"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

vendredi 31 janvier 2014

Staretz Cléopas: l'humilité





Les Pères disent que l'humilité se tient entre la colère et l'amour. Et ils ajoutent "que la gentillesse ne te conduise pas à la lâcheté, ni l'amour à la négligence…" Donc, nous devons utiliser la gentillesse à bon escient, car elle est à mi-chemin entre la colère et l'amour. Et ne pas être humble au point de tolérer le blasphème contre Dieu et Son Evangile au nom de "l'amour", mais ne pas non plus être désagréable et impitoyable, de rage ou de vengeance contre notre frère [notre prochain].

Quant à l'humilité, les Pères disent que c'est le vêtement du Christ qui prit chair humaine pour notre salut. Le Christ a pris sur Lui les passions charnelles justes: la faim, la soif, la douleur, la fatigue

Quant aux passions de péchés, Il n'en eut point.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Les grandes réunions mondaines et le mépris des frères chrétiens persécutés...




Jean-Paul II embrasse le Coran
le 14 mai 1999 au Vatican

Il est pour le moins surprenant que des chrétiens  (y compris des orthodoxes) participent aux rencontres (comme celle tenue il y a quelques jours dans les locaux de l’Unesco) en tant que membres du Centre International du Roi [d’Arabie Saoudite] Abdullah Bin Abdulaziz pour le Dialogue Interreligieux et Interculturel (KAICIID= King Abdullah Bin Abdulaziz International Centre for Interreligious & Intercultural Dialogue), organisation officielle d’un gouvernement qui n’a pas la réputation d’être particulièrement tolérant envers les religions, fussent-elles celles dites du Livre (Christianisme et Judaïsme), ne parlons même pas des autres religions...

On peut s’interroger sur les limites du dialogue (sic) avec un pays dont l’autorité islamique suprême, Cheikh Abdul Aziz bin Abdullah, Grand Mufti, a recommandé récemment, sans être démenti ou sanctionné, et sans que les autorités religieuses ou la presse occidentale en fassent état, que soient détruites toutes les églises (du Koweit, car en Arabie Saoudite, elles sont tout simplement interdites!) : il se basait sur un hadith de Mohammed, qui aurait déclaré sur son lit de mort : Il ne peut y avoir deux religions en Arabie, id est seul l’islam a droit de cité.

Sans être particulièrement regardant, on peut aussi se demander ce que peut apporter ce type de "dialogue" et le regard porté sur les participants non musulmans de ces discussions, quand, non seulement la liberté religieuse n’existe pas en Arabie Saoudite, mais la conversion au christianisme est punie de mort! 

Quant à la liberté et à l’égalité de traitement dans la vie de tous les jours, les femmes, citoyennes de deuxième zone, et les ouvriers chrétiens ou non musulmans travaillant dans le Royaume Wahhabite, véritables esclaves, auraient beaucoup de choses à dire!

Faut-il rappeler que si les mosquées se multiplient dans les pays chrétiens, avec l’accord et quelquefois l’aide des pays chrétiens concernés, il est strictement interdit de construire des églises en Arabie Saoudite!

L’Arabie Saoudite est bien classée (7ème rang!) dans le palmarès des états persécuteurs de chrétiens par l’organisation Portes Ouvertes. Mais est-ce un problème?

Il y a certainement d’autres organismes musulmans avec lesquels les chrétiens pourraient discuter sans dommages et d’une manière fructueuse pour les deux parties, dans le respect mutuel de chacun, mais il est particulièrement désolant de constater que certains chrétiens font comme s’il n’y avait pas de persécutions en ce moment contre leurs frères (car on n’entend pas rapporter qu’ils aient mentionné ces persécutions et demander qu’elles cessent!) et "dialoguent." C'est pour le moins très regrettable! La dhimmitude est en marche à grands pas...

Ces mondanités, car nous ne voyons pas qu’elles soient autre chose (les persécutions ont-elles cessé, la réciprocité a-t-elle été évoquée pour ce qui est de la tolérance et du respect des chrétiens?) sont une aberration et une faute en ces temps où d'innocents disciples du Christ sont de plus en plus en plus exposés aux violences de terroristes soutenus ouvertement ou en secret par ce pays qui "dialogue."

Pour de plus amples renseignements sur l’Arabie Saoudite, voir:

Haïjin Pravoslave (CCLXXII)


Frère sois chrétien
En suivant le seul Seigneur
Il est ton seul Maître

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

jeudi 30 janvier 2014

Texte important sur Parlons d'Orthodoxie: La position du Métropolite de Prousse du Patriarcat de Constantinople contre la Résolution-Déclaration du Saint Synode de l'Eglise de Russie sur la primauté dans l'Eglise Orthodoxe ?




Par JUSTINE 

Sous le titre "Le Christ est le seul Primus sine Paribus", l'agence d'information ecclésiastiques grecque "Romfea" a publié hier un texte de la Sainte Métropole du Pirée où celle-ci, par son Bureau chargé de la lutte contre les hérésies, répond à la prise de position du Métropolite de Prousse du Patriarcat de Constantinoplecontre la Résolution-Déclaration du Saint Synode de l'Eglise de Russie sur la primauté dans l'Eglise Orthodoxe. 

Ce texte de la Métropole du Pirée, signé par les théologiens Archimandrite Pavlos Dimitrakopoulos et Lampros Skontzos, dirigeants dudit Bureau, caractérise la déclaration du Saint Synode Russe comme "un acte venant de Dieu, une Providence divine, laquelle vient repousser certaines tendances hégémonistes et des tentatives d'interpréter l'institution des privilèges d'honneur dans l'Eglise Orthodoxe universelle selon des modèles papistes, couverts d'un 'mantelet' de théologie et ecclésiologie orthodoxes". 

En ce qui concerne d'abord le document de Ravenne que le Métropolite de Prousse reproche aux Saint Synode Russe de "miner", les auteurs font remarquer que celui-ci n'a pas encore été examiné et évalué par les hiérarchies des autres Patriarcats et Eglises autocéphales, que le Synode Russe pour sa part vient de faire précisément cela, et que sa prise de position à l'égard de ce document en voie d'examination ne saurait donc être taxée de "minage": Elle correspond tout au contraire à une nécessite impérative en vue d'assurer le maintien de l'enseignement dogmatique orthodoxe de l'Eglise. A cet égard, les auteurs renvoient à deux études théologiques récemment publiées au sujet du document de Ravenne - l'une par le Saint Monastère Grigoriou du Mont Athos, l'autre par le théologien Dimitrios Tselenggidis de l'Université de Thessalonique - au vu desquelles, poursuivent-ils, ce document de Ravenne devrait être rejeté, puisqu'elles montrent clairement qu'il s'agit d'un texte rempli de thèses problématiques et ecclésiologiquement inacceptables. 

