"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

vendredi 31 juillet 2009

La garde de la Jérusalem intérieure/ La prière selon saint Séraphim de Sarov (17)


Dans une conversation avec un moine, le lumineux Staretz se livre et parlant de lui, il nous encourage à le suivre sur les chemins de Dieu. Et partageant avec nous son expérience personnelle et une grande grâce qui lui a été donnée par la prière, il désire que nous soyons aussi des amis de Dieu.
« Ma joie, je t’en prie, acquiers l’Esprit de Paix ! » disait Père Séraphim à [un] moine et aussitôt, il commença à expliquer ce que signifiait acquérir l’Esprit de Paix.
« Cela signifie se mettre en un état tel que notre esprit ne sera pas dérangé par quoi que soit. On doit être comme un homme mort ou bien complètement sourd et aveugle à toute épreuve, calomnie, accusations et persécutions qui sont le lot inévitable de tous ceux qui désirent suivre le chemin salvateur du Christ. Car on doit passer par de nombreuses épreuves pour entrer dans le Royaume des Cieux. C’est la voie par laquelle de nombreux justes furent sauvés et héritèrent du Royaume Céleste. Et comparé à cela toute la gloire du monde n’est rien ; toutes les réjouissances de ce monde ne sont pas même une ombre de ce qui est préparé dans les demeures célestes pour ceux qui aiment Dieu : là est l’éternelle joie et le triomphe éternel. Afin que notre esprit ait la liberté de s’élever jusques à ce lieu et qu’il soit nourri de l’entretien le plus doux avec le Seigneur, il faut devenir humble par les veilles, la prière et la mémoire constante du Seigneur.
Et moi l’humble Séraphim, je parcours l’Evangile chaque jour. Le lundi je lis Saint Matthieu du début à la fin ; le mardi Saint Marc ; Le mercredi Saint Luc ; le Jeudi Saint Jean ; les autres jours, je les consacre à la lecture des Actes et aux Epîtres des Apôtres. Et pas un seul jour, je ne néglige de lire l’Epître et l’Evangile du jour et les lectures consacrées aux saints.
Ainsi par cette lecture, non seulement mon âme, mais même mon corps se réjouit et est vivifié car je converse avec le Seigneur, je garde en mon intellect Sa vie, et Ses Souffrances et nuit et jour je glorifie et remercie mon Rédempteur pour toutes les miséricordes qui sont déversées sur les hommes et sur moi-même qui en suis indigne. »
Puis avec une joie indescriptible, il dit : « Bien, je vais te raconter quelque chose au sujet du pauvre Séraphim ! J’ai particulièrement goûté les paroles de mon Seigneur Jésus-Christ, « Dans la maison de mon père il y a plusieurs demeures » ( c‘est-à-dire pour ceux qui Le servent et glorifient Son Saint Nom). A ces paroles, moi l’humble Séraphim, je me suis arrêté et j’ai désiré voir ces célestes demeures… Et j’ai prié mon Seigneur Jésus-Christ de me les montrer et le Seigneur ne me priva pas, dans mon indigence, de Sa Grâce. Il accomplit mon désir et ma requête, et je fus ainsi transporté vers ces demeures célestes. Seulement je ne sais si c’était dans mon corps ou sans lui, Dieu le sait : c’est une chose difficile à concevoir. De la joie et la douceur céleste que j’ai eues en partage, il est impossible d’en dire mot. »
A ces paroles, le Père Séraphim devint silencieux…Il inclina la tête, caressant doucement son cœur de sa main… Son visage commença à changer progressivement et il devint si lumineux qu’il était impossible de le regarder. Pendant ce silence sacré, il était avec une ineffable humilité, comme [absorbé] dans la contemplation.
Puis le Père Séraphim recommença à parler. « Oh, si seulement tu pouvais savoir » dit le Staretz au moine, « quelle joie, quelle douceur attend les âmes des justes au Ciel, alors tu serais déterminé à supporter dès cette vie passagère, toute épreuve, persécution et calomnie avec gratitude. Si cette cellule qui est nôtre - en disant cela il montrait sa cellule- était pleine de vers, et si ces vers devaient manger notre chair pendant toute notre vie temporelle, alors nous devrions désirer grandement y consentir, ne serait-ce que pour ne pas être privés de cette joie céleste que Dieu a préparée pour ceux Qui L’aiment. Là, il n’y a ni maladie, ni peine ni lamentation, il n’est que douceur et ineffable réjouissance ; là, les justes brilleront comme le soleil. Mais si le saint Apôtre Paul lui-même ( 2 Corinthiens 12,2-4) ne pouvait expliquer cette gloire et cette joie célestes, alors quelle autre langue humaine pourrait décrire la beauté de la Haute Demeure dans laquelle les âmes des justes seront établies ? »
Pour conclure sa causerie, le Staretz parla de la nécessité de prendre grand soin de son propre salut dès maintenant avant que le temps favorable pour ce faire ne soit révolu. » ( in Chroniques du Couvent de Diviyévo publiées à Saint Petersbourg en 1903, année de la glorification parmi les saints du Staretz Séraphim de Sarov)
Que les derniers mots de ces précieux et salvifiques enseignements soient les paroles bénies prononcées par l’humble thaumaturge de Sarov Séraphim s’adressant à Nicolas Aléxandrovitch Motovilov après l’entretien qu’il eut avec lui sur le but de la vie chrétienne. Elles s’adressent aussi à nous puisque le Staretz l’avait prédit…
« Et ainsi, ami de Dieu, à présent je vous ai parlé et vous ai donné une démonstration pratique de tout ce qu’il a plu au Seigneur et à la Mère de Dieu de vous dire et de vous monter par l’entremise du pauvre Séraphim. Maintenant, allez en paix ! Que le Seigneur et la Mère de Dieu soient toujours avec vous, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amen ! Maintenant, allez en paix ! » ( Entretien avec Motovilov : Chapitre 7, La Paix et la Chaleur de la Grâce)

