"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

jeudi 31 mars 2011

Métropolite Philarète (Voznesensky) de Bienheureuse Mémoire: Chaque chrétien doit porter sa croix!



Au cours de la Divine Liturgie d'aujourd'hui nous avons tous entendu ce que notre Seigneur Jésus-Christ a dit, chaque chrétien doit porter sa croix: "Quiconque veut être mon disciple doit se renier et prendre sa croix et me suivre". Lui-même porta une croix, toute sa vie, et pas seulement au Golgotha ​​où Il porta Sa lourde croix de bois, sur laquelle Il allait bientôt être crucifié. Il porta une croix, toute sa vie! Il portait une croix en étant le Fils de Dieu. Le Dieu infini, uni à la nature humaine et, comme Dieu-homme, Il vécut parmi les gens, Il partagea avec eux leur vie. Cela ne suffisait pas: Il a apporté à la terre une somme d'amour et de miséricorde. Il a pardonné à tout le monde, n'a jugé personne, a effectué d'innombrables actes miraculeux de miséricorde, d'amour, de pardon et de guérison. Et plus Il déversait cette Lumière d'amour parmi le peuple, plus Ses ennemis aigris se pressaient autour de lui, le haïssant d'une haine satanique, jusqu'à ce que finalement ils Le clouent sur la Croix.

Comme vous l'avez entendu, il a été affirmé qu'un chrétien ne peut le suivre s'il ne prend sa croix et ne Le suit. Comme saint Théophane le Reclus l'a enseigné, cette très sainte croix est triple. Une partie de cette croix est l'ensemble des difficultés que l'homme doit porter, désireux de vivre une pieuse vie chrétienne et voyant qu'il ne réussit pas, parce que ses mauvaises habitudes et ses péchés habituels le contrôlent et le soumettent à eux-mêmes. 
Il en est souvent ainsi: l'âme d'un homme, est ardente, dans l'espoir d'une bonne vie chrétienne, mais ses péchés habituels, toutes ces habitudes qu'il a nourries, le tirent inexorablement vers elles. Et où qu'il aille, cela le suit partout. Pour cette raison, saint Théophane lui-même compare la condition d'un individu pécheur à celle d'une personne sur les épaules de laquelle, dans le dos, a été attaché un cadavre en décomposition, puant, et pourrissant. Il est lié, et partout où cette personne peut courir, tout cela reste avec elle. Il en est ainsi de notre nature pécheresse. "On ne peut échapper à soi" comme l'a dit un jour un russe.

La deuxième croix est constituée par les efforts de toutes les luttes et difficultés de notre vie terrestre. C'est ce qui est si souvent appelé notre CROIX - à savoir ces afflictions, les infirmités, les deuils, etc. Mais ici, je dois souligner que si, en fin de compte, l'homme fait face à toutes ces épreuves humblement et docilement, en les acceptant comme envoyées par la Providence de Dieu pour son propre bien, il accepte tout différemment. 
Tant qu'il grogne, résiste et enrage, son âme ne sera jamais en repos. Mais quand il s'arrête de grommeler, recevant humblement et docilement ces épreuves de la main droite de Dieu, il verra que, bien que tout autour de lui soit apparemment pareil, il est lui-même différent: il accepte toutes ces afflictions et difficultés avec calme, avec la conviction chrétienne, que c'est ainsi que cela doit être! Notre Seigneur et Père Céleste ne vous donnera pas une pierre au lieu de pain, et quand Il vous donne des afflictions, cela signifie que vous devez les supporter d'une manière chrétienne.

La troisième partie, la troisième croix, est, selon saint Théophane (et il est célèbre pour ses œuvres spirituelles) la croix de ces tentations qui attaquent un homme quand il a surmonté l'attrait des péchés de tous les jours, comme il en a été de même avec les grands athlètes spirituels. 
Ils ont été bien au-delà de la séduction des péchés classiques. Puis viennent la force et l'abîme de la tentation la plus dangereuse - la tentation de l'orgueil. Et puis parfois, ils faiblissent dans leur lutte contre ces tentations de la pensée orgueilleuse. Cette croix est à juste titre, connue seulement de ceux qui ont à la porter, comme ce même saint Théophane l'a noté. Mais d'une façon ou d'une autre, notre devoir est de porter notre croix, car le Seigneur ne connaît pas d'autres disciples [que ceux qui portent leur croix]. Amen.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
in

L'Ermitage du cœur (98)


Dieu ne s'éloigne jamais
Mais tu le crois naïvement
Car tu prends souvent ta tiédeur
Pour Son éloignement

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Cheur de l'Eglise de saint Syméon le Nouveau Théologien

mercredi 30 mars 2011

Saint Côme d'Etolie: De la mort et des défunts





Ô mes frères, ne soyez pas tristes pour les morts, mais si vous les aimez, faites tout ce que vous pouvez pour leurs âmes: Liturgies, pannikhides, jeûne, prières, et aumônes.
Et vous toutes, femmes qui portez des vêtements sales pour vos morts, enlevez-les car vous vous faites du mal, et vous faites du mal à vos défunts. Il est naturel pour quelqu'un de naître et de mourir.
Nous devrions pleurer quand nous naissons et nous réjouir lorsque nous mourons.



Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Nomikos Vaporis
Father Kosmas
The Apostle of the Poor
Holy Cross Orthodox Press
Brookline, Massachussets
USA, 1977

L'Ermitage du cœur (97)


Demande à Dieu l'essentiel
La prière incessante du cœur
La mémoire de la mort
Et l'espérance du Royaume

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

mardi 29 mars 2011

Saint Jean Chrysostome: Le jeûne véritable







Jean Chrysostome


Jeûnes-tu?
Donne-m'en une preuve par tes œuvres! Si tu vois un pauvre homme, aie pitié de lui.
Si tu vois un ami honoré, ne l'envie pas.
Que ta bouche ne soit pas seule à jeûner, mais aussi ton œil et ton oreille, et tes pieds, et tes mains, et tous les membres de ton corps.
Que tes mains jeûnent en étant délivrées de l'avarice.
Que tes pieds jeûnent en cessant de courir après le péché.
Que tes yeux jeûnent, en les disciplinant pour qu'ils ne regardent pas ce qui est plein de péché.
Que ton oreille jeûne… en n'écoutant pas les conversations malignes et le bavardage.
Que ta bouche jeûne des paroles obscènes et des critiques injustes. Car quel bien y a-t-il à s'abstenir de viande et de poisson, et de mordre et de dévorer nos frères?



Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Saint Jean Chrysostome
cité par
A Journey through Great Lent
Light and Life Publishing
1998

L'Ermitage du cœur (96)


Dans ta détresse passagère
Vois cette vie sereinement
Comme une goutte d'eau
Dans l'océan de l'éternité

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)


lundi 28 mars 2011

Saint Jean de Cronstadt: Pourquoi est-il nécessaire de prier régulièrement?


An icon of St. John of Kronstadt

Pourquoi est-il nécessaire de prier chez soi et d'assister à l'office divin à l'église? Eh bien, pourquoi est-il nécessaire pour vous de manger et de boire, de faire de l'exercice, ou de travailler chaque jour? Afin d'entretenir la vie du corps et de lui donner des forces. 
Il est donc aussi absolument nécessaire de prier afin d'entretenir la vie de l'âme, de renforcer l'âme qui est malade du péché, et de la purifier, de même que l'on emploie certains aliments et certaines boissons pour purifier le corps. 
Si vous ne priez pas, vous agissez d'une manière inconsidérée et très peu sage, en renforçant votre corps par tous les moyens, mais en négligeant votre âme. Les meilleurs moments sur terre, sont ceux pendant lesquels nous méditons sur les choses célestes, ou bien lorsque nous reconnaissons la vérité et la défendons. C'est alors seulement que nous vivons vraiment. 
C'est pour cette raison qu'il est vital pour notre âme que nous nous élevions souvent au-dessus de la terre, et que nous montions vers les Cieux, là  où se trouve seulement notre vie véritable…
Notre cœur meurt spirituellement chaque jour. Seule une prière ardente, pleine de larmes peut le rétablir et le ramener à la vie. Si nous ne prions pas avec ferveur chaque jour, nous pouvons facilement et rapidement être vaincus par la mort spirituelle.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après 
Saint Jean de Cronstadt
My Life in Christ 
(Ma Vie en Christ)
Editions de Holy Trinity Monastery
Jordanville, N.Y. 
USA 

L'Ermitage du cœur (95)


Comment pourrais-tu
Etre seul dans l'épreuve
Avec le Mère de Dieu et les saints
Qui soutiennent ta prière

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

dimanche 27 mars 2011

Saint Côme d'Etolie: La leçon de l'ascète

St. Kosmas Aitolos (1714-1779)