Pour donner en bref les éléments principaux de cette réponse du Bureau antihérétique de la Métropole du Pirée: La primauté sur toute l'Eglise appartient au Christ, seul véritable "Premier sans égal". De cette première et unique source d'autorité découle toute autre autorité dans l'Eglise, comme le montre Eph 4,11: "C'est Lui qui a donné aux uns d'être apôtres" etc. C'est Lui aussi qui a institué le régime synodal dans Son Eglise. Ainsi, en-dessous du Christ, il y a la primauté du Concile Œcuménique et non pas celui de quelque personne-évêque individuel. Ce sont les Saints Conciles Œcuméniques qui constituent la source des primautés d'honneur (ou plus exactement: "privilèges d'honneur", en grec:"τα πρεσβεία τιμής"), autant au niveau des éparchies qu'au niveau universel. Ces primautés sont donc des primautés de troisième ordre, après celle du Christ et celle du Concile œcuménique, puisqu'elles ont été instituées, comme on sait, par les Saints Conciles Œcuméniques II (canon 3), IV (canon 28) et VI (canon 36), confirmées historiquement tout au long des siècles par la vie ecclésiale. Ainsi est réfuté l'affirmation du métropolite de Prousse comme quoi la primauté du Patriarche œcuménique aurait sa source en lui-même! Il n'est pas source, mais réceptacle des privilèges d'honneur, souligne la réponse du Bureau antihérétique de la Métropole du Pirée. Quant à l'affirmation du Métropolite de Prousse que le Patriarche œcuménique serait, en tant que tel, "premier sans égal", elle est "entièrement arbitraire", disent les auteurs de cette réponse, sans aucune base dans les saints canons et dans les témoignages des Saints Pères. 

Concernant "le glissement plus grave encore" que constitue la tentative du Métropolite de Prousse de fonder cette primauté du Patriarche œcuménique sur les relations entre les Personnes de la Sainte Trinité, accusant le Saint Synode Russe d'ignorer "la monarchie" du Père, les auteurs montrent d'abord que le texte de St Grégoire le Théologien , sur lequel le Métropolite de Prousse prétend fonder cette thèse, dit en réalité tout le contraire (comme on l'a déjà signalé dans le post 13 ci-haut). Ils expriment ensuite leur affliction devant "cette déformation des paroles du Saint, affliction d'autant plus grande qu'elle provient d'un universitaire et même professeur à l'Université!" Ils signalent ensuite que des thèses du Métropolite de Prousse en cette matière il découle qu'il faut considérer le Fils comme un Dieu second et donc inférieur au Père, ce qui aboutit aux théories hérétiques d'Origène, lesquelles ont été condamnées par le 5e Concile Œcuménique. 

Enfin, le Bureau antihérétique de la Métropole du Pirée examine la question de la teneur concrète de la primauté de Constantinople et notamment sa prétention au privilège d'accorder et de révoquer l'autocéphalie. 

Les auteurs se réfèrent au canon 9 du IVe Concile Œcuménique: "... Au cas où un clerc a un différend avec son propre évêque ou avec une autre évêque, qu'il soit décidé par le Synode de la province. Et si un évêque ou un clerc a un différend avec le Métropolite de la province, qu'il ait recours à l'Exarque du Diocèse ou au trône de la ville impériale de Constantinople et que l'affaire soit décidée par celui-ci." Puis ils citent le commentaire de ce canon par Saint Nicodème du Mont Athos: "Que le (patriarche) de Constantinople n'ait pas l'autorité d'agir dans les diocèses et paroisses des autres Patriarcats et que le présent canon ne l'élève pas non plus en instance d'appel pour l'ensemble de l'Eglise..., c'est évident." St Nicodème cite pour cela deux éléments qui confirment sa position: 1. "Les lois civiles et impériales ne stipulent pas que seul le jugement et la décision du (patriarche) de Constantinople soient sans appel, mais que ceux de chaque Patriarche et des Patriarches tous ensemble le sont, sans restriction. 2. Le cas du patriarche de Constantinople Anatolios, lequel "ayant agi au-delà de ses frontières .... fut réprimandai pour cela aussi bien par les autorités d'Etat que par le Concile (le IVe Œcuménique)". 

"Et en ce qui concerne enfin le droit d'accorder ou de retirer l'autocéphalie", soulignent les auteurs de cette reponse, "nous notons que le Patriarcat œcuménique, dans la marche historique de l'Eglise, a en effet accordé l'autocéphalie et même la dignité de patriarcat à diverses Eglises locales, comme par exemple l'Eglise de Grèce, l'Eglise de Serbie, de Bulgarie, de Russie etc. Cependant, toutes ces périphéries ecclésiastiques locales avaient appartenu auparavant à la juridiction du Patriarcat oecuménique lui-même et non pas à un autre patriarcat. Il n'a jamais existé de cas où l'autocéphalie ou la dignité de patriarcat ait été octroyée par le Patriarcat œcuménique à une juridiction ecclésiastique d'un autre patriarcat. De plus, toutes ces décisions d'octroi de l'autocéphalie étaient des décisions synodales et non pas des décisions d'une seule personne, du (patriarche) œcuménique." 

Le texte du Bureau pour la lutte contre les hérésies de la Métropole du Pirée conclut en rappelant l'exhortation du Seigneur à Ses disciples de ne pas suivre l'exemple des potentats de ce monde (cf Mc 10,42-44). 

Il rappelle aussi que le fait que "les désirs pour les premières places et les disputes pour celles-ci ont trop souvent été la cause de nombreux schismes et scissions, dont le principal fut le grand schisme entre Est et Ouest, provoqué, comme on sait, tout d'abord et surtout par la prétention des papes à la domination ecclésiastique universelle. Il est particulièrement regrettable que les tendances hégémonistes au niveau universel qu'on observe ces derniers temps, démontrent de la manière la plus claire qu'on tente de construire une primauté analogue à celle du papisme, c'est à dire une primauté "de droit divin", fondée cette fois-ci non pas sur le "dogme Pétrinien" du papisme, mais sur le dogme de la Sainte Trinite." 

