter croit en Son existence. Lorsque l'homme au cœur pur regarde le monde de la nature, c'est-à-dire, le ciel, la terre, et la mer et toutes les choses en eux, et observe les systèmes qui les constituent, la multitude infinie des étoiles du ciel, les innombrables multitudes d'oiseaux et de quadrupèdes et tous les animaux de la terre, la variété des plantes sur elle, l'abondance des poissons dans la mer, il est immédiatement surpris et s'exclame avec le prophète David: "Comment tes oeuvres sont grandes, ô Seigneur! tu les fis toutes avec sagesse." Un tel homme, poussé par son cœur pur, découvre Dieu aussi dans le monde de la Grâce de l'Eglise, dont l'homme mauvais est très éloigné. L'homme au cœur pur croit en l'Église, admire son système spirituel, découvre Dieu dans les Mystères, dans les hauteurs de la théologie, à la lumière des révélations divines, dans les vérités de l'enseignement, dans les commandements de la loi, dans les réalisations des saints, dans la très bonne action, dans chaque don parfait, et en général dans l'ensemble de la création. Le Seigneur a dit avec justesse dans ses Béatitudes de ceux qui possèdent la pureté du cœur: "Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu."

La connaissance de soi

Celui qui ne se connaît pas lui-même ne connaît pas Dieu, non plus. Et celui qui ne connaît pas Dieu ne connaît pas la vérité et la nature des choses en général... Celui qui ne se connais pas pèche toujours contre Dieu et se déplace sans cesse plus loin de Lui. Celui qui ne connaît pas la nature des choses et ce qu'elles sont vraiment en elles-mêmes est impuissant à les évaluer en fonction de leur valeur et de faire la distinction entre le mesquin et le précieux, l'inutile et ce qui a de la valeur. C'est pourquoi, une telle personne s'épuise dans la poursuite de choses vaines et futiles, et ne se soucie pas et est indifférente aux choses qui sont éternelles et très précieuses.

L'homme devrait avoir la volonté de se connaître, de connaître Dieu et de comprendre la nature des choses telles qu'elles sont en elles-mêmes, et en cela il devient une image et une ressemblance de Dieu.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
(Dr.) Constantine Cavarnos
Modern Orthodox Saints, 
St. Nectarios of Aegina
Institute for Byzantine 
and Modern Greek Studies 
(Belmont, Massachusetts,USA)
1981

mercredi 26 novembre 2014

Saint Nectaire d'Egine: Sagesse spirituelle (2)


Cherchez Dieu tous les jours. Mais cherchez-Le dans votre cœur, et non pas à l'extérieur. Et quand vous L'aurez trouvé, tenez-vous avec crainte et tremblement, comme les Chérubim et les Séraphim, car votre cœur est devenu un trône de Dieu. Mais pour trouver Dieu, devenez humble comme de la poussière devant le Seigneur, car le Seigneur abhorre les orgueilleux, alors Il visite ceux qui sont humbles de cœur, c'est pourquoi Il dit: "Voici sur qui je porterai mes regards: Sur celui qui souffre et qui a l'esprit abattu, Sur celui qui craint ma parole." ( Isaïe 66:2)

La lumière divine illumine le cœur pur et l'intellect pur, car ils sont sensibles à la réception de la Lumière; alors que les cœurs et les esprits impurs, n'étant pas susceptibles de recevoir l'illumination, ont une aversion pour la Lumière de la connaissance, la Lumière de la vérité; ils aiment les ténèbres... Dieu aime ceux qui ont un cœur pur, Il écoute leurs prières, leur accorde leurs demandes qui mènent au salut, Il Se révèle à eux et leur enseigne les mystères de la nature divine.

L'Eglise

Le terme Eglise, selon le point de vue orthodoxe strict, a deux significations, l'une d'elles exprimant son caractère doctrinal et religieux, c'est-à-dire son essence spirituelle intérieure particulière, et l'autre exprimant son caractère externe. Ainsi, selon la confession orthodoxe, l'Église se définit de deux manières: comme une institution religieuse, et en tant que communauté religieuse (koinonia).

La définition de l'Église comme institution religieuse peut être formulée ainsi: L'Église est une institution religieuse divine du Nouveau Testament, construite par notre Sauveur Jésus-Christ par la dispensation de Son incarnation, établie sur la foi le jour de la sainte Pentecôte par la descente l'Esprit Très Saint sur les  saints disciples et apôtres du Christ Sauveur, qu'Il a faits instruments de la Grâce divine pour la perpétuation de Son œuvre de rédemption. 

A cette institution est confiée la totalité des vérités révélées; en elle la Grâce divine opère à travers les mystères; en elle sont régénérés ceux, qui, avec foi, approchent du Christ Sauveur; en elle a été préservé à la fois l'enseignement et la tradition apostoliques écrits et non écrits.

La définition de l'Église en tant que communauté religieuse peut être formulée ainsi: l'Eglise est une société d'hommes unis dans l'unité de l'Esprit, dans le lien de la paix.

La vue de droite de l'Eglise, est que l'Eglise se distingue en Eglise Militante et en Eglise Triomphante; et qu'elle est Militante tant qu'elle lutte contre l'iniquité pour la prévalence du bien, et elle est l'Eglise Triomphante dans les cieux, où demeure le chœur des Justes, qui ont lutté et ont été rendu parfaits dans la foi en Dieu et en la vertu.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
(Dr.) Constantine Cavarnos
Modern Orthodox Saints, 
St. Nectarios of Aegina
Institute for Byzantine 
and Modern Greek Studies 
(Belmont, Massachusetts,USA)
1981