Un ascète pria Dieu de lui révéler beaucoup de mystères. Quittant sa cellule pour aller dans un autre village, il rencontra en chemin un ange, mais il ne le reconnut pas. Il pensait que l'ange était un être humain. 
En chemin ils trouvèrent un cheval mort. L'ascète se boucha le nez, l'ange ne le fit pas. Ils allèrent plus loin et passèrent près d'une vache morte qui puait. L'ascète se boucha de nouveau le nez, l'ange non. Ils continuèrent et arrivèrent devant un chien mort; l'ascète se boucha le nez, l'ange ne fit rien.
Quand ils furent sur le point d'arriver au village, ils rencontrèrent une belle jeune fille bien habillée et couverte de bijoux. Alors l'ange se boucha le nez.
Voyant cela l'ascète dit: Es-tu ange, homme ou démon? Nous avons rencontré un cheval mort qui puait et tu ne t'es pas bouché le nez. La même chose est vraie de la vache et du chien mort. Maintenant que nous avons rencontré une belle jeune fille, tu te bouches le nez?
L'ange révéla alors qui il était et dit: Rien ne sent plus mauvais pour Dieu que l'orgueil.
Et disant ces mots, il disparut.
L'ascète retourna immédiatement dans sa cellule et pleura sur ses péchés, priant Dieu de le garder des ruses du Diable, et de ne pas permettre qu'il tombe victime de l'orgueil et soit perdu.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Nomikos Vaporis
Father Kosmas
The Apostle of the Poor
Holy Cross Orthodox Press
Brookline, Massachussets
USA, 1977

L'Ermitage du cœur (94)


Que ton chant soit pur
Et devienne 
Comme l'âme
De ta prière vers Dieu


上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Nouveau Blog: Ressources culinaires pour le Grand Carême

TRAPEZA
Recettes de cuisine du monde orthodoxe au temps des fêtes et au temps du jeûne.
BIENVENUE!
Un livre de recettes "carémiques" américain portait le titre suivant:Food for Paradise. Ce blog restera plus terrestre, et proposera des recettes simples pour les périodes de fête et de jeûne de l'Eglise Orthodoxe, recettes de toutes les riches traditions de l'Orthodoxie, qu'elles soient grecques, russes, roumaines, arabes ou occidentales!
Certaines recettes viennent des traditions familiales, de la tradition monastique, d'autres des découvertes faites au hasard des différentes saisons de jeûne de l'Eglise.
Les repas de fête dans l'Orthodoxie sont somptueux. Ceux de jeûne n'ont pas à être sinistres ou insipides.
Le "carême" n'est pas le carcan absolu que décrivent certains, c'est selon les Pères un moyen de se mesurer par rapport à l'ascèse. Certains repoussent l'idée du jeûne comme passéiste et considèrent avec mépris ceux qui s'y livrent, préférant privilégier les bonnes œuvres plutôt que l'ascèse. L'un n'empêche pas du tout l'autre!
D'autres ne peuvent imaginer que l'on puisse manquer à cette discipline, et donnent l'exemple de la perte du Paradis à cause de la nourriture: Adam et Eve n'ont-ils pas été chassés de l'Eden à cause d'un fruit?!
L'apôtre Paul l'a dit clairement: Faites accueil à celui qui est faible dans la foi, et ne discutez pas sur les opinions. Tel croit pouvoir manger de tout: tel autre, qui est faible, ne mange que des légumes. Que celui qui mange ne méprise point celui qui ne mange pas, et que celui qui ne mange pas ne juge point celui qui mange, car Dieu l'a accueilli. Qui es-tu, toi qui juges un serviteur d'autrui? S'il se tient debout, ou s'il tombe, cela regarde son maître. Mais il se tiendra debout, car le Seigneur a le pouvoir de l'affermir.
Que chacun fasse selon sa force et sa conscience devant Dieu. Bon et saint carême! Bonne route vers la Pâques Lumineuse!
Adresse:
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    samedi 26 mars 2011

    Des figures comme celles des startsy Païsios et Porphyrios existent-elles aujourd'hui?



    Heureusement, nous avons connus ces startsy vraiment éclairés, les Pères Paisios et Porphyrios et d'autres personnalités patristiques, qui nous a montrés ce qu'est l'Eglise, et comment Dieu montre, par l'Église, Ses amis. Beaucoup d'entre nous ont ressenti l'amour de Dieu auprès d'eux. Ces startsy ont consolé des milliers de personnes, et dans de nombreux cas, ont apporté le repos aux enfants les plus turbulents de Dieu. Nous devons nous sentir indignes d'un tel don.

    Cependant, puisque Dieu et l'Eglise existent, de telles figures saintes existent toujours. Comme je l'ai déjà dit, les saints sont la progéniture de l'Eglise, ayant passé par la Croix et la Résurrection du Christ, et  la Pentecôte, et qui témoignent de la vie nouvelle que Dieu apporta sur terre.