Texte intégral en grec ICI 
Et le texte grec du metropolite de Prousse ICI

Un voyage avec le Père Lazare Moore



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La première fois, j'ai entendu parler du Père Lazare Moore alors que j'arrivais à Eagle River, en Alaska, en visite sur sa tombe,  réchauffé à la lumière de l'été qui s'attardait sur ​​les bois environnants. Mon père spirituel me parla d'un moine qu'il connaissait et qui est devenu un saint homme, même si je ne suis pas sûr qu'il ait utilisé ces mots, un humble moine qui a aidé des milliers qui venaient du Protestantisme à l'Orthodoxie.

A ce moment-là, je ne suis pas encore baptisé et je viens récemment de rentrer après avoir vécu dans toute l'Inde. Je connais peu ce moine, le père Lazare, a traduit les ouvrages principaux de l'Eglise orthodoxe du russe, du grec et et du slavon en vivant aussi en Inde.

Je me souviens d'avoir prié sur sa tombe, c'était un été sauvage, magique si c'est tout à fait le mot qui convient, débordant comme un verre de vin petit, mais puissant. Que fais-je en Alaska? Qui était ce moine? Je n'ai jamais savoir qui exactement est cet homme, jusqu'à ce que, plusieurs années plus tard alors que je suis baptisé, que j'envisage le séminaire, en vivant à Port Townsend, dans l'état de Washington, admirant les montagnes et les Cascades d'Olympe enneigées. Là, on me présente, ici, sur la côte de l'Amérique, à la femme qui s'occupait de Père Lazare vers la fin de sa vie.

En fait, on me présente présente ses manuscrits, ses enregistrements et ses albums photos, des milliers de livres expédiés d'Angleterre, de Jérusalem, de Grèce, d'Australie et d'Inde, ses soutanes noires, et des transcriptions d'entrevues. Je suis fasciné, et le coeur obligé, non seulement d'en savoir plus sur lui, mais dans ce processus, établissant avec lui une relation.

Sa vie, pièce par pièce, se trouve dans mes mains.

Revues en lambeaux de Palestine, cartes de l'Himalaya, notes griffonnées pour un clergé anglican, un peigne... Qui est cet homme? Pourquoi est-il enterré en Alaska et que ses objets du Moyen-Orient et d'Europe de l'Est restent ici, à Port Townsend, en Amérique?

Je commence à mettre ensemble les pièces de ce puzzle le long des murs de ma propre vie, en réfléchissant à mon propre parcours du catholicisme au bouddhisme, à l'hindouisme et enfin dans l'Orthodoxie. Cependant, le Père Lazare jamais tâté des religions orientales ou des cultes comme je l'ai fait, mais il a vécu en Inde, et a passé du temps au Canada et en Alaska, poussé par l'Esprit Saint et les paroles remarquables de nos saints Pères de l'Église.

Mon grand amour est pour les montagnes, les ruisseaux, et l'air frais qui souffle depuis les océans. Je me rends compte de quelle manière de nombreuses personnes ont tendance à être plus mondaines, dirigées vers ce que nous voyons en dehors de l'invisible, des choses célestes. Et je choisis de rester autant que je le puis, aussi distinct, quoique faisant encore totalement partie de ce monde, sans perdre mon cœur. Je peux être spirituellement malentendant, il est donc important que je penche mon oreille très près de mon cœur, loin des pensées assourdissantes, et des angoisses du monde.

Et c'est ce que je fais quand je vais en avion à Bombay et en bus dans l'Himalaya; c'est ce que je recherche en allant vers Kodiak, en vivant parmi les déserts de la planète, et ceux qui sont les plus proches du giron de son Créateur. Le péché nous laisse pathologiquement confus, je sais que cela ne vient pas seulement de moi, dans mon propre esprit et mon propre cœur, mais de travailler avec des toxicomanes et des gens au comportement handicapé pendant une demi-décennie. Notre religion n'est pas une religion de condamnation, c'est une vie d'amour.

Et plus j'apprends de choses sur Père Lazare, la véritable clé pour moi est de savoir comment il n'utilise pas de parapluies!!! Il marche sous l'orage pour les autres, s'approche du lieu où nous sommes, les bras chargés de textes sacrés, et un coeur débordant d' amour. Et on voit cela encore et encore. Son abandon total à la volonté de Dieu. Jeûnant dix-huit, dix neuf jours avec de l'eau et de la mélisse. Il recherche les orphelins et les veuves spirituels, et leur rend visite et et les nourrit. C'est là la raison, et un fruit de ses efforts de traduction. Des centaines de traductions, non seulement de "petits" œuvres, comme des paragraphes de vie des saints, mais la totalité des Evangiles, tout le Psautier, l'Arène*, l'Echelle Sainte**. Le jardin, les fleurs et les forêts, tous l'attirent et lui inspirent de rendre gloire à Dieu et d'écrire. Si bien que, si vous êtes à dans l'Eglise ou à l'extérieur de l'Eglise, vous continuez dans l'Église, accompagné par la sainte Tradition, et des saints très réels et très actifs. C'est là que la vie "cueille"  et nous entrevoyons notre Dieu des vivants, pas celui des morts. L'Église cesse d'être simplement un temple, ou une obligation, mais un mouvement du cœur et une présence. En ce sens, l'Eglise devient synonyme de l'amour, car elle est le Corps de Dieu, et Dieu est amour, et ainsi nous savons que,  que nous soyons ensemble ou loin de ceux que nous aimons, Il est toujours avec nous. Et par Lui se meuvent toutes choses. Si nous L'avons, niché comme du miel dans nos cœurs, nous possédons toutes choses, et nous retrouvons notre rôle perdu - temporairement - dans le Jardin [dEden].

Nous accomplissons nos rôles en tant que gardien et ami de tout, d'amis de Dieu, comme Abraham. Invitant des anges, sans le savoir.

Père Lazare priait sans calculs, non pas pour gagner quelque chose, mais pour être acquis par tout. Et c'est, partout, un modèle pour les chrétiens.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Notes:
* Ouvrage de saint Ignace du Caucase (Briantchaninov), intitulé l'Arène, Offrande au Monachisme contemporain

** de Saint Jean Climaque

Lumière de Valaam/


mercredi 29 janvier 2014

Père Gheorghe (Calciu): Nous sommes habitués au mal!


Aujourd'hui nous sommes habitués au mal sous toutes ses formes. Nous sommes tellement habitués à cet état, que personne n'est dérangé par une nouvelle hérésie qui surgit. Nous ne sommes plus troublés par l'homosexualité ou un Da Vinci code.

Nous sommes habitués au mal. C'est notre côté le plus sombre. Nous sommes habitués au mal d'une manière telle que nous ne le remarquons plus. C'est notre état ​​moral dans le monde actuel. 