(Saint Triphon le 9/22 avril 2003 A.D., Grand Mardi de la Semaine Sainte & Mémoire des Saints Raphaël, Nicolas & enfant Irène, Néomartyrs de Lesbos)

Claude Lopez-Ginisty,
La Garde de la Jérusalem Intérieure,
La prière selon Saint Séraphim de Sarov,
Editions du Désert,
2003
(épuisé)

Prier (228)



Le Psautier du saint Roi David
Est le miroir de ton âme
Il en présente toutes les facettes
Et dans la joie la tristesse ou la révolte
Il te permet de louer Dieu

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

jeudi 30 juillet 2009

La garde de la Jérusalem intérieure/ La prière selon saint Séraphim de Sarov (16)


Le but de toute prière est retour vers le Royaume dont nos premiers ancêtres, par leur désobéissance, furent chassés. Depuis, sur la terre des vivants, nous errons à la recherche d’un havre de paix qui ressemble à ce que nos premiers pères ont perdu. Ce refuge qui nous paraît si loin, est dans nos cœurs, mais nous n’en connaissons plus le chemin salvifique. Les Pères Saints, comme des bornes orantes, balisent notre pérégrination ici-bas et, nous racontant l’Eden perdu, tentent de nous faire cheminer vers lui. Saint Séraphim fait plus encore pour nous. Par dessus les épaules de Nicolas Alexandrovitch Motovilov à qui il montre clairement et tangiblement ce que nous pourrions être si nous vivions la plénitude de l’Esprit selon notre vocation, ses mains saintes tenant également nos épaules, comme pour nous transmettre cette joie indicible du Règne Divin, il nous exhorte à accomplir cette vocation en le répétant pour que nous le sachions d’une manière indubitable que notre Dieu est vivant et que le Royaume est déjà et tout d’abord au dedans de nous. Il ne tient qu’à nous d’y pénétrer.

