"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

jeudi 1 août 2013

Le Saint Staretz Tavrion de Riga (1898-1978) (1)




Les débuts
Toute la vie du saint staretz Tavrion de Riga fut une vie de persécutions et de souffrances. Né Tikhon Batozsky dans la ville de Krasnokoutsk près de Kharkov, le 10 Août 1898, le staretz a décrit ses premières années dans les termes suivants:
« Nous avions une grande famille de dix enfants et j'étais le plus jeune. Un jour, quand j'étais couché sur le poêle, écoutant mes frères réciter leurs leçons à haute voix, maman dit: «Vous voyez, vous étudiez tout le temps, mais Tikhon sait tout sans cela. Ils m'ont testé, et c'était vrai, je savais tout: l'histoire russe, l'histoire de l'ancien monde et tout ce qu'ils étudiaient. Plus tard, quand je suis allé à l'école, dans mes cours d'histoire, je voulais glisser sous le bureau et dessiner. J'aimais vraiment le dessin. Un jour, le professeur m'a remarqué et m'a sorti en me tirant oreille. «Que fais-tu? Demanda-t-il. Je lui ai répondu: «Je sais déjà toute la leçon ». «Comment est-ce possible? A dit le professeur. Il a commencé à me tester, et c'était vrai: je savais tout, et je connaissais même les leçons à venir. Alors il m'a permis de dessiner pendant ses cours.
Nous avons tous travaillé dur, ma mère travaillait particulièrement dur. Personne ne savait quand elle se levait. Le matin, elle faisait des crêpes et nous les donnait, et nous allions à l'école, en les mangeant en chemin. Nous travaillions toute la journée, et le soir, après le souper, nous nous asseyions pour chanter. Nous étions tous très musiciens et un frère jouait même du violon. Et c'est ainsi qu'il jouait et nous chantions des chants religieux. Tous les voisins enviaient ma mère et lui disaient: «Vous avez de la chance. Personne n'a une famille comme vous ». Parce que mon père voulait que tous les garçons deveniennent officiers, et chacun d'eux le sont devenus, à part moi, il a été arrêté au cours de la guerre civile et mis en prison où il mourut. Certains des enfants ont été tués et d'autres ont été emprisonnés. J'étais dans un monastère, puis dans un camp de concentration. Maman est morte dans la maison de quelqu'un d'autre.

Je me souviens quand j'étais toute petit, ma marraine, une vieille dame pieuse, m'a emmené à l'église. Je me suis assis dans ses bras et tout autour de moi étaient des icônes et les petites flammes des lampades et des cierges. Et c'était si beau, si magnifique. J'ai tellement aimé cela que lorsque j'eus sept ans, je me suis enfui du monastère de Glinsk. Mais ils m'ont renvoyé parce que mon père voulait que tous ses enfants soient officiers. Puis, à l'âge de dix ans, je suis finalement entré au monastère en Glinsk pour de bon. Ma mère m'a dit à propos de ses dix enfants: «Nous devons donner la dîme à Dieu».

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

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