    Hélas, s'il n'y a pas de telles figures aujourd'hui, c'est comme penser que l'Eglise a cessé d'exister, ou qu'elle est stérile et ne peut donner la vie. La vérité est que, lorsque les saints cesseront d'exister, alors aura lieu la Seconde Venue du Christ.

    Sur le Mont Athos aujourd'hui il y a beaucoup de moines bienheureux qui glorifient Dieu et sont glorifiés par Lui. Le Mont Athos est encore une grande lumière, et, lorsque ceux qui la voient n'ont pas une vision adéquate, ils sont aveuglés et ils blâment les moines qui y vivent. Et à l'extérieur du Mont Athos également, dans les monastères et les communautés, il y a des enfants de Dieu bénis et l'Eglise, qui illumine ceux qui comprennent cela et en ont besoin.

    Le problème est que nous ne voyons pas les saints, ne les sentons pas, ne ressentons pas leur présence. C'est parce que nous ne faisons pas de grands recherches, nous n'avons pas de sens spirituels pour les reconnaître et les sentir. Nous pouvons appliquer les paroles du Christ dans ce cas: "Car quiconque demande reçoit, et celui qui cherche trouve, et à celui qui frappe il sera ouvert" (Matthieu 7:8). 
    Ceux qui cherchent vraiment Dieu et Ses saints, ils les rencontreront certainement, ou plutôt les saints modernes vivants, eux-mêmes, iront les trouver et les remplir avec les dons de Dieu. 
    Tel est notre Dieu, Il vient en secret, Il aime à renverser toutes les possibilités logiques, Il montre Son amour très bruyamment, tout à coup et d'une manière surprenante à ceux qui souffrent et qui sont à Sa recherche. Ceux qui cherchent "le bon vin," le vin fort,  sont ivres sobrement.

    Version française Claude Lopez-Ginisty
    d'après

    L'Ermitage du cœur (93)


    Va par ton petit chemin obscur
    Lentement et humblement
    Il te conduira aussi dans la prière
    Auprès du Père des Lumières

    上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

    Reliques orthodoxes

    vendredi 25 mars 2011

    Saint Jean de Cronstadt: Le Jeûne



    Il est nécessaire pour le chrétien de jeûner afin d'éclairer son intellect, d'élever et de développer ses sentiments et de stimuler sa volonté pour avoir une activité utile. Il est aussi nécessaire pour un chrétien de jeûner parce que Fils de Dieu prit sur Lui notre humaine nature, afin que la nature humaine soit élevée au plan divin, et à présent, nous nous hâtons vers le Royaume de Dieu qui n'est ni nourriture ni boisson, mais justice et paix, et joie dans le Saint Esprit.
    Le jeûne est un bon maître: il fait vite comprendre à tous ceux qui jeûnent que l'homme a besoin de peu de nourriture et de boisson, et qu'en général, nous sommes gourmands et que nous mangeons beaucoup plus qu'il n'est nécessaire.
    Le jeûne expose clairement tous les péchés et les défauts, toutes les faiblesses et les maladies de notre âme, de même que lorsque l'on remue un eau boueuse et stagnante, les reptiles et la terre qui s'y trouvent sont révélés.
    Cela nous montre la nécessité de nous tourner vers Dieu de tout notre cœur, de rechercher Sa miséricorde, Son aide et Sa grâce salvatrice.
    Le jeûne nous montre toute l'habileté, la ruse et la malice des esprits incorporels que nous avons involontairement servis.

    Version française Claude Lopez-Ginisty
    d'après
    Saint-Jean de Cronstadt:
    My Life in Christ
    Edition de Holy Trinity Monastery
    Jordanville, N.Y.
    USA

    L'Ermitage du cœur (92)


    Tu es un pèlerin du Ciel
    Sur la Terre des Vivants
    Tu peux à chaque instant 
    Partir pour l'Eternité

    上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

    jeudi 24 mars 2011

    Saint Isaac le Syrien: les prières que Dieu n'exauce pas...


    Исаак Сирин

    Si Dieu est lent à exaucer ta requête et que tu ne reçois pas ce que tu as demandé promptement, ne t'afflige pas, car tu n'es pas plus sage que Dieu.
    Quand cela t'arrive, c'est soit parce que ta manière de vivre n'est pas en accord avec ta requête, soit parce que les voies de ton cœur sont en désaccord avec l'intention de ta prière.
    Ou bien alors, ton état intérieur est trop puéril, par rapport à la grandeur de la chose que tu as demandée.
    Il n'est pas approprié que de grandes choses tombent facilement entre tes mains, sinon le don de Dieu sera mis au déshonneur à cause de la facilité avec laquelle nous l'obtenons.
    Car tout ce qui est obtenu immédiatement, est aussi facilement perdu, tandis que tout ce qui est trouvé avec peine est préservé avec soin.



