"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

vendredi 28 février 2014

STARITZA NIKODIMA DE DIVIYEVO † 2/15 mars ( 1990) [3]


3. Le bâton miraculeux de Prascovie Ivanovna

Blessed Prascovia Ivanovna.

Bienheureuse Prascovie Ivanovna (dite Pacha)

Voici plus d'impressions de la petite enfance de Matouchka. Elle était juste un peu plus âgée, et Prascovie Ivanovna était encore en vie. On l'a envoyée pour collecter de l'argent (l'aumône) pour le monastère. Elles avaient des collecteurs d'argent alors, comme elles le font maintenant. Eh bien, elle est sortie avec les moniales âgées. Le monastère n'était pas riche, c'était un monastère qui travaillait.
Bien que le monastère de Diviyévo ait été célèbre, et que les temps troublés d'Ivan Tikhonov aient été terminés, il était pauvre quand même. Comme elles marchaient, Pacha traînait ses pieds et la saleté alla dans les plaies. Ils sont devenus infectés, et tous ses ongles de la main et des orteils suppuraient. 
Mais l'obéissance était si sérieuse dans le monastère que l'on ne pouvait pas se plaindre. Eh bien, cette enfant de quatorze ans, a enduré la douleur pendant tout le trajet de retour vers le monastère. En outre, tout dans le monastère était fait dans la foi. Quand elle est arrivée, elles lui ont immédiatement donnée une nouvelle obédience: elle devait trier les graines, ou quelque chose d'autre. Mais il lui était très douloureux de toucher quoi que ce soit avec ses mains. Elle a dit que lorsqu'elle touchait quelque chose, la douleur atteignait les pointes de ses cheveux.
" Mais je ne pouvais pas dire que je ne pouvais pas m'acquitter de cette obédience, que quelque chose me faisait mal. Tout était fait dans la foi. Même si je mourrais, ce serait dans l'obéissance. C'était une façon très simple de penser l'obéissance et rien de plus, rien de plus n'est nécessaire." Elle a dit que des étincelles jaillirent de ses yeux, mais elle accomplit son obédience. En vérité, il vous sera fait selon votre foi. 
Dans la soirée, les syncelles de la cellule de Prascovie Ivanovna l'appelèrent , et l'emmenèrent à Prascovie Ivanovna, qui dit: "Aïe! Faites asseoir cette petite fille rapidement, aïe, aïeaïe!
Elle a pris son bâton (elle avait un bâton que les enfants d'aujourd'hui appellent " baguette magique"), et elle battait des personnes avec ce bâton, d'autres elle les touchait avec lui, en général elle savait quoi faire avec. 
Elle a pris ce bâton et l'a touchée aux pointes des doigts de la main de la jeune fille. Quand elle est retournée à sa cellule, il n'y avait pas de pus, pas de douleur, rien. C'est cela que signifie l'obéissance, cela que signifie la foi, et pour cela, le Seigneur a fait des miracles avec cela. C'est là la simplicité qu'elles avaient
Matouchka a également raconté un incident qui s'est produit avant la révolution. Elles avaient été envoyées en forêt pour ​​un besoin de monastère, à savoir cueillir des champignons et des baies. 
Elle était petite, mais le Seigneur lui a donné Sa sagesse. Elle a mis des bougies et des allumettes dans sa poche avant qu'elles ne partent pour la forêt. Là, les forêts sont impassibles, ce sont les sombres forêts de Sarov. 
Plusieurs moniales qui étaient allées avec elle, ont perdu leur chemin. Il n'y avait pas moyen de s'en sortir, il faisait sombre, nuit, et il n'y avait nulle part où aller. C'était effrayant, car même maintenant il y a là des animaux sauvages, et en ce temps-là, il y en avait encore plus. 
Bien sûr, elles ont paniqué, mais la jeune fille ne perdit pas ses esprits. Elle a dit : "N'ayez pas peur, j'ai une bougie et des allumettes, et nous allons sortir d'ici." Elle a pris sur elle de toutes les entraîner à sa suite. Voilà la foi touchante d'enfant qu'elle avait. 
Elle a dit: "J'ai prié très fort." Et elle les a fait sortir avec cette bougie. Elles ont allumé une bougie dans l'obscurité de la forêt, et elles ont réussi à trouver un moyen de s'en sortir, gloire à Dieu!

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Haïjin Pravoslave (CCXCVII)


L'espérance est belle
Une prière fervente
Qui dit le Royaume

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

jeudi 27 février 2014

STARITZA NIKODIMA DE DIVIYEVO † 2/15 mars ( 1990) [2]



2 . Première Obédience
Ils mirent la petite Pacha avec une moniale âgée, et il lui fut donné l'obédience de la garde des champs de seigle ou de blé du monastère. Les populations locales avaient des animaux de ferme, des cochons et des moutons, et ces petites filles devaient les garder hors des champs. Telles étaient les obédiences données aux enfants, à ces petits enfants. Ce n'est pas pour rien que Matouchka pleura toute sa vie. 