Claude Lopez-Ginisty,
La Garde de la Jérusalem Intérieure,
La prière selon Saint Séraphim de Sarov,
Editions du Désert,
2003
(épuisé)

Prier (227)



Si tu savais combien
Dieu croit en toi
Ta foi déplacerait les montagnes

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

mercredi 29 juillet 2009

Discours de Vladika Ambroise


Nous reprenons l'introduction & l'illustration de Maxime dans son blog sur un texte de Vladika Ambroise de Vevey d'éternelle mémoire et le rappel de son allocution lorsqu'il devint évêque, allocution publiée sur le blog du moinillon en commentaire par Michoutka

Puissions-nous avoir encore beaucoup d'autres pasteurs comme celui-là qui nous permettent d'expérimenter ce qu'est un authentique pasteur. Вечная память! ( Maxime)


Allocution prononcée par
Mgr Ambroise, évêque de Vevey,
lors de son sacre épiscopal (26 Septembre 1993)

Il y a une quarantaine d'années, j'avais alors quelque six ans, sous la forte impression de la divine Liturgie pontificale célébrée en notre église Sainte-Barbara de Vevey par l'évêque Léonty de bienheureuse mémoire, j'avais déclaré à ma mère que je voulais devenir jardinier la semaine et évêque le dimanche. Je ne suis pas devenu jardinier ...
Quant à l'ambition de devenir évêque, je peux honnêtement dire qu'elle n'a jamais dépassé le stade des ambitions enfantines, comme celle de devenir agent de police ou pilote d'avion. En quarante ans j'ai grandi, j'ai reçu de l'instruction, peut-être me suis-je un peu assagi.


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Mes grands-parents sont tous quatre venus jeunes de Russie, ils sont arrivés en Suisse entre 1918 et 1921, ils se sont mariés à Vevey; mes parents sont nés à Lausanne, à leur tour ils se sont mariés à Vevey, et je suis né à Vevey en 1947, aîné d'une famille de trois enfants.

A l'exception de trois années, toute ma vie s'est déroulée dans un rayon de trente kilomètres entre Montreux et Lausanne.

Malgré des difficultés de tous ordres, familiales, de santé, professionnelles, matérielles, je veux rendre hommage à mes parents et à toute ma famille d'avoir su préserver notre enfance dans des circonstances parfois troublées.
Après un baccalauréat classique, j'ai suivi les cours de la faculté de droit de Lausanne, mais certains obstacles ajoutés à un cas de conscience m'ont détourné de la pratique du droit; aussi ai-je été enseignant pendant sept ans avant de m'engager dans la voie de la prêtrise.

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Dès mon enfance, j'ai aimé l'Église. On ne peut cependant dire que dans notre famille on ne manquait aucun office — en ce temps-là, aller à l'église, c'était lointain et coûteux; et, de plus, l'attitude familiale était, à vrai dire, assez mondaine. Toutefois, aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours ressenti à l'église quelque chose de chaleureux et d'intime. Maintenant, je réalise combien est juste l'expression «la maison du Père» relativement à l'église, malgré les caprices qui m'en ont quelque peu éloigné quand j'étais adolescent.

Par sa constante disponibilité, sa tendresse et son amour, notre cher recteur, l'archiprêtre Igor Troyanoff, a eu une immense influence sur moi, et je peux dire que sans lui, je ne serais pas aujourd'hui devant vous; à mes yeux, le père Igor figure l'image inaltérable du bon pasteur. Il ne m'a pas enseigné, il m'a montré combien la vie hors l'Église est vaine.