Toute hérésie qui surgit, gagne d'abord sa place dans la cité, par les lois obscènes de la société, et toutes les sociétés modernes ont de telles lois. 

Elles sont toutes au service de l'Antéchrist pour détruire toute morale, isoler la personne, pour créer la division, pour en faire un esclave, un simple rouage du plan du gouvernement. 

Peu importe que vous habitiez dans la "plus grande" démocratie"! Tous ces facteurs ont fait que nous nous sommes lentement habitués au mal. 

Aujourd'hui, personne ne proteste pour ce qui se passe près de nous, ou quand on se moque de Jésus, ou quand notre foi est transformée en jeu. 

Les chrétiens sont considérés comme des attardés mentaux parce qu'ils croient en Jésus-Christ. 

On nous dit qu'il n'y a pas de foi qui tienne, mais seulement ce qui est tangible, et [on a] "le droit" de profiter de la vie, sans retenue!

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

*

Haïjin Pravoslave (CCLXXI)


Ton action est pierre
Dans les remparts du Royaume
Quand le Christ l'inspire

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Sur Parlons d'Orthodoxie


Escale au pays des moines
Voici un intéressant reportage sur la visite de la Sainte Montagne "en touriste". De très belles photos et un regard de Candide donnent, à mon sens, un résultat inattendu. Extrait concernant un ermite bien particulier: 

Un moine échappe à cette vie communautaire bien réglée : le père Jacques, un Français, ermite de son état, comme environ 300 moines qui vivent isolés sur l’Athos. Le cliché du misanthrope hirsute en prend un coup. Affable, extrêmement accueillant et curieux, il trouve sa barbe blanchie sur les photos pour lesquelles il accepte de poser. Le père Jacques est installé depuis deux ans dans une maison de pierre, située à dix minutes à pied du monastère. 

C’est loin d’être une grotte : il a sa petite chapelle privée, un bureau, une cuisine, un salon tapissé d’icônes… « Je suis dans mon élément, je mène une vie de prière, à mon rythme », dit-il en servant le café. 

Son parcours est celui d’un catholique converti en France à l’orthodoxie. Il a été prêtre à Athènes, mais recherchait une vie plus tranquille, quand le supérieur de Caracalla l’a appelé, signalant qu’une maison était disponible.

Ses journées sont rythmées par la prière et l’étude – il a toute une bibliothèque spirituelle en français. Côté jardin, sa dernière plantation, un rideau de cannes à sucre, lui permettra d’échapper à la vue des touristes – « Les Grecs sont du genre à entrer dans les maisons sans frapper. » Pour manger, il n’a qu’à aller chercher son panier repas au monastère. Ce jour-là, les restes de poisson nourriront Minette, son chat. Les chats, c’est la télé des moines, a-t-on coutume de dire sur l’Athos. 

Un « bip » familier interrompt la conversation : le père Jacques vient de recevoir un mail, sur son smartphone. Ses contacts lui envoient régulièrement des chaînes de messages, qui ne l’aident pas à positiver sur son pays d’origine. Et le voilà parti à commenter « la situation catastrophique de la France », l’affaire Cahuzac, les « enfants gazés » des manifs contre le « mariage pour tous »… Alors qu’on s’étonne de son isolement tout relatif des affaires du monde, le père Jacques s’amuse : « Vous vous faites une drôle d’idée de la vie d’ermite. » 
Lien 
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Lire aussie : La situation au Mont Athos 
Mgr Hilarion a également répondu à une question portant sur l’installation de moines venus de Russie au Mont Athos, dans le monastère russe Saint-Panteilemon : - Les nombreuses tentatives de l’Eglise russe d’envoyer des moines au monastère Saint-Panteleimon se heurtent à des difficultés causées par le patriarche de Constantinople. Je pourrais vous citer des exemples concrets. Nos interventions sont souvent restées sans réponse de la part de Constantinople, dans de nombreux cas des refus nous été opposés… (je souligne!)suite De la primauté dans l’Eglise orthodoxe et de la situation au Mont Athos 

Exposition de photos d’un moine russe orthodoxe, père Sabbati. 
L’histoire relie la montagne sacrée de l’est de la Grèce au nord-ouest de la Russie. Présentée par l’association Patrimoine Russe. Salle des fêtes du Théâtre municipal 
Photo © Elena Kondratieva-Salguiero 

mardi 28 janvier 2014

Saint Théophane le Reclus (1815-1894): Le petit troupeau orthodoxe au temps de l'Apostasie/(Interprétation de la seconde épître aux Thessaloniciens)




Il y aura une partie [des chrétiens]qui détiendra la vraie foi qui a été adoptée par les saints Apôtres et qui est conservée dans l'Église orthodoxe, mais même de ceux-ci une partie non négligeable ne sera orthodoxe que de nom, mais dans leur cœur, ils n'auront pas cet ordre qui est exigé par la foi, mais ils aimeront l'époque actuelle. 

Bien que le nom de "chrétien" sera entendu partout, et que partout on verra des églises et des clercs, tout cela ne sera qu'apparence, tandis qu'à l'intérieur il y aura une apostasie complète. 

Sur ce sol le royaume de l'Antéchrist va naître - et il se développera dans le même esprit d'apparence. 

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Haïjin Pravoslave (CCLXX)


Fais que chaque instant
Sois un pas dans la prière
Et l'éternité

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

lundi 27 janvier 2014

Saint Jean de Cronstadt (1828-1908) L'intercession des saints





Les Luthériens disent : "Pourquoi devrions-nous demander les prières des saints pour nous-mêmes ? Nous prions Dieu Lui-même." Mais ils se contredisent, car pourquoi demandent-ils à un pasteur de prier pour eux ? Ils pourraient aussi bien prier sans pasteur si tout le monde a un accès égal à Dieu et que nous n'avons pas besoin de tous les intercesseurs sanctifiés. Quel aveuglement ! 

Ils disent que par la prière aux saints nous adorons des idoles. Ceci est faux. Nous ne prions pas les saints que nous prions Dieu, nous demandons seulement leurs prières pour nous-mêmes. Y a-t-il une ombre d'idolâtrie dans tout cela? 

De même que nous demandons aux clercs et intercesseurs vivants de Dieu de prier pour nous, de même nous demandons aux intercesseurs célestes, qui, de par leur amour pour Dieu, ont une grande hardiesse devant Lui; outre cela, beaucoup d'entre eux, même quand ils vivaient sur ​​terre, étaient déjà suppliant et intercédant devant Dieu pour le monde, là, dans le ciel, cette activité s'est poursuivie, elle a atteint des dimensions plus grandes, et elle est particulièrement puissante, car elle n'est plus entravée par la chair lourde et inerte. 