Quand elle vivait déjà avec nous, à notre époque, il lui arrivait de commencer à pleurer et pleurer. "Eh bien, pourquoi pleures-tu?" "Voyez jusques à quels moments terribles, j'ai vécu. (C’était autrefois, elle mourut en 1990). Aïe, jusques à quels moments terribles, j'ai vécu. Si vous saviez à quel point c’était bien dans le monastère, il y avait une vie paradisiaque… Comme nous avons bien vécu."  Nous disions: "Mais bien sûr, [il y a eu] la guerre, la guerre civile, puis la Seconde Guerre mondiale." "Ce n'est pas ça. Mais ce que vous avez maintenant - c'est terrible." Maintenant, bien sûr, nous nous souvenons de ses paroles.

On demandait à Matouchka de garder le blé. Elles surveillaient, surveillaient, mais c’était ennuyeux juste de surveiller, alors elle et l'autre fille qui était comme elle, sont allées en promenade. Elles vivaient dans l'orphelinat, mais en même temps elles étaient spécifiquement préparées pour le monachisme, et on leur avait déjà attribué des obédiences. Certaines filles de l'orphelinat se mariaient et le monastère les aidaient dans cette entreprise. Mais à celles qui avaient été bénies pour le monachisme, on donnait tout de suite des obédiences.

Elles allèrent jouer, trouvèrent un endroit, et s’affairèrent à leurs occupations enfantines. Dans le même temps, la moniale âgée vint pour vérifier ce qu’elles faisaient. Les petites filles avaient disparu, et les porcs étaient dans le champ. Elle revint au monastère, tandis que les filles couraient après elle pour obtenir sa bénédiction, comme si rien ne s'était passé. Mais la monale âgée ne les regardait pas.

Qu'est-ce qui n'allait pas? Elles ne comprenaient pas. Les moniales leur expliquèrent: "Où étiez-vous, nous sommes arrivés pour vous voir, mais vous n'étiez pas à votre place! Pourquoi?" 
"Nous étions seulement loin pendant un peu de temps." 
" Eh bien, maintenant demandez pardon." 
C'était aussi strict que cela dans le monastère.  
Elles coururent après cette moniale pendant trois jours. C'était une honte terrible que d'être renvoyé du monastère. "Que vont-ils dire dans le village? Et que diront maman et papa? Ils se sépareront de moi."
Que de larmes enfantines furent versées, que d’enfantines prières, non pas parce que la supérieure était si cruelle, mais parce qu'on devait immédiatement leur donner une obédience sérieuse. Ce fut une telle leçon qu'elle n'alla plus jamais nulle part. Cela les fit très bien comprendre et elles souffrirent tellement de leur désobéissance, que tout alla bien avec leur obédience par la suite.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Haïjin Pravoslave (CCXCVII)


Le goût du néant
C'est la tentation de l'âme
Ancrée dans ce monde

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

mercredi 26 février 2014

STARITZA NIKODIMA DE DIVIYEVO † 2/15 mars ( 1990) [1]

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 Diveyevo Monastery, before the revolution.
Diviyévo avant la Révolution 


En 1990,  pendant le Grand Carême un héritage vivant du monastère de Diviyévo reposa dans le Seigneur. La sainte servante de Dieu, la staritza Nikodima, qui commença sa vie monastique comme novice dans le célèbre couvent de saint Séraphim, n'est pas connue de beaucoup, mais sa fille spirituelle (dont nous n'avons pas, malheureusement, le nom), a composé cette biographie d'elle. Nous présentons ici une traduction […]de cette biographie, dans un style plutôt populaire qui reflète l'original.
Prière d’intercession pour sa famille

Schemanun Nikodema (left) and her sister Susannah (Grishnova) in Sergeyev Posad

Moniale du grand schème Nikodema (à gauche) 
et sa sœur Susanne  à Sergeïev Posad
Prascovia Ivanovna Grishnova est née en 1900 dans la province de Riazan, dans une localité appelée Salovo, située non loin du monastère de Diviyévo. La route de Temnikov (conduisant à Diviyévo ) traverse Salovo, et les gens de son village allaient toujours vénérer ce saint lieu. 
Des familles entières vivaient souvent dans le monastère de Diviyévo, et Matouchka venait aussi d'une grande famille. Il y avait une tradition dans les grandes familles de paysans de choisir deux ou trois enfants qui étaient envoyés loin dans un monastère, naturellement un monastère local, où ils priaient pour leurs proches. 
Sa famille choisit le monastère de Diviyévo. Une des filles plus âgées, Xénia, fut envoyée à Diviyévo, et ses parents lui rendaient souvent visite. Matouchka nous a raconté comment, alors petite fille, elle fut une fois mise dans la charrette et amenée pour rendre visite à  Xénia. Xénia y avait seulement vécu pendant un court laps de temps quand l’higoumène Alexandra, dernière abbesse de Diviyévo, les bénit pour qu’ils amènent aussi Pacha. Alors ses parents l’ont chargée sur la charrette et la lui ont amenée. 
Tel était le sens de l'obéissance de ces familles, elles avaient reçu la bénédiction, et cela n'avait pas d'importance si on avait besoin de l'enfant dans la famille. Elles l’ont mise là, sans demander si oui ou non elle voulait y aller, et elles l'ont emmenée au monastère. Cela signifiait que telle était la volonté de Dieu.

