"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

vendredi 1 novembre 2013

Leo OLSON: Quelle langue est-ce ? (4)


La paroisse de Père John…

Père John Estephan, qu'il repose en paix, en était le prêtre. Père John était un homme très instruit. Il avait obtenu deux doctorats, un en histoire du Moyen-Orient et l'autre en anthropologie. Il était ambassadeur au Liban en provenance du Mexique, parlait cinq langues différentes, dont l'anglais était la dernière, qu’il parlait moins couramment. C’était un prêtre qui avait servi notre ville pendant des décennies et quand il s'endormit dans le Seigneur, il y a quelques années, les véritables fruits de son ministère furent vus par tous.

Comme je l’ai dit, cependant, l'anglais était la dernière de ses langues et il parlait avec un fort accent. La Liturgie était superbe et le chœur était grandiose. Le culte orthodoxe avec son ancien rituel et son chant tonique mineur, transporte souvent tout le monde vers une manifestation mystique du Royaume de Dieu. J’étais ravi dans ces réjouissances spirituelles. 

Puis vint l'homélie. Père John se dirigea lentement vers la chaire avec beaucoup de notes et commença à prêcher en anglais pour la plus grande partie. Il expliquait quelque chose en arabe, puis en anglais. C'était comme s'il était à la fois le conférencier et le traducteur de son propre sermon. Vers la fin du sermon, il frappa son poing sur le lutrin et dit : " Si vous n'êtes pas heureux, vous n'êtes pas chrétiens! Comment pouvez-vous dire que vous aimez quelqu'un et ne pas lui en être reconnaissant? "

C'était tout ce que j'avais besoin d'entendre ou de comprendre de Père John Estephan. 

Nous n'avons pas choisi la paroisse Saint-Georges  à cause de la "question linguistique" sur notre horrible liste d'évaluation  des " goûts et dégoûts" concernant la paroisse. 

A ce jour, cependant, de nombreuses années plus tard, je n'ai pas oublié la simple vérité de quelques paroles de Père John.

Saint Paul écrit dans 1 Corinthiens 13 - le "chapitre de l'amour " cité dans presque toutes les cérémonies de mariage: " Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n'ai pas l'amour, je suis un airain qui résonne ou une cymbale qui retentit " (1 Corinthiens 13:01). J'étais celui qui était spirituellement blessé par la "question linguistique", et non par l'Orthodoxie. La vérité transcende le langage. Le culte orthodoxe engage toutes les facultés et les sens d'une personne: le toucher, le goût, l'odorat, le toucher, l'ouïe, l'esprit et l'âme.

Mes blessures spirituelles à la tête déformaient mon idée du culte parce que c'était hyper-cérébral et encore égocentrique. Si je ne comprenais pas la langue, ce n'était d'aucune utilité pour moi. J’exigeais que l'Orthodoxie soit conforme à moi et à ma façon américaine de penser, plutôt que de la laisser me transformer à travers le langage universel de Dieu, l’Amour. J'étais devenu une "cymbale qui retentit" pour ceux qui m’entouraient, exigeant fièrement seulement de l’anglais.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

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