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
 (On Prayer: Extracts from His Writings: IX. 99)

Jean-Claude LARCHET/Recension: Le monastère orthodoxe serbe de Devič. Textes rassemblés et traduits par Lioubomir Mihailovitch


Monastère de Devič


Le monastère orthodoxe serbe de Devič. Textes rassemblés et traduits par Lioubomir Mihailovitch, Paris, 2013, 88 p. 3€ (disponible à l’église orthodoxe serbe Saint-Sava, 23 rue du Simplon, Paris 18e)
Lioubomir Mihailović, traducteur de plusieurs ouvrages de spiritualité orthodoxe, dont les Vies des saints serbes de St Justin de Tchélié, retrace dans le présent opuscule, à l’aide de différents textes parus dans des ouvrages, périodiques ou émissions en langue serbe, l’histoire mouvementée du monastère serbe de Devič, situé au Kosovo.
Le monastère de Devič doit sa célébrité à saint Joannice (Joanikije).
La première partie de ce petit livre est la traduction d’un article écrit par le patriarche Paul de Serbie (qui séjournait souvent dans ce monastère, alors qu’il était évêque de Prizren), qui évoque la vie de saint Joannice. Originaire de la région serbe de Diocléed’une famille très pieuse, celui-ci naquit dans la seconde moitié du XIVe siècle, peu de temps avant le début de l’occupation turque. Très jeune, il prit la décision de se consacrer à Dieu ; il quitta donc le tumulte du monde et se fixa dans une grotte isolée, située sur la Crna Reka (Rivière noire) près du fleuve Ibar, où il pratiqua l’ascèse dans une solitude totale. Quand les gens entendirent parler de l’ascèse sévère à laquelle il se livrait et qu’ils vinrent en grand nombre pour le voir et prendre conseil auprès de lui, saint Joanikije quitta le lieu où il vivait et s’enfuit dans la contrée inhospitalière de la Drenica, où il se cacha dans la forêt profonde de Devič. Il s’y établit dans le vallon d’un ruisseau de montagne et y vécut au creux d’un hêtre. La grandeur de son ascèse n’est connue que de Dieu, mais l’importance de ses dons de thaumaturge montre combien elle fut agréable au Seigneur. C’est à Devič que saint Joanikije construisit une église dédiée à la Présentation de la Très Sainte Mère de Dieu au Temple, devenant ainsi le fondateur de ce monastère. Par la suite, le second fondateur du monastère de Devič fut le souverain serbe de l’époque, le despote Djuradj Branković (1427-1456), en signe de gratitude envers saint Joanikije pour la guérison miraculeuse de sa fille malade, Mara. Plus tard, ce monastère abrita une importante communauté monastique masculine, qui acheva la construction du monastère et de son église. À la suite de la présentation de saint Joanikije devant le Seigneur, le 2 décembre 1430, on édifia une petite chapelle sur sa tombe, demeurée intacte jusqu’à nos jours. Peu après la dormition du saint, des guérisons se produisirent auprès de ses reliques, et cela continua dans les siècles qui suivirent.
Le patriarche Paul évoque aussi la moniale Stojna, qui vécut dans ce monastère au XIXe siècle; bien qu’elle ne soit pas encore canonisée, elle fait l’objet d’une vénération populaire, et le court récit de sa vie ascétique présente d’autant plus d’intérêt qu’elle est encore peu connue en dehors de cette région.La seconde partie de ce petit livre réunit plusieurs textes qui présentent l’histoire du monastère à plusieurs moments tragiques de l’époque contemporaine: la première guerre mondiale, au cours de laquelle l’armée autrichienne pilla le monastère et profana les reliques du saint; la seconde guerre mondiale, au cours de laquelle les Albanais dévastèrent le saint lieu et tuèrent l’higoumène, entraînant la dispersion des autres moines; la période titiste où le monastère – habité à partir de 1947 par une communauté monastique féminine dirigée par la courageuse higoumène Paraskeva qui fit reconstruire les bâtiments fortement endommagés – continua à subir de nombreuses épreuves dues à des malfaiteurs albanais; la guerre de juin 1999, où le monastère échappa de peu à la destruction par l’UCK grâce à l’intervention du courageux colonel français Jacques Hogard (dont le récit est reproduit); le mois de mars 2004, où les bâtiments conventuels de Devič furent incendiés sans que la KFOR (force internationale mise en œuvres par l'OTAN) intervienne, à l’instar de ce qui se produisit alors avec un certain nombre de bâtiments religieux orthodoxes du Kosovo (où finalement plus de 150 églises et monastères ont été détruits); le tombeau du saint fut une nouvelle fois profané, et à nouveau les moniales pansèrent les plaies de l’histoire et restaurèrent leur saint lieu de prière. Aujourd’hui, la KFOR a abandonné le monastère et la communauté qu’il abrite à la « protection » de la police kosovare. Un journaliste, dont les propos sont rapportés ici, constate avec amertume : « Devič est est gardé aujourd’hui par ceux qui l’ont incendié jadis ». Les moniales vivent dans la peur, comme le note un reportage de la télévision serbe dont le commentaire est traduit dans le recueil, car malheureusement les attaques contre les églises, les monastères et les cimetières se poursuivent et Devič est un « sanctuaire serbe isolé », comme le remarque un article de Paravoslave.ru, également traduit ici.Ce recueil montre bien le poids de l’histoire dans cette région et, à partir de faits concrets dans un lieu donné, décrit la dure réalité que vivent les chrétiens orthodoxes serbes dans cette partie du monde. Un certain nombre de photos, en fin d’ouvrage, sont l’illustration de cette réalité tragique où se mêlent persécutions, profanations et destructions. Cependant rien ne peut empêcher la grâce de saint Joannice de rayonner ni la foi et l’espérance chrétiennes de soutenir les âmes. À un journaliste qui demandait à l’actuelle higoumène comment on pouvait vivre dans un tel environnement, celle-ci répondit : « D’abord, il faut avoir foi en Dieu. C’est la foi qui nous donne le courage. Saint Joannice est aussi là, sa présence nous procure la sécurité… comme quand un parent se tient devant ses enfants. Le saint est là depuis des siècles ».Lioubomir Mihailovitch écrit dans une courte préface : « Ce livre constitue un pieux hommage aux innombrables moines et moniales dont la foi inébranlable et l’abnégation héroïque devant le martyre ont permis au monastère orthodoxe de Devič de surmonter les épreuves cruelles qui lui ont été infligées au cours de sa longue histoire et de ressusciter chaque fois de ses cendres, afin de continuer à célébrer et à chanter la gloire de Dieu ».Ce travail entend aussi informer une fois de plus l’opinion française sur les persécutions et le martyre que continuent à endurer le clergé, les moines et moniales, ainsi que les fidèles orthodoxes serbes au Kosovo après plusieurs siècles d’occupation ottomane et plusieurs décennies de domination communiste, alors que l’on croyait que le pire était passé. Ce petit livre intéressera sans aucun doute, au-delà des Orthodoxes, tous ceux qui ont à cœur le sort du christianisme dans cette région.