Matouchka dit d'elle-même qu'elle était très bruyante, vive, rapide, agile, et une grande cause de troubles. Enfant, elle frappa une fois sa sœur aînée Xénia avec un instrument métallique de grande taille et Xénia fut gravement blessée. Le père de Pacha l'attrapa et voulait la punir, mais elle réussit à se libérer, puis elle s’enfuit et se cacha dans les orties. 
Son père vit que l'enfant s'était déjà punie, et il lui dit: "Eh bien reste là jusqu'à ce que tu te ressaisisses." Elle resta assise dans les orties pendant une heure ou deux. Sa mère se sentit désolée pour elle, car elle serait couverte de cloques, elle alla à sa recherche. "Eh bien, Pacha, sors." Mais Pacha était têtue : "Je ne suis pas encore réveillée."

Ainsi Matouchka dut être à Diviyévo avec cette même Mère Xénia, Susanne dans le schème, à partir du moment où elle eut quatorze ans. C'était en 1914. Elle a raconté ses premières impressions enfantines du monastère de Diviyévo. A cette époque, sainte Prascovia Ivanovna, la folle-en-Christ de Diviyévo, était encore en vie, et Matouchka la connaissait. Prascovia Ivanovna aimait beaucoup Matouchka et l’appelait sa Ksioutka [Diminutif affectueux de Xénia en russe]. Les bienheureux* sont tout simplement bénis. La nuit, ils font la guerre avec l'Ennemi (c’est-à-dire, avec la chair et le Diable), ils ne dorment pas, et sont prêts à faire quelque chose de fou pour sauver les gens. Bien sûr, les novices, à cause d’elle ont porté un lourd fardeau. Par conséquent, lorsque Matouchka venait comme petite fille vers Prascovia Ivanovna, elles lui faisaient passer la nuit là, alors qu'elles partaient, car la bienheureuse se comportait bien avec cette petite fille et cela leur accordait du repos. 
Matouchka a raconté comment Prascovia Ivanovna disait: " Amenez-moi cette petite fille, mettez-la sur le tabouret, aidez-la avec ses jupes." Et elle lui disait toujours: " Ksioutka, Ksioutka, Ksioutka." Xénia était l'aînée, mais elle appelait celle-ci Ksioutka. Cela avait sans doute un sens, parce que le père spirituel de Matouchka l’appela plus tard également la bienheureuse Pacha.

Il y avait beaucoup de bienheureuses (des folles-en-Christ) dans le monastère à l'époque. Comme l'a dit Matouchka, il y avait onze bienheureux: Maria Ivanovna est venue après Prascovia Ivanovna, il y avait Onésime, et Andriushenka-douchenka , et tous ces bienheureux qui gravitaient autour d’elle. Donc "Ksioutka" était étrange. Son apparence à l'âge adulte ressemblait beaucoup à celle de la bienheureuse Prascovia Ivanovna; sur la photographie de la bienheureuse, on ne pouvait simplement pas les distinguer. La photographie de Prascovia Ivanovna fut plus tard accrochée au-dessus du lit de Matouchka, et tout le monde pensait que c'était elle. Prascovia Ivanovna a été le premier instructeur de Mère Nikodima.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

* Bienheureux, bienheureuse, est le terme généralement employé pour parler des Fols-en-Christ. Ce terme n'a pas, comme dans l'hétérodoxie, le sens d'une gradation inférieure dans la sainteté. (NdT)

Haïjin Pravoslave (CCXCVI)


Dieu est liberté
Quand par ton amour du Christ
Il loge en ton cœur

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

mardi 25 février 2014

Vie de l’higoumène Philaréta d’Oufa (3/3)


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À son retour de la capitale du nord, Stéphanida s’arrêta à Glinsk pour demander au staretz Philarète à quel saint ou fête, le couvent devrait être consacré. Il lui conseilla d'attendre jusqu'à ce qu'elle ait reçu les documents du Synode accordant officiellement la permission, puis de nommer le couvent d’après la première fête de la Mère de Dieu, qui arrivait par la suite. Il lui donna aussi une règle de typicon pour le couvent. 

Suivant ce conseil, le couvent fut consacré à la fête de l'Annonciation. Cette même année 1838, Stéphanida fut tonsurée sous le nom de Philaréta et, dans un court laps de temps, nommée higoumène. 

Sous sa supervision compétente et très sage, le couvent ne tarda pas à prospérer, à la fois vers l'intérieur dans la vie spirituelle des moniales, et à l'extérieur - dans la construction d'une église, d'une habitation, d'une fabrique de cierges et d’un moulin. Les autorités de l'Église reconnurent la grande qualité des moniales, dont plusieurs furent désignées comme higoumènes d'autres couvents. 