    Version française Claude Lopez-Ginisty
    d'après
    Saint Isaac le Syrien
    cité par
    A Journey through Great Lent
    Light and Life Publishing
    1998

    Saints du 9 au 16 mars


    L'Ermitage du cœur (91)


    Le temps 
    Est un grain de chapelet
    Dans tes mains 
    A la lisière de l'éternité

    上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

    mercredi 23 mars 2011

    Saints du 1er au 8 mars ( Calendrier des Pères)

    Saint Théophane le Reclus: la philautie et le jugement des autres


    Святитель Феофан, затворник Вышенский


    La philautie (amour de soi) et la haute opinion que nous avons de nous-mêmes, donnent naissance à un autre péché qui nous nuit grandement. Ce péché est celui du jugement sévère et de la condamnation de notre prochain, lorsque nous considérons qu'il n'a pas ou peu de valeur, que nous le méprisons, et (quand l'occasion se présente) que nous l'humilions. 
    Cette habitude pécheresse, née de l'orgueil, se nourrit et grandit par l'orgueil et, à son tour, elle nourrit l'orgueil et l'accroît!
    A chaque fois que nous jugeons, notre orgueil grandit un peu plus à cause des sentiments d'importance de nous-mêmes et de gratification pour nous-mêmes qui l'accompagnent.
    […]
    Car nous semblons nous exempter de ces fautes que nous pensons être celles des autres. C'est là que notre ennemi, le Diable, qui cherche constamment une occasion de nous faire du mal, trouve une ouverture. Voyant notre état d'esprit et de cœur pécheurs, il suggère que nous soyons attentifs à ce que les autres disent et font. 




    Version française Claude Lopez-Ginisty
    d'après
    Saint Théophane le Reclus
    in
    Le Combat Invisible
    cité par
    A Journey through Great Lent
    Light and Life Publishing
    1998

    L'Ermitage du cœur (90)


    Avec la prière du Nom
    Tu fais descendre le Ciel
    Et tu transposes le temps
    Dans l'Eternité

    上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

    mardi 22 mars 2011

    Saint Maxime le Confesseur: Tout faire pour le Christ!



    Максим Исповедник


    Le monde a beaucoup de pauvres en esprit, mais ils ne sont pas ce qu'ils devraient être; beaucoup qui pleurent, mais à cause de mauvaises affaires ou de la perte d'enfants; beaucoup de doux, mais à cause de passions impures; beaucoup qui ont faim et soif, mais surtout pour se saisir des biens d'autrui et d'un gain injuste. 
    Et il y a beaucoup de miséricordieux, mais pour le confort de leur corps; beaucoup de cœurs purs, mais par vanité; beaucoup d'artisans de paix, mais qui assujettissent l'âme à la chair. 
    Le monde a beaucoup d'êtres qui souffrent la persécution, mais qui sont indisciplinés; beaucoup qui sont méprisés, mais à cause d'un péché honteux.
    Seuls sont bienheureux ceux qui font et souffrent tout cela pour le Christ et à Son exemple.
    En tout ce que nous faisons, Dieu regarde l'intention, comme cela fut souvent dit, à savoir si nous agissons pour Lui ou pour toute autre raison. 
    Ainsi, lorsque nous voulons faire quelque chose de bien, n'ayons aucunes considérations humaines, mais que Dieu soit notre but, afin que regardant toujours vers Lui, nous fassions tout pour Lui; sinon, nous aurons la peine de faire le labeur, sans avoir notre récompense.


    Version française Claude Lopez-Ginisty
    d'après
    Saint Maxime le Confesseur
    cité par
    A Journey through Great Lent
    Light and Life Publishing
    1998


    Nouvelles du Japon (3)


    Orthodox Cathedral in Sendai

    17 mars 2011
    Le prêtre de la Cathédrale orthodoxe de Sendai de l'Eglise Orthodoxe Japonaise Autonome, Père Nicholaï Dimitriev, qui sert dans la ville de Hakodate, a déclaré que le contact a été pris avec tous les prêtres orthodoxes dans le pays. Tous sont sains et saufs, rapporte le site officiel du Patriarcat de Moscou, citant le journal Foma (Thomas).

    Père Basile Vassilii Tagoutchi, considéré comme disparu, a pris contact avec d'autres membres du clergé jeudi matin.

    Selon le Père Nicholaï, il n'y a pas eu de graves dommages aux églises de Tokyo et d'Hakodate, tandis que les églises de Yamada et Sakari ont été complètement détruites.