Haïjin Pravoslave (CCLXIX)


C'est la Porte Etroite
Mais lorsque tes yeux sont purs
Elle est grande ouverte

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Eglise Egyptienne détruite par les fanatiques musulmans

dimanche 26 janvier 2014

Deuxième découverte des reliques de Saint Alexandre de Svir en 1998



Преподобный Александр Свирский

Le pouvoir des bolcheviques s’est établi dans le nord le 5 janvier. Le 6 janvier, les représentants du pouvoir des bolcheviques étaient déjà auprès des reliques de saint Alexandre de Svir. La châsse avec les reliques fut transportée à Lodeynoé Polé où elle fut mise dans la chapelle de l’hôpital. En 1919, les reliques furent envoyées à Pétrograd.
En 1997, la recherche des reliques commença avec la bénédiction du métropolite Vladimir de S-Petersbourg et de Ladoga. On sait que, le 14 février 1919, pendant la campagne de liquidation des reliques, le Commissariat du Peuple à la Justice publia une ordonnance sur le dépôt des reliques dans les musées. L’unique musée d'anatomie était celui de l’Académie Médicale Militaire. Pendant les années révolutionnaires, selon les informations fournies par le personnel de la chaire d'anatomie systémique de cette Académie, un objet non enregistré dans les catalogues du musée fit son apparition parmi les objets exposés. L’absence d’enregistrement était une chose extraordinaire car les catalogues étaient scrupuleusement tenus à jour, comme les collaborateurs du musée l'ont souligné. On faisait alors le maximum possible pour cacher les reliques . Il est probable qu’ici la situation a résulté non seulement de la mauvaise volonté du Centre mais aussi de la bonne volonté du titulaire en chef de la chaire, V.V.Tonkov, qui n’était pas un athée militant et s'efforça d'agir de sorte à faire oublier les reliques aux ennemis. Les résultats des recherches dans les archives que menaient les sœurs du Couvent de la Protection de la Mère de Dieu /Pokrovo-Tervenitcheski/ ont finalement conduit à l’Académie Médicale Militaire en décembre 1997. Après cela, ont commencé les longs mois où l’inspection devait établir si la “pièce d’anatomie” découverte était ou non les reliques de saint Alexandre de Svir.
Reportons nous à la description de 1641: “Le hiérarque a ôté le skhima de la tête et l'analave (1), on a découvert la poitrine et les mains du saint et tout le monde s’est assuré que le corps n'était pas corrompu… Il fut avéré que le corps n'était pas corrompu et que de dessous l'analave une partie de la barbe était visible, les pieds étaient disposés comme ceux d'une personne récemment décédée; le droit – métatarse en haut, mais le gauche – tourné de côté. Le visage du saint, à la différence des autres humains, ne semblait pas mort mais presque vivant, témoignant de sa pureté spirituelle et de la distinction que Dieu lui avait octroyée". Sur ordre du Souverain Mikhaïl Romanov, le Métropolite de Novgorod se déplaça pour examiner les reliques. Cet examen se passa selon la coutume en comparant la face bien conservée du Vénérable avec sa représentation sur les icônes du 16e siècle. “Le 5 décembre à la fin des Vigiles durant la Grande Doxologie, le Métropolite s’approcha du lit sur lequel se trouvait le corps du Vénérable, le souleva dans ses bras et le déposa pieusement dans la сhâsse en argent envoyée par le Souverain”.
Donc le corps du Vénérable Alexandre – ce qui arrive extrêmement rarement et seulement aux grands saints – n’était pas entièrement réduit en poussière. Tout ce qui chez les personnes ordinaires subit la décomposition en premier lieu – les tissus mous des lèvres, du nez et des oreilles – était intact. La similitude frappante de cette description des reliques du Vénérable Alexandre de Svir avec les sources des annales est confirmée par la position extraordinaire du pied: le pied droit s’appuie sur le pied gauche, c’est-à-dire “ le droit regarde en haut, mais le gauche – de côté”, “les pieds sont disposés comme ceux d'une personne récemment défunte” - avaient remarqué nos ancêtres. Lors de la première découverte des reliques, les moines ont fait attention à cette position extraordinaire des pieds; et cela attire particulièrement notre attention encore aujourd’hui. L’étude anthropologique, icônographique a été faite par L.M.Bénévolenskaya, membre éminent du Musée d'Anthropologie et d’Ethnographie . Nous citons les points particulièrement signifiants de cette étude: “ L’objet étudié possède le type anthropologique propre aux Vèpses (2)… On relève la ressemblance de la personne étudiée avec les premières représentations icônographiques de saint Alexandre”.
Le 30 juillet 1998 avec la bénédiction du Métropolite Vladimir de Saint-Petersbourg et de Ladoga, les reliques ont été présentées à la vénération des fidèles. Pendant 4 mois les reliques ont été exposées dans l’église Saintes-Martyres-Foi-Espérance-et-Charité-et-leur-mère-Sophie (suppliciées à Rome vers 137). Des flots interminables de pèlerins ont visité la petite église du faubourg. Le 17 août 1998, le Patriarche Alexis est venu vénérer saint Alexandre en simple pèlerin. Ce jour-là le Patriarche a déclaré: “Je pense que la découverte et la récupération des reliques du Vénérable Alexandre de Svir, en ces temps difficiles, sont la marque de la grâce et de la bénédiction de Dieu. Dieu veuille que tout visiteur des reliques de saint Alexandre de Svir reçoive soutien et renforcement spirituel et qu'il sente que le Vénérable nous aide à porter la lourde croix de la vie par ses prières.”
Aujourd’hui les reliques du Vénérable Alexandre de Svir ont retrouvé leur emplacement historique – la Cathédrale de la Transfiguration du Monastère de la Sainte Trinité-Saint-Alexandre-de- Svir.