L’higoumène Philaréta était un exemple pour tous, à la fois dans sa vie ascétique et dans l'amour et les soins qu’elle montrait à ses moniales. Le couvent d’Oufa devint un phare dont la lumière pénétra la nature sauvage de Sibérie éloignée, où d'autres couvents furent établis, avec le même typicon du staretz Philarète. 

L'Ennemi de notre salut toujours en éveil, fut fortement irrité par ce travail agréable à Dieu et provoqua une tempête de mensonges et de calomnies qui s’abattit sur l’higoumène Philaréta. Elle fut même démise de son poste d’higoumène et de nombreuses moniales furent punies pour l’avoir soutenue. 

Mais elle ne se plaignit pas et porta docilement la croix de la persécution, trouvant du réconfort dans la prière devant une icône de la Crucifixion de notre Seigneur. Et Dieu ne la laissa pas sans consolation. 

Un jour, elle entendit une voix venant de la croix: "Regarde-moi: j'ai été cloué sur la Croix sans aucun vêtement, mais tu es à la fois habillée et libre." 

Après quatre mois, l’higoumène Philaréta fut convoquée à Saint-Pétersbourg où il fut prouvé qu’elle était une victime innocente de la calomnie. Elle fut ensuite nommée higoumène d'un couvent à Peltava, où elle passa les dix années suivantes. Sous sa direction compétente, ce couvent commença également à se développer, et de nouveau, cela réveilla la colère du Malin. L’higoumène Philaréta fut accusée de détournement de fonds et, même si elle fut bientôt mise hors de cause, il fut trop difficile pour elle de rester là plus longtemps. 

C'était par amour pour Sa fidèle servante que le Seigneur avait permis que la juste higoumène boive la coupe amère de la souffrance. Ce traitement la purifia de ces passions et de ces faiblesses qui sont le lot commun de la nature humaine. Toutes ces difficultés l’aidèrent à mûrir spirituellement de sorte que quand elle retourna à son couvent bien-aimé d’Oufa, elle était capable d’agir comme une staritza, bien-aimée et très respectée par les autres moniales. Le Diable continua à la harceler comme auparavant, mais l’higoumène Philaréta le conquit par l'humilité. Elle aimait à répéter les paroles suivantes: "C'est bien que le Seigneur m'ait humiliée." 

Comme elle approchait de la fin de son pèlerinage terrestre, il fut accordé à l’higoumène Philaréta de voir dans un rêve la Très Sainte Mère de Dieu, qui promit de ne jamais la quitter. 

La staritza Philaréta connut d'avance le jour même de sa mort, et se prépara en recevant la Sainte Communion et l’Onction. En paix avec tout le monde, elle dit adieu à toutes les moniales avant que le Seigneur ne l’emmène vers Lui, le 2 mars 1890, à l'âge de 83 ans. 

Ainsi se termina la vie de la juste higoumène Philaréta, disciple du grand saint Séraphim de Sarov et du saint staretz Philarète de Glinsk. 

Par ses prières, que Dieu ait pitié de nous pauvres pécheurs. Amen! 

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
GLINSK PATERICON
ST. XENIA SKETE
Wildwood, California
1984

Fête de l'icône de la Mère de Dieu Portaïtissa (25 février): Video sur Frère José/ Ambroise ( +English subtitles)


Haïjin Pravoslave (CCXCV)


Ta prière au cœur
Célèbre dans le silence
La venue du Christ

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

lundi 24 février 2014

Le martyre du Kosovo


PARIS (NOVOPress) - Le Kosovo a été arraché à la Serbie dont il est le cœur historique. Suite à la conquête ottomane , les autochtones ont été submergés par des Albanais fraichement convertis à l’islam et qui feront tout pour chasser le peuple qui donnera le nom même de Kosovo à une plaine de la région. Le martyre du Kosovo retrace l’histoire épique du peuple serbe sur la terre du Kosovo et de la Métochie et montre comment, malgré les persécutions, la dhimmitude et les injustices internationales, ce peuple des Balkans a réussi à résister aux plus grands empires mondiaux et résiste encore dans le martyre.
Ce livre est une page sombre de l’histoire toute récente de l’Europe où les Serbes, abandonnés de tous, ont été bombardés par les forces de l’OTAN surfant sur une opinion mondiale anesthésiée et manipulée. Depuis la fin de cette guerre, qu’est devenu le Kosovo sous l’occupation de l’OTAN ? Qui sont ces indépendantistes Kosovars, ces nouveaux amis de l’Occident ? Quel était l’intérêt réel des Américains à susciter et fortifier cette sécession ? Comment en est-on arrivé là et que peut-on faire pour en sortir ? Des réponses qui remettent les idées à l’endroit et qui ne violent pas la vérité.
Préfacé par Jean-Louis Tremblais, grand reporter au Figaro Magazine, Le martyre du Kosovo est disponible sur Internet (Amazon, Decitre etc), chez vos libraires ou directement auprès des Éditions Jean Picollec, 47 Rue Auguste Lançon 75013 Paris, France (Tél. : 01 45 89 73 04) au prix de 20€ TTC frais de port compris.