    "As Sendai, où se trouve la seconde cathèdre hiérarchique, la situation est compliquée, toute la zone côtière a été détruite. Néanmoins, l'église y est restée miraculeusement intacte, et l'évêque Séraphim et son troupeau vont bien", a noté Père Nicholaï.

    Dans la cathédrale de Tokyo, quelques fenêtres ont été brisées, et dans l'église d'Hakodate, l'iconostase s'est fendu.

    Père Nicholaï a dit que les fidèles là-bas ont besoin de Bibles, de livres de prières, et de crucifix, qu'ils ont perdu avec leurs maisons. Il a dit que des livres en russe pourrait être utiles, car il y a beaucoup de Russes parmi les fidèles, et en fait, beaucoup de Japonais orthodoxes savent assez de russe pour lire les livres de prière.

    Le clergé de l'Eglise orthodoxe russe du Japon continuera à y officier. "Nous allons continuer à officier à Tokyo. Tout est remis à la volonté de Dieu", a annoncé le recteur de l'Église orthodoxe russe au Japon, l'archiprêtre Nicholaï Katsiouban au service de presse du diocèse de Khabarovsk.

    Le service [du site officiel] a également signalé que les deux sœurs du monastère féminin de Sainte-Sophie, dans la préfecture de Tiba, Mère Xénia et Mère Magdalena, n'avaient pas non plus l'intention de partir. "Nous n'allons pas quitter le monastère. Nous sommes à notre poste," ont-elles dit, au téléphone, aux représentants du diocèse. Les moniales ont appris la langue japonaise, et elles lisent les prières principales quotidiennes en japonais.

    Version française Claude Lopez-Ginisty
    d'après
    *
    Photo de saint Nicolas Illuminateur du Japon

    L'Ermitage du cœur (89)


    Pose le Nom
    Sur toutes choses
    Joies et peines
    Et vis dans la paix du Christ

    上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

    lundi 21 mars 2011

    Engelhardt Tristram Herman: Comment je suis devenu orthodoxe



    M. Engelhardt est né au Texas de parents catholiques, mais il est devenu orthodoxe dans son âge mûr, prenant le nom d'Herman (Germain d'après saint Germain d'Alaska. Il a étudié la philosophie et la médecine et il est maintenant professeur dans deux universités à Houston, au Texas. Ses recherches ont été effectuées principalement en bioéthique et sa plus importante contribution à l'éthique orthodoxe est son livre "The Foundations of Christian Bioethics"(Les fondements de la bioéthique chrétienne).

    Lors du Symposium sur les soins intensifs organisé à Bucarest, le professeur de philosophie et de médecine Tristram Engelhardt a présenté un document. Lors d'une discussion à Bucarest, une question a été posée sur la façon dont il est devenu orthodoxe. Sa réponse est publiée ci-dessous transcrite directement à partir d'un enregistrement et traduite [du grec] par Anastasios Philippides.

    Herman Engelhardt Tristram: Comment je suis devenu orthodoxe

    Comment je suis devenu orthodoxe? La réponse est: c'est seulement par l'amour de Dieu.

    Un jour je suis allé au mont Athos et un moine m'a dit: " Regarde autour de toi tous ces gens Le repentir de tous ces gens est un miracle de Dieu."

    J'ai eu très pieux parents catholiques qui m'ont envoyé dans une très bonne école catholique, et en cinquième année, je lisais l'histoire de l'Eglise et j'ai réalisé que je n'avais jamais vu auparavant l'Église des cinq premiers siècles. Et j'ai demandé à une religieuse: "Pourquoi l'Eglise catholique romaine n'est-elle pas comme l'Église primitive? La sœur me regarda comme si j'étais fou. Et puisque j'étais en cinquième année, je suis resté calme.

    L'école primaire semblait très ennuyeuse, mais j'aimais la messe et j'ai été enfant de chœur, ce que j'ai vraiment aimé. Comme j'étais paresseux, quand j'allais au sanctuaire je n'allais pas à l'école. J'aimais plus être enfant de chœur à l'église.