Source:

Notes
1) l'analave, le skhima et le paraman sont des pièces du costume monacal
2) les Vepses sont un groupe ethnique dont la langue appartient à la famille des langues finno-ougriennes



Преподобный Александр Свирский

Haïjin Pravoslave (CCLXVIII)


Quand le cœur est sec
Irrigue-le simplement
Avec le Saint Nom

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

FEUILLETS LITURGIQUES DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX


13/26 janvier
31ème dimanche après la Pentecôte, après la Théophanie
Après-fête de la Théophanie

Saints Hermyle et Stratonique, martyrs en Serbie (vers 315) ; saint Hilaire, évêque de Poitiers (368) ; saint Jacques, évêque de Nisibe (350) ; saint Pierre, martyr (309-310) ; saint Irénarque, reclus à Rostov (1616) ; saint Eléazar, ermite dans l'île d'Anzersk (1656) ; saint Maxime le Kavsocalyve, du Mt Athos (1365)

Lectures : dimanche après la Théophanie : Éph. IV, 7-13, Matth. IV, 12-17 ; 31ème dimanche : I Tim. I, 15-17, Math. XV, 21-28.

VIE DE SAINT HILAIRE DE POITIERS[1]


F
ils d’un illustre patricien de la région de Poitiers (né vers 320), saint Hilaire fut élevé dans le paganisme ; mais son âme inquiète, sentant la nécessité d’un Dieu unique et éternel, restait insatisfaite de tous les systèmes de pensée et opinions qu’on lui proposait. Au cours de ses recherches et de ses lectures, il reçut les premières lueurs de la Vérité en lisant dans l’Ancien Testament le témoignage que Dieu se rend à Lui-même : Je suis celui qui suis (Ex III, 14). Il progressa encore dans la connaissance de Dieu, en reconnaissant que la beauté des créatures nous rend visible la beauté incompréhensible et combien plus élevée du Créateur. Mais ce n’est qu’en apprenant que le Verbe et Fils Unique de Dieu s’est fait chair pour nous libérer de la mort et que « par le Verbe fait chair, la chair peut monter jusqu’à Dieu le Verbe » que, parvenu au terme de sa recherche et débordant d’allégresse, il embrassa la doctrine de la Sainte Trinité et reçut la nouvelle naissance par le saint Baptême. Brûlant d’enthousiasme, il prêchait sans relâche la vraie foi, exhortait les païens à devenir chrétiens et les chrétiens à devenir des saints. Il convertit aussi son épouse, qui consentit à ne plus l’aimer que comme une fille spirituelle quand il devint prêtre, et persuada sa fille de préférer le mariage mystique avec le Christ à l’union terrestre. Vers 350, lorsque l’évêque de Poitiers vint à mourir, les fidèles le choisirent unanimement comme père et pasteur. Il menait son troupeau dans la vertu et la vraie foi avec un zèle inlassable. Quand l’empereur arien Constance prétendit imposer l’hérésie en Occident, Hilaire se dressa pour la défense de la vérité. Se concertant avec d’autres évêques, il excommunia ceux qui avaient accepté la déposition de saint Athanase et se rendit auprès de l’empereur, afin de lui témoigner de l’attachement de la Gaule au Concile de Nicée. À la suite du Concile de Béziers (356), au cours duquel Hilaire avait ardemment défendu l’orthodoxie, le tyran punit son audace par le bannissement au fond de l’Asie Mineure, en Phrygie. « On peut bien exiler les évêques, déclara le saint, mais peut-on exiler la vérité ? » Dans son exil, il travailla activement, non seulement à la confirmation de la foi en Occident, par ses traités et sa correspondance, mais aussi à la réconciliation des Orientaux douloureusement divisés. Dans son magistral traité Sur la Trinité, composé entre 356 et 359, il a le premier fait entrer dans la langue latine les subtilités et les délicatesses de la pensée grecque. De tous les Pères latins, saint Hilaire est certainement celui dont la pensée est la plus proche de celle des Pères grecs. Il se rendit au concile de Séleucie (359) et demanda d’affronter publiquement les évêques hérétiques. Les ariens, effrayés de son influence, ne purent échapper à cette confrontation qu’en demandant à l’empereur son retour en Gaule. C’est ainsi que, grâce aux hérétiques d’Orient, Hilaire put regagner Poitiers, où la population lui réserva un accueil triomphal, et il s’empressa de réparer les ravages causés par l’arianisme dans son diocèse et dans toute la Gaule, en usant d’indulgence et de miséricorde pour réconcilier avec l’Église ceux qui étaient tombés dans l’hérésie. Il alla même jusqu’à Milan combattre l’évêque arien, Auxence, mais les hérétiques parvinrent à l’en chasser. De retour à Poitiers, la paix revenue, le saint guida avec sagesse son troupeau spirituel sur les voies du Salut, en répandant en abondance la grâce de Dieu. Un jour, une femme vint se jeter en larmes à ses pieds, en tenant dans ses bras son enfant mort sans baptême. L’évêque, pris de compassion, se prosterna alors en prière, et bientôt l’enfant ouvrit les yeux et revint à la vie. De temps à autre, saint Hilaire aimait à passer quelques jours au monastère de son disciple saint Martin [11 nov.], à Ligugé. Il adoptait alors le mode de vie des moines et leur ascèse, s’associait à leurs prières et les nourrissait du pain de sa doctrine. Il s’endormit en paix le 13 janvier 368. Peu avant son trépas, une lumière éblouissante avait rempli sa chambre, puis elle diminua progressivement et disparut à l’instant même de sa mort. Un des plus grands Pères de l’Église latine, saint Hilaire a été justement appelé l’« Athanase de l’Occident ». Il a été particulièrement en honneur en France, où de nombreuses églises lui sont dédiées et où quantité de lieux portent son nom.
Tropaire du dimanche du 6ème ton
Áнгельскія си́лы на гро́бѣ Твое́мъ, и стрегу́щіи омертвѣ́ша : и стоя́ше Mapíя во гро́бѣ, и́щущи пречи́стаго Тѣ́ла Tвоего́. Плѣни́лъ еси́ а́дъ, не искуси́вся отъ него́ ; срѣ́тилъ еси́ Дѣ́ву, да́руяй живо́тъ. Bоскреcы́й изъ ме́ртвыхъ Го́споди, сла́ва Tебѣ́.
Les puissances angéliques apparurent devant Ton sépulcre, et ceux qui le gardaient furent comme frappés de mort. Marie se tenait près du Tombeau, cherchant Ton corps immaculé. Tu as dépouillé l’enfer, sans être éprouvé par lui ; Tu es allé à la rencontre de la Vierge en donnant la Vie. Ressuscité d’entre les morts, Seigneur, gloire à Toi !