Haïjin Pravoslave (CCXCIV)


C’est par adoption
Que tu hérites du Père
Le salut en Christ


上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

dimanche 23 février 2014

Vie de l’higoumène Philaréta d’Oufa (2/3)


     

Alexandre Iaroslavitch Nevski
Saint Alexandre de la Néva

Bientôt, elle obtint la bénédiction de ses parents pour aller avec une amie en pèlerinage à Kiev. En chemin, elles s'arrêtèrent à Sarov où elles furent chaleureusement accueillies par le père Séraphim. Il dit à Stéphanida qu'elle devrait aller à Oufa où il y aurait un monastère; là, prophétisa-t-il, elle deviendrait higoumène et trouverait le salut. Il leur ordonna alors d'aller à Glinsk pour voir le staretz Philarète. C'est ce qu'elles firent à leur retour de Kiev. Ce staretz clairvoyant montra une chaleur particulière envers la jeune voyageuse Stéphanida dont il devint le père spirituel et le staretz.

    De nouveau chez elle, Stéphanida reçut la permission de se joindre à un groupe de jeunes aspirants monastiques qui vivaient dans une maison construite et soutenue par ses parents. 

La vie exemplaire de cette petite communauté attira l'attention de l'évêque qui bénit leurs efforts et nomma Stéphanida en charge de la communauté. En 1832, la communauté grandissante fut déplacée vers une plus grande maison dans la ville d’Oufa. Deux des moniales furent envoyées à Arzamas au couvent de saint Séraphim pour y apprendre la couture et la confection d’autres objets d’artisanat. De retour à Oufa, elles partagèrent leurs connaissances avec le reste des moniales, et bientôt la communauté gagna une bonne réputation pour la qualité de son travail manuel.

    Il ne fallut pas longtemps avant que les moniales soient trop nombreuses pour leur nouvel emplacement. Alors l'évêque sentit que la communauté devrait être reconnue comme couvent. 

Toutefois, quand la question fut envoyée au Saint-Synode pour approbation, les règlements exigeaient une forte somme d'argent comme provision pour le couvent, et les moniales se trouvèrent sans argent pour acheter des terres. 

Dans sa détresse, Stéphanida se tourna vers le staretz Philarète qui se mit tout de suite à écrire des lettres de recommandation. L'argent fut recueilli, mais L’Ober Prokurator du Synode n’accorda pas la permission pour l'ouverture d'un couvent. À Saint-Pétersbourg, l'archimandrite Palladius exhorta Stéphanida à prier devant les reliques de saint Alexandre de la Néva: "Notre saint était un guerrier et par ses prières vous allez bientôt obtenir ce qui est nécessaire."

Le soleil n'était pas encore levé le lendemain lorsque l’Ober Prokurator fit appeler Stéphanida. 

Cette nuit-là,  saint Alexandre lui était apparu en rêve et avait demandé sévèrement pourquoi il ne voulait pas d'ouvrir un couvent à Oufa. L’Ober Prokurator promit immédiatement de tout arranger, ce qu'il fit.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
GLINSK PATERICON
ST. XENIA SKETE
Wildwood, California
1984

FEUILLETS LITURGIQUES DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX


10/23 février
Dimanche de l’abstinence de viande ou
du Jugement Dernier

Saint hiéromartyr Charalampos et avec lui saints Porphyre, Baptos et trois autres martyrs à Magnésie en Asie Mineure (202) ; sainte Scholastique, sœur de saint Benoît (543) ; sainte Anne, princesse de Novgorod (XIème s.) ; saint Prochore des Grottes de Kiev (1107) ; saint Longin de Koriajemka (Vologda) (1540) ; sainte Galina (IIIème s.) ; saintes martyres et vierges Ennaphe, Valentine et Paule (308) ; saints hiéromartyrs Pierre Groudinsky et Valérien Novistky, prêtres (1930). 

Lectures : I Cor. VIII, 8 - IX,2 / Мatth. XXV, 31-46
Icône du Jugement dernier
Icône du Jugement dernier ; xiie siècle ; 
Monastère de Sainte Catherine, Sinaï, Égypte.