    En huitième année, en 1954, un prêtre catholique m'a dit qu'un évêque uniate viendrait de Palestine et qu'il allait célébrer la Liturgie de saint Jean Chrysostome. Je ne la connaissais pas et j'ai dû la lire pour devenir enfant de chœur pour la Liturgie. Et je l'ai fait. Mais je ne savais pas qu'il y avait des matines avant cela, et pendant une heure et demie, je ne pouvais pas comprendre ce qui se passait. Et puis, ce vieil évêque est venu vers moi et m'a dit: "Viens ici, c'est pour toi. Tout vrai christianisme disparaîtra en Occident au cours de ta vie. Le christianisme véritable viendra de l'Est et ce sera très important pour... toi. " J'ai pensé qu'il était fou. Je lui ai dit: "Quoi?" Et il dit: "Tout christianisme disparaîtra d'Occident au cours de ta vie. Le christianisme véritable viendra comme la lumière de l'Orient..." J'ai demandé à mon père: «Que dit-il? Est-ce un fou de Palestine?" Et j'ai continué à vivre ma vie.

    En 1984, quelqu'un m'a appelé de la part de l'homme qui était arrivé second lors des dernières élections pour devenir pape de Rome. Comme c'était un candidat pour devenir pape, il a dû commencer tôt, comme un candidat à la présidence des Etats-Unis. Et choisissant un groupe d'intellectuels pour l'aider dans sa campagne, il m'a demandé de devenir l'un d'entre eux. Et ils m'ont demandé d'aller six semaines à Milan. Je leur ai dit que je ne pouvais pas y aller pendant six semaines, que j'étais très occupé. Mais alors, ma deuxième fille, qui est si je puis dire, aussi folle que moi (la première a 38 ans et a quatre enfants), à Noël m'a dit: "Puis-je venir avec toi à Milan" Et comment un père peut-il dire non à sa fille de quatorze ans, alors j'ai dit "OK". La personne au téléphone m'a dit qu'il paierait pour les frais. Et ainsi j'ai beaucoup travaillé avec le candidat Martini*. Et j'ai compris pour la première fois de ma vie que l'ensemble de la chrétienté de l'Ouest était la création d'Allemands et de quelques Suisses qui avaient fait la Réforme.

    En 1988, j'ai été invité à l'Institut d'enseignement supérieur à Berlin et lorsque j'ai été invité à y prendre la parole, je me sentais comme une prostituée en me rendant compte que ce que je faisais était mal. J'ai prié: "Mon Dieu, s'il existe une vraie religion, montre-la moi et j'en changerai." Et pour la première fois dans ma vie, j'ai eu cette expérience, que dans mon esprit, je sentais une crainte que je n'avais jamais ressentie auparavant.

    En une semaine, nous avons vu plusieurs publicités pour un concert de musique chrétienne, et nous y sommes allés. Nous sommes du Sud où il fait très chaud et nous avions peur de rester à Berlin pour Noël où l'on gèlerait. Nous nous demandions où aller  afin de ne pas être transis pendant les vacances de Noël, et je me suis arrangé pour donner des conférences à l'Université d'Istanbul, à l'Université de Marmara. Et nous y sommes allés pour Noël. Donc, le jour de Noël ma femme a dit: "Où peut-on aller à la messe?" Et j'ai dit: "Allons à la grecque". Et nous sommes allés au Phanar. Ce fut la première Liturgie orthodoxe que je suivis. Le Patriarche Démétrios était là. Ma seconde fille m'a touché et m'a dit: "Père c'est la vraie religion, n'est-ce pas?" Et je lui ai dit: "Je crains que tu aies raison, car elle est très pauvre. "

    Et nous sommes retournés au Texas et nous avons commencé à nous demander si un Texan peut devenir orthodoxe. Quelqu'un qui était un baptiste du Texas m'a dit: "Si je peux le devenir, tu peux aussi le devenir." Et avec la patience de Dieu, je suis devenu orthodoxe et après mes deux filles. Et puis ma femme, qui est irlandaise, [avec mes filles] ce sont des baptistes très passionnées. Elle a deux histoires au sujet de sa conversion. L'une est quand elle a dit: "Bénis-moi Saint Patrick, je retourne chez moi", et une autre qu'elle a écrite: " From Rome to Home"(De Rome à la Maison).
    Je remercie Dieu!

    Version française Claude Lopez-Ginisty
    d'après
    sur l'excellent blog de 
    My Photo
    John Sanidopoulos

    MYSTAGOGY


    MYSTAGOGY
    +

    * Il s'agit du Cardinal Martini!