Tropaire de la Théophanie, ton 1
Во Іopда́нѣ кpeщáющуся Teбѣ́, Го́споди, Tpoйческое яви́ся поклоне́нie : Pоди́телевъ бо гла́съ cвидѣ́тельствоваше Teбѣ́, возлю́-бленнаго Tя́ Cы́на имену́я, и Дýxъ въ ви́дѣ голуби́нѣ, извѣ́ствоваше cлoвecé yтвepжде́нie. Явле́йся, Xpисте́ Бо́же и мípъ просвѣще́й, cла́ва Тебѣ́.
Lors de Ton baptême dans le Jourdain, Seigneur, fut manifestée l’adoration due à la Trinité : car la voix du Père Te rendit témoignage en Te donnant le nom de Fils bien-aimé, et l’Esprit, sous la forme d’une colombe, confirmait l’irréfragable vérité de cette parole. Christ Dieu qui es apparu et qui as illuminé le monde, gloire à Toi !

Tropaire des saints Martyrs, ton 4
Му́ченицы Твои́, Го́споди, во страда́ніихъ свои́хъ вѣнцы́ прія́ша нетлѣ́нныя отъ Тебе́, Бо́га на́шего: иму́ще бо крѣ́пость Твою́, мучи́телей низложи́ша, сокруши́ша и де́моновъ немощны́я де́рзости. Тѣ́хъ моли́твами спаси́ ду́ши на́ша. 
Tes martyrs, Seigneur, par leurs combats, ont reçu de Toi, notre Dieu, la couronne incorruptible. Avec Ta force, ils ont renversé les tyrans et brisé même l’audace impuissante des démons. Par leurs supplications, ô Christ Dieu, sauve nos âmes.



Kondakion du dimanche du 6ème ton
Живонача́льною дла́нію умéршыя отъ мра́чныхъ удо́лій Жизнода́вецъ воскреси́въ всѣ́хъ, Христо́съ Бо́гъ, воскресéніе подадé человѣ́ческому pо́ду; éсть бо всѣ́xъ Спаси́тель, воскресéніе и живо́тъ и Бо́гъ всѣ́хъ.
Par Sa main vivifiante, le Donateur de Vie a ressuscité tous les morts de leurs retraites ténébreuses, Lui,  le Christ Dieu, qui a fait don de la résurrection à la race des humains, car, de tous Il est le Sauveur, la Résurrection et la Vie et le Dieu de l’univers.



Кондак Богоявления, гл. 4
Яви́лся дне́сь вселе́ннѣй, и свѣ́тъ Tво́й Го́споди, зна́менася на́ на́cъ, възyмѣ пою́щихъ Tя́ : прише́лъ ecи́, и яви́лся ecи́ свѣ́тъ непристу́пный.
Tu es apparu au monde en ce jour, Seigneur, et Ta Lumière s’est manifestée à nous qui, Te connaissant, Te chantons : Tu es venu, Tu es apparu, Lumière inaccessible.




Au lieu de «Il est digne en vérité», ton 2
Велича́́й душе́ моя́, Честнѣ́йшую го́рнихъ во́инствъ, Дѣ́ву Пречи́стую Богоро́дицу. Недоумѣ́етъ вся́къ язы́къ благохвали́ти по достоя́нію, изумѣва́етъ же у́мъ и премі́рный пѣ́ти Tя, Богоро́дицe ; оба́че Блага́я cýщи, вѣ́py пріими́, и́бо любо́вь вѣ́cи Боже́ственную на́шу ; Tы́ бо xристіа́нъ ecи́ Пpeдста́тельница, Tя́ велича́емъ.
Magnifie, mon âme, Celle qui est plus vénérable que les armées célestes, la Très pure Vierge et Mère de Dieu. Toute langue est embarrassée pour te chanter dignement, et même un esprit de l’autre monde a le vertige au moment de te célébrer, Mère de Dieu ; cependant, Tu es la bonté ; reçois donc notre foi, car Tu sais notre désir inspiré de Dieu ; Tu es l’avocate des chrétiens, nous Te magnifions.  
Hiéromoine Grégoire de la Sainte Montagne
COMMENTAIRES SUR LA DIVINE LITURGIE DE ST JEAN CHRYSOSTOME
Nous rendons grâces à Dieu pour l’Eucharistie divine. Et après l’Eucharistie, Il nous donne plus de grâce encore : « La reconnaissance de celui qui reçoit incite le Donateur à faire de plus grands dons ». Et la chaîne bénie continue : grâce – action de grâce – grâce… Nous devenons conscients de la grâce qui nous inonde : car l’homme qui est reconnaissant à Son Créateur « sera le réceptacle de Sa bonté et l’instrument de Sa glorification » (St Isaac le Syrien). Nous rendons grâces et glorifions Son saint Nom d’innombrables fois :
« Ô Dieu très-bon, dans ma chute, Tu m’as pris en pitié,
Tu as daigné descendre jusqu’à moi ;
et par Ta crucifixion, Tu m’as relevé,
afin que je Te crie : Saint le Seigneur de gloire,
incomparable en Sa bonté » (Octoèque).

Le prêtre (à voix forte) : Entonnant l’hymne de victoire, chantant, criant, clamant et disant :
Le chœur : Saint, saint, saint est le Seigneur Sabaoth (c’est-à-dire le Seigneur des Armées). Le ciel et la terre sont remplis de Ta gloire. Hosanna au plus haut des cieux. Béni soit Celui qui vient au Nom du Seigneur. Hosanna au plus haut des cieux.

L’hymne de victoire
Le sceau que nous appliquons sur les prosphores, le pain de l’oblation destiné à la divine Liturgie, porte les lettres IΣ XΣ ΝΙ ΚΑ, signifiant « Jésus-Christ vainc » et annonce la victoire du Christ. Et l’hymne que nous chantons en offrant la prosphore exalte aussi cette victoire, et c’est pourquoi nous l’appelons l’hymne triomphale. C’est l’hymne de triomphe et de profonde gratitude au Seigneur des pouvoirs angéliques, qui est « l’incorruptibilité qui a conquis la mort » (St Méthode d’Olympe)

LECTURES DU DIMANCHE PROCHAIN : Matines : Jn. XXI, 1-14;  Liturgie : I Tim. IV, 9-15 ; Lc XIX, 1-10



[1] Tiré du Synxaire du P. Macaire de Simonos Petras