LE DIMANCHE DE L’ABSTINENCE DE VIANDE OU DU JUGEMENT DERNIER

L
a première appellation de ce dimanche s’explique par le fait que commence, dès le lendemain, l’abstinence de viande, et la seconde, par la lecture évangélique du Jugement redoutable universel des vivants et des morts, qui est mentionné dans tout l’office liturgique. Par la mémoire du Jugement, la sainte Église incite plus fortement les pécheurs au repentir et indique le véritable sens de l’espoir même en la miséricorde Divine. Dieu est miséricordieux, mais Il est également le juste Juge, qui rend à chacun selon ses œuvres. Pour cette raison, les pécheurs ne doivent pas se méprendre quant à leur responsabilité pour leur condition morale et faire mauvais usage de la longanimité de Dieu. En nous rappelant le Jugement et en dirigeant nos regards vers « l’examen impartial », la sainte Église nous inspire la pensée de la nécessité impérative du repentir et du redressement de sa vie : « Renonçant en ce jour aux aliments, travaillons avec ardeur à réparer nos fautes dignement ». Tout particulièrement, elle nous appelle au œuvres de charité : « Connaissant les commandements du Seigneur, vivons ainsi : nourrissons les affamés, abreuvons ceux qui sont assoiffés, vêtons ceux qui sont nus, accueillons les étrangers, visitons les malades et les prisonniers, afin que Celui qui viendra juger la terre nous dise : venez les bénis de Mon Père, héritez du Royaume qui vous est préparé depuis la fondation du monde ». A partir de ce jour, nous franchissons « le seuil » du saint carême, selon l’expression liturgique désignant
la semaine qui vient. L’Église, qui mène graduellement les fidèles à l’ascèse du jeûne, les place sur la dernière marche de l’abstinence les préparant au carême par l’interdiction de manger de la viande et la permission de consommer les œufs et le fromage. Ainsi, le passage au jeûne est-il facilité. Dans les hymnes liturgiques de cette semaine, l’Église nous invite à « ne point souiller, par le mal de l’intempérance et de l’ivresse, l’entrée et le seuil du carême ». Il est clair que, selon l’enseignement de l’Église, la semaine des laitages ne doit pas donner lieu à des excès de nourriture et des réjouissances effrénées. St Tykhon de Zadonsk (†1783) dit que « durant la semaine des laitages, les véritables enfants de l’Église doivent agir avec bien plus de tempérance que durant les jours précédents ».

Tropaire du dimanche, ton 2
Егда́ снизше́лъ ecи́ къ сме́рти, Животе́ безсме́ртный, тогда́ áдъ умертви́лъ ecи́ блиста́ніемъ Божества́ : eгда́ же и yме́ршыя отъ преиспо́дныxъ воскреси́лъ ecи́, вся́ си́лы небе́сныя взыва́ху : Жизнода́вче Xpисте́ Бо́́́же на́шъ, сла́ва Teбѣ́.
Lorsque Tu descendis dans la mort, Toi, la Vie immortelle, Tu anéantis l’enfer par l’éclat de la Divinité. Lorsque Tu ressuscitas les morts des demeures souterraines, toutes les Puissances des cieux s’écrièrent : « Ô Christ, Source de Vie, notre Dieu, gloire à Toi ! »

Kondakion du dimanche du Jugement dernier, ton 1
Егда́ пріи́деши Бо́же на зе́млю co cлáвою, и тpeпе́щутъ вся́ческая ; pѣка́ же о́гненная предъ суди́щемъ влече́тъ, кни́ги paзгиба́ются, и та́йная явля́ются; тогда́ изба́ви мя́ oтъ огня́ неугаси́маго, и cподо́би мя́ одесну́ю Teбе́ ста́ти cyдіе́ пра́веднѣйшій.
O Dieu, lorsque Tu viendras sur la terre dans la gloire et que trembleront toutes choses, un fleuve de feu coulera devant le tribunal, les livres seront ouverts et les secrets révélés. Délivre-moi du feu inextinguible et rends-moi digne de me tenir à Ta droite, Juge très juste.

AU SUJET DU JUGEMENT DERNIER

Dans l’image de Dieu que l’être humain porte en lui, se trouve le Verbe Divin immortel. En cela est la majesté immortelle et divine même chez l’un des « plus petits » parmi les hommes. Cette vérité évangélique est fondamentale : tout ce que tu fais aux hommes, tu le fais en fin de compte au Christ, au Créateur, au Sauveur, au Juge. Chaque homme porte en lui le Christ, qu’il en soit conscient ou non. Pour cette raison, toute attitude que tu adoptes envers quelque homme que ce soit, chacun de tes sentiments pour un homme, toute pensée sur un homme, revêt une importance infinie et décisive pour toi. Car c’est cela qui définit ton destin éternel dans l’autre monde, c’est en fonction de cela que tu seras jugé. Chaque homme, chaque frère le plus petit, porte en lui tout l’Évangile pour toi ; et de chacun de ces « frères les plus petits » dépend ton salut. En fait, dans l’Évangile sur le Jugement, le Seigneur nous dit cette vérité, cette vérité universelle : ton salut dépend de ton attitude envers le prochain, envers tes frères à l’image du Christ. C’est là tout l’Évangile. Autrement dit : l’homme se sauve et se condamne par le prochain. Néanmoins, comme il est facile de se sauver ! Tu nourris l’affamé en tant que créé par Dieu, et tu es sauvé ! Tu donnes à boire à celui qui est assoiffé, tu es à nouveau sauvé ! Tu reçois un voyageur, encore une fois, tu es sauvé ! Tu rends visite à un malade, tu es renforcé dans le salut ; tu visites un prisonnier, tu es encore une fois sauvé. Ainsi, de jour en jour, tu es le créateur de l’Évangile, et ainsi ton propre sauveur. Car en accomplissant cela, tu t’unis continuellement spirituellement avec le Sauveur : « C’est à Moi que vous l’avez fait ». Le salut n’est rien d’autre que l’union de l’homme avec le Sauveur par les saints Mystères et les saintes vertus évangéliques.
St Justin de Tchélié