    Jean-Claude LARCHET/ Recension: Paul Evdokimov, « L’Esprit Saint dans la Tradition orthodoxe »


    Sans titre-1

    Paul Evdokimov, « L’Esprit Saint dans la Tradition orthodoxe », Paris, Éditions du Cerf, 2011, 111 p. (réimpression à l’identique de l’édition de 1969 parue chez le même éditeur).
    Ce petit livre consacré à l’Esprit Saint dans la Tradition orthodoxe traite en fait surtout de la théologie trinitaire et ne consacre au total que relativement peu de place à l’Esprit-Saint lui-même.
    Après avoir présenté brièvement les prémissses orientales de la théologie patristique, les dimensions cataphatiques et apophatiques de la théologie des Pères, et les principaux termes de la théologie trinitaire, l’auteur s’intéresse aux fondements de celle-ci puis introduit le lecteur à quelques particularités de l’approche des Pères orientaux. Un chapitre d’une trentaine de pages est ensuite consacré à la question de la procession du Saint-Esprit. L’auteur revient après cela à des considérations trinitaires d’ordre général, avant d’aborder, très rapidement, la place de l’Esprit Saint dans les sacrements et la Liturgie.
    Ce petit ouvrage constitue de prime abord une introduction claire à la théologie trinitaire d’un point de vue orthodoxe. Comme l’indiquent les titres de l’introduction et de la conclusion, il a été écrit dans une perspective œcuménique. Pour cette raison, le chapitre sur la procession du Saint-Esprit est le plus approfondi et occupe une place centrale. Il commence bien en présentant le caractère problématique de la théorie latine du Filioque, mais malheureusement dérape complètement en cherchant une solution originale qui permette de sortir de l’impasse où se trouve, à ce sujet, le dialogue œcuménique.

    P. Evdokimov considère, à la suite de Boris Bolotov dans ses « Thèses sur le Filioque » (1898), que la position orthodoxe sur la procession (à partir) du Père seul et la position latine sur la procession (à partir) du Père et du Fils sont toutes deux des theologoumena ou simples opinions théologiques (voir p. 70 et 74), ce qui est inexact, car l’Église latine a fait du Filioque un dogme à travers un nombre important de documents pontificaux et de conciles (Bari, 1098; Latran, 1215; Lyon, 1274; Florence, 1439) et l’Église orthodoxe, dans plusieurs circonstances, a officiellement rejeté comme hérétiques les positions de l’Église latine à ce sujet.
    Évacuant la notion de « cause » (p. 71 et 74-75) pourtant chère aux Pères grecs, et ne distinguant plus la manifestation « in divinis » de la procession (comme l’avait fait Grégoire de Chypre), Paul Evdokimov propose de rendre acceptable le « Filioque » latin compris comme une participation du Fils à la procession de l’Esprit, en l’équilibrant par un « Spirituque » compris comme une participation de l’Esprit à l’engendrement du Fils (p. 70-78). « Le Père, écrit-il, engendre le Fils avec la participation de l’Esprit Saint et il spire l’Esprit Saint avec la participation du Fils » (p. 72). Il note encore, suivant Bolotov: « le Fils est la condition trinitaire de la spiration du Saint-Esprit par le Père, l’Esprit Saint est la condition trinitaire de l’engendrement du Fils par le Père. L’innascibilité, la génération et la procession sont sans confusion ni séparation un seul acte tri-un de Révélation, avec la participation simultanée et réciproque des Trois » (p. 75). Il parle encore « d’un acte tri-unique à trois expressions » (p. 75) et considère qu’« aucune personne n’est produite par une autre, mais chacune se détermine à la fois de soi-même et des autres, et se qualifie comme Père, Fils et Saint-Esprit » (p. 75). Inutile de dire que cette théorie, en décalage complet par rapport à la Tradition orthodoxe, est une innovation irrecevable qui ne fait qu’ajouter une erreur à une autre et de nouvelles confusions aux confusions précédentes.
    L’œuvre de Paul Evdokimov, qui est progressivement rééditée par les éditions Desclée de Brouwer et les éditions du Cerf et à laquelles l’Institut Saint-Serge a récemment rendu hommage par un colloque, est sans doute séduisante par les synthèses qu'elle offre, les points de vue originaux qu’elle développe et par le flou esthétisant dans lequel elle s’exprime. Mais, fortement influencée par la sophiologie du P. Serge Boulgakov (une doctrine qui a ses racines dans la philosophie allemande – la théosophie de Jakob Boehme et l’idéalisme de Schelling – et qui a été condamnée par l’Église russe), par la psychologie des profondeurs de Jung (dont nous avons montré dans « L’inconscient spirituel » les aspects anti-chrétiens) et par le protestantisme (où Evdokimov fut immergé familialement et professionnellement), elle véhicule bien des erreurs et des confusions dans les domaines de la triadologie, de l'anthropologie et de la spiritualité.
    Jean-Claude Larchet
    sur

    L'Ermitage du cœur (88)


    Que ta prière en tout temps 
    Malgré les épreuves
    Soit louange constante
    Devant la perspective du Royaume

    上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)