"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

lundi 13 janvier 2014

Sur Orthodoxie.com une mise au point concernant l'autocéphalie de la Tchéquie

Un petit rappel à propos de  la correspondance entre le Patriarche Bartholomée et l'Archevêque de Tchéquie (2012)

Justine 
Résumé de l'article du Protopresbytre Vladislav Tsypine 
Dans un article, publié le 3 mai sur le site Bogoslov.ru, le père Vladislav Tsipine, canoniste russe bien connu, répond à la lettre que le Patriarche Bartholomée a adressé en mars 2012 à l'Archevêque de Tchéquie pour protester contre la commémoration de l'octroi de l'autocéphalie à l'Eglise tchèque de la part de l'Eglise de Russie en 1951– dont les 60 ans furent célébrées en décembre 2011 avec la participation du métropolite Hilarion de Volokolamsk -, faisant valoir que l'autocéphalie ne fut accordée canoniquement à l'Eglise tchèque que par la décision synodale du Patriarcat de Constantinople de 1998. Dans sa lettre, le Patriarche exhorte l'Eglise tchèque de s'abstenir à l'avenir de telles commémorations et menace, dans le cas contraire, d'annuler l'autocéphalie de l'Eglise de Tchéquie et de la ramener au "statut d'Eglise autonome qu'elle avait auparavant".
Dans son article, le Protopresbytre Vladislav rappelle tout d'abord les faits réels en donnant un aperçu historique de la formation de l'Exarchie russe en Tchéquie et des événements qui menèrent à l'octroi de l'autocéphalie par l'Eglise de Russie à cette Exarchie en 1951 comme la seule solution permettant alors aux Orthodoxes tchèques de survivre en tant que tels sous le régime communiste. Il souligne que la décision synodale de Constantinople de 1998 ne saurait avoir d'autre signification que celle de confirmation de l'autocéphalie octroyée par Moscou, vu que l'Eglise tchèque vivait alors depuis 46 ans déjà comme Eglise autocéphale, car on ne peut logiquement octroyer à quelqu'un quelque chose qu'il possède déjà. 

Concernant la menace du Patriarche Bartholomée d'annuler l'autocéphalie tchèque, l'auteur souligne que selon la nature même des choses il est impossible qu'une Eglise autocéphale puisse se trouver sous la dépendance d'une autre Eglise locale. Elle n'est soumise qu'au Concile Œcuménique. Il plus impossible encore qu'une Eglise locale puisse par son seul pouvoir enlever l'autocéphalie à une autre Eglise locale. L'Histoire ecclésiale montre des cas de renonciation volontaire d'une Eglise locale à son autocéphalie pour des raisons d'ordre politique, comme par exemple lors de la formation de la Yougoslavie, lorsque les Eglises locales se trouvant sur son territoire renoncèrent à leur autocéphalie pour former ensemble l'unique Eglise autocéphale de Serbie. 

L'impossibilité canonique qu'une Eglise locale puisse priver une autre Eglise locale de son autocéphalie est formulée par le canon 8 du Troisième Concile Œcuménique, lequel garantit l'autocéphalie de l'Eglise de Chypre contestée alors par le Patriarcat d'Antioche. Ce canon, souligne le canoniste russe, ne laisse aucune base ecclésiastique logique pour le développement d'une doctrine d'une soi-disante compétence exclusive en la matière de quelque Eglise locale que ce soit. 

Ce canon stipule notamment: "Cette même règle (c'est à dire le droit inviolable et incontestable des dirigeants de l'Eglise de Chypre d'ordonner ses propres évêques) sera observée dans les diocèses et provinces en tout lieu, si bien qu'aucun des Evêques aimés de Dieu ne s'arrogera le contrôle d'aucune province qui n'ait pas été auparavant et depuis le début sous son pouvoir ou celle de ses prédécesseurs. Mais si l'un d'entre eux a saisi et assujetti par la force une province, qu'il la rende, afin d'éviter que soient transgressés les Canons des Pères; ou que la présomption du pouvoir séculier soit introduite sous prétexte de ministère sacré; ou que nous perdions, sans nous en rendre compte, peu a peu la liberté que Notre Seigneurs Jésus Christ, le Libérateur de tous les hommes, nous a donnée par Son propre Sang." 

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