LE SAMEDI DE L’ABSTINENCE DE VIANDE

Le premier samedi, dit « universel », consacré à la mémoire des défunts, est celui qui précède le dimanche de l’abstinence de viande. Ce samedi est dit « universel » parce que l’on y fait mémoire de tous les défunts depuis Adam jusqu’à nos jours. Dans les livres liturgiques, il est mentionné « que l’on fait mémoire de tous les chrétiens orthodoxes, de nos pères et frères, qui se sont endormis depuis les siècles ». Il est écrit dans le synaxaire (commentaire du jour ou de la fête, figurant dans les livres liturgiques après le kondakion) : « Les saints Pères ont disposé qu’il convenait de faire mémoire de tous les défunts pour la raison suivante. Nombreux sont ceux qui meurent souvent d’une mort non naturelle, par exemple lors d’un voyage en mer, ou encore sur des montagnes infranchissables, dans des gorges ou précipices ; il arrive encore que certains meurent de faim, du fait d’un incendie, de la guerre, ou du gel. Et qui énumérerait toutes les sortes et tous les genres de mort soudaine et inattendue ? Tous ceux qui entrent dans lesdites catégories sont privés des chants et des prières funèbres. C’est la raison pour laquelle, les saints Pères, mus par l’amour des hommes, ont décidé, sur le fondement de l’enseignement apostolique, d’accomplir cette commémoration universelle, afin que personne, achevant sa vie terrestre de quelque façon, à quelque moment et en quelque lieu que ce fût, ne se vît privé des prières de l’Église ». La fixation du samedi des défunts à la veille du dimanche de l’abstinence de viande remonte à une tradition ancienne, confirmée par le fait qu’elle se trouve dans le Typicon de St Sabbas au Vème siècle. Cette tradition résulte de la coutume pour les chrétiens des premiers siècles de se rassembler dans les cimetières pour commémorer les défunts, ce à quoi font allusion des témoignages écrits du IVème siècle. La raison pour laquelle l’Église a retenu le samedi précédant le dimanche du Jugement Dernier est précisément que nous demandons au Juste Juge de manifester Sa miséricorde en ce jour envers tous les défunts, dont ceux qui sont restés sans enterrement chrétien. En outre, cette commémoration a lieu peu avant le Grand Carême, lorsque nous devons entrer dans une union plus étroite avec les vivants et les morts.

Hiéromoine Grégoire de la Sainte Montagne
COMMENTAIRES SUR LA DIVINE LITURGIE
DE ST JEAN CHRYSOSTOME

L’hymne de victoire (suite)
Saint Jean Chrysostome compare l’hymne de victoire que nous chantons à la divine Liturgie et le cantique de victoire que chantèrent les Juifs lorsqu’ils furent libérés de la tyrannie des Égyptiens : « Chantons pour le Seigneur, car Il s’est couvert de gloire » (Exode XV, 1-19). La comparaison montre que le cantique de victoire « est bien au-dessus du leur… Ce n’est pas la défaite de Pharaon, mais celle du diable… Ce ne sont pas des armes sensibles dont on s’est emparé, mais c'est le mal qui a péri… Ce n’est pas nous qui nous dirigeons vers la Terre promise, mais nous quittons la terre pour le ciel. Nous  ne mangeons pas la manne, mais nous nous nourrissons du corps du Maître. Nous buvons, non pas l'eau qui coule du rocher, mais le sang qui jaillit du côté du Christ ». Le sens de l’Hymne de victoire sur lèvres des Puissances angéliques, comme elles le chantaient autour du saint trône de Dieu, était double. C’était une doxologie au Dieu Trinitaire et, en même temps, une prophétie : « Ce chant n'est pas seulement une louange, mais une prophétie des biens que recevra la terre… Toute la terre est remplie de Sa gloire [Isa. VI,3]… Quand donc la terre a-t-elle été remplie de sa gloire? Lorsque cette hymne est descendue sur terre, lorsque les hommes ont chanté avec les puissances célestes, qu'ils n'ont plus fait entendre qu'un même chant, retentir qu'une même louange » (Saint Grégoire de Nysse). Sur nos propres lèvres, la signification de l’Hymne de victoire est analogue. C’est une doxologie pour la victoire du Christ qui s’est déjà réalisée, et une prophétie sur la seconde et dernière venue du Vainqueur. C’est la bonne nouvelle de la venue finale du Fils de l’homme, précédée de la Croix, signe de Sa victoire : « Alors, toutes les nations et tous les peuples de tous les siècles se prosterneront devant Lui, offriront le culte sans émettre d’objection, et il existera une merveilleuse symphonie de louange ; les saints chanteront des hymnes, comme ils l’ont toujours fait, tandis que les impies feront des supplications par nécessité. Alors, réellement, l’Hymne triomphale sera chantée par tous d’une même voix : par les vainqueurs et par les vaincus  (Saint Grégoire de Nysse). De même que le Christ vainqueur est Celui qui est, qui était, et qui vient  (Ap. I,4), Sa victoire a existé, existe et existera sans interruption. De la même façon, l’hymne de célébration de Sa victoire sera chantée imperturbablement. Dans la Liturgie céleste, il y aura un mouvement constant des anges et des hommes autour de Dieu, lesquels loueront la Divinité Une en Trois personnes (Saint Maxime le Confesseur).

LECTURES DU DIMANCHE PROCHAIN : Matines : Mc. XVI, 9-20 Liturgie : Rom. XIII, 11-XIV, 4 ; Маtth. VI, 14-21 

Haïjin Pravoslave (CCXCIII)


Chemine en prière
Et que chacun de tes pas
Aille vers l’Amour

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

samedi 22 février 2014

Vie de l’higoumène Philaréta d’Oufa (1/3)


Grâce à diverses publications, le monde anglophone [et francophone] se familiarise progressivement avec les grands Pères monastiques et les startsy de la Sainte Russie, en particulier ceux de ces monastères de renom que sont Optina et Valaam. Presque rien, cependant, n’est dit à propos de ces higoumènes et moniales qui ont fait des contributions tout aussi importantes à l'épanouissement de la vie monastique et pour la diffusion dans la société de l'idéal chrétien. Peu de gens savent que les couvents  de femmes étaient de loin plus nombreux que les monastères d'hommes. Les femmes ont lutté tout aussi vaillamment que les hommes dans le domaine spirituel, et elles se sont trouvées sur toutes les voies de la vie monastique, que ce soit en ermites, dans les skites du désert, ou dans de grands couvents. Certaines ont lutté dans l'obscurité tandis que d'autres ont apprécié le patronage de certains pieux membres de la haute société. Mais que le couvent ait été grand ou petit, riche ou pauvre, l'objectif commun de l'union avec Dieu produisit une fragrance spirituelle qui attira et encouragea de nombreux êtres sur le chemin du salut.


   Le Couvent de l'Annonciation d’Oufa a été parmi ceux bien connus pour le niveau spirituel élevé de ses moniales. C’était le fruit de sa fondatrice, l’higoumène Philaréta, qui était elle-même disciple de saint Séraphim de Sarov et du grand staretz Philarète de Glinsk. Un récit de sa vie est inclus dans le Patericon de Glinks à partir duquel il est condensé ci-dessous pour l'édification de nos lecteurs.

     Stéphanida Stéphanovna Bytchkova, la future higoumène Philaréta, est née en 1807 dans une famille ecclésiastique de rang moyen. Sa mère était analphabète et demandait souvent aux enfants de lire à haute voix la Parole de Dieu ou de lui raconter les lectures de l'Écriture entendues à l'église. Dans le même temps, elle les habitua à travailler. Stéphanida, fille cadette, était spécialement caractérisée par sa piété, même si elle avait une nature très animée qui parfois lui causa des ennuis. À l'âge de 10 ans, elle fut confiée à une femme très pieuse et bien éduquée qui lui donna une base solide dans les compétences d'apprentissage de base, ainsi que de diverses formes de travaux manuels. Chaque matin, après ses prières, Stéphanida lisait la vie du saint du jour, puis répondait aux questions.

    Quand elle revint chez elle après quatre ans, ses parents commencèrent à penser à lui trouver un époux convenable, mais déjà la jeune fille avaient conçu le secret désir de devenir moniale. N'osant rien dire à ses parents, Stéphanida se tourna avec des larmes brûlantes et une prière ardente vers son ange gardien, et vers la Reine du Ciel. 

Par la Providence de Dieu, les circonstances se disposèrent de telle sorte que bientôt toutes les pensées de mariage furent mises de côté. Jean, le jeune frère de Stéphanida tomba gravement malade et souffrit pendant deux ans d’une maladie de la jambe jusqu'à ce que des moniales de l'Ermitage des Sept Lacs viennent au village avec l’Icône thaumaturge de la Mère de Dieu de Smolensk. Le jeune garçon fit une grande métanie devant l'icône en priant de tout son cœur. Alors que l'icône fut passée au-dessus de lui, le garçon qui souffrait constata  soudain la cessation complète de la douleur. En signe de gratitude pour un tel miracle, les parents autorisèrent Stéphanida à accompagner l'icône de retour à l’Ermitage où elle resta pendant un mois, travaillant à diverses obédiences, expérience qui ne fit que confirmer son désir de la vie monastique.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
GLINSK PATERICON
ST. XENIA SKETE
Wildwood, California
1984