Depuis le temps des études et jusqu'au sacerdoce, j'ai souvent eu l'occasion d'aller à la Sainte Montagne de l'Athos où m'ont été révélées la signification et la grandeur de la vie monastique et je regrette maintenant de n'avoir pas su alors l'approcher de plus près. Je veux relever aussi combien m'est cher et important le lien spirituel qui m'unit aux moniales-confesseurs du monastère de Pokrov en Bulgarie qui, des années durant, ont enduré de lourdes épreuves, non seulement de la part d'un pouvoir athée, mais aussi de la part d'une autorité ecclésiastique réduite en servitude.

En 1975, j'ai mis fin à mon travail à l'école et Mgr l'Archevêque Antony m'a paternellement accueilli à Genève, il m'a nommé concierge de cette église et, en même temps, il m'a enseigné, guidé, préparé à la prêtrise. Ces trois années que j'ai passées ici ont été sans conteste une période décisive de ma vie et je dois témoigner que le principal artisan de cette évolution a été Mgr Antony, non seulement comme archevêque, mais aussi comme guide fidèle et aimant. Depuis ce temps, j'ai toujours trouvé en Monseigneur un ferme appui, un amour et une patience constants, malgré mes chutes, mes erreurs, mes découragements et mon indocilité.
En 1978, Mgr Antony m'a nommé dans ma paroisse natale où je sers à ce jour.


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Il y a dix-sept ans jour pour jour, j'ai été ordonné prêtre en cette cathédrale. Il me vient inconsciemment de comparer mon état d'esprit d'alors et d'aujourd'hui. Le dimanche 13/26 septembre 1976, je suis venu ici tout en émoi, mais aussi avec joie : devant moi je voyais une nouvelle étape de ma vie s'ouvrir. Je m'y étais préparé, insuffisamment, et j'y aspirais de toute mon âme. Tandis qu'aujourd'hui je suis aussi très ému, mais avec crainte. Et cette crainte, ce n'est pas la crainte de Dieu, mais une terreur humaine. Je me vois comme un imposteur : on a trouvé en moi des qualités que je n'ai pas; pendant les années de mon sacerdoce, j'ai montré mon indignité et mon incompétence, et c'est comme si on ne le remarquait pas; je remplis mal mes obligations et on m'appelle au degré suprême du service ecclésial !

«Je remercie, j'accepte et je ne dis rien de contraire.» Je pense qu'à ce jour, cette phrase a été la plus difficile que j'aie eue à prononcer. «Je remercie» : oui, je remercie sincèrement, éminentissimes Seigneurs, parce que vous m'avez prêté attention et que vous m'avez jugé capable, dans mon indignité, de porter avec l'omophore le poids du service épiscopal; la confiance que vous me manifestez me donne la force que je n'ai pas. «J'accepte», comme j'aurais aimé refuser ! mais je comprends qu'un refus de ma part ne serait pas l'indice de ma discrétion ou de mon humilité, mais le signe de ma paresse et de mon indifférence aux affaires de l'Église; j'accepte, non parce que je me sente à la hauteur, mais parce que le Seigneur a dit : Ma force s'accomplit dans la faiblesse. «Et je ne dis rien de contraire» : ô pontifes de l'Église du Christ ! bientôt vous invoquerez l'Esprit-Saint, c'est-à-dire «la Grâce divine qui guérit toute infirmité et qui emplit ce qui est vide». Mais suis-je fort pour porter cette force toute-puissante de l'Esprit-Saint ? Suis-je assez fidèle pour guider le troupeau de l'Église et enseigner mon prochain ? A ces questions j'aimerais être capable de répondre : Je crois, Seigneur, viens en aide à mon manque de foi.


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Actuellement, on peut observer que de toutes parts, des attaques sont portées contre l'Église du Christ et le troupeau de Dieu. Quand une lutte ouverte ou des persécutions s'exercent contre l'Eglise, l'ennemi du genre humain est manifeste et l'on voit tout de suite de quel côté il faut se défendre.

Le danger s'accroît considérablement quand vient la «douce pression» de l'accommodement progressif à ce monde. Elle s'impose peu à peu, insensiblement, car on ne saurait appeler apostasie aucun élément de cette pression pris séparément, mais la conjonction de ces «détails» révèle soudain combien nous nous éloignons de l'Eglise, si l'on ne demeure constamment vigilant.
Mais le plus terrible et le plus affligeant, c'est «ceux qui viennent vêtus de peaux de brebis et qui au-dedans sont des loups ravisseurs», c'est-à-dire ceux qui se donnent pour zélateurs de l'Orthodoxie et qui, profitant de leur haute position dans l'Eglise, s'efforcent de détruire de l'intérieur l'Eglise du Christ, en se soumettant «aux princes et aux fils des hommes» ou bien en enseignant la compromission avec les hérésies par une fausse piété au nom de l'amour mutuel et de la piété ou encore par l'esprit de domination humaine.
En me tenant devant vous, pontifes de l'Eglise du Christ, je vous demande et vous prie instamment d'intercéder auprès du Seigneur pour qu'au moment où vous invoquerez sur moi l'Esprit Saint, Il m'envoie l'esprit de discernement, de peur que je ne viole les promesses qui sont liées à le confession de foi et qui doivent me guider.
Et vous tous qui êtes ici présents, peuple de l'Eglise du Christ, je vous demande de prier sans cesse pour moi, pécheur et indigne, et de ne pas me juger.

Cathédrale de l'Exaltation-de-la-Sainte Croix
Genève, le 13/26 Septembre 1993

La garde de la Jérusalem intérieure/ La prière selon saint Séraphim de Sarov (15)


La prière est conversation avec Dieu, mais souvent nous oublions les recommandations de silence que nous donne saint Séraphim. Prier c’est aussi attendre que ce dialogue soit véritablement dialogue, et sans discernement, il peut nous arriver de pratiquer un monologue intérieur et de ne pas entendre alors que nous ne recherchons véritablement que ce divin contact. Le but ultime de la prière est donc la cessation de la prière lorsque l’on accède à la Présence de Dieu et que tout n’est plus qu’adoration, béatitude, évidence de toutes choses dans un silence majestueux et ineffable. Saint Séraphim a beaucoup insisté sur la valeur intrinsèque du silence dans la prière, à présent, il donne à ce même silence, un sens plus haut. Il nous enseigne que le but ultime de la prière est atteint lorsque celle-ci est absente, parce qu’elle n’est plus nécessaire lorsque nous pouvons véritablement demeurer muet en présence de Dieu lorsqu’Il S’est manifesté et que par Son Saint Esprit, il ne nous fait plus désirer que cet instant éternel où tout devient vrai, évident, ineffable parce que nous avons enfin, fruit d’une longue litanie de prières et de supplications, atteint le but. Nous avons intégré le Royaume, ou plutôt, le Royaume a fait, par l’Esprit Saint de Dieu, Sa demeure en nous. L’Ecriture nous dit que le Royaume de Dieu ne vient pas de manière à frapper les esprits car en fait, il est en nous (Luc. 17. 21. Nous voyons réalisée cette parole et saint Séraphim nous enseigne le plus beau silence : celui de Dieu Saint Esprit, venu en nous.
« En vérité, dans la prière il nous est accordé de converser avec Lui, notre Dieu plein de Grâce et vivifiant, notre Sauveur. Mais même à ce moment, nous devons prier Dieu jusques au moment où le Saint Esprit descend sur nous dans la plénitude de la Grâce céleste de Lui seul connue. Et quand il daigne nous visiter, nous devons cesser de prier. Pourquoi devrions-nous Le prier alors et Lui dire « viens et demeure en nous, et purifie-nous de toute souillure et sauve nos âmes, Toi Qui es Bon », quand il est déjà venu à nous qui croyons en Lui et qui avons en vérité invoqué Son Saint Nom, ayant faim et soif de Sa venue afin de Le recevoir, Lui le Consolateur, dans les demeures de notre âme ?
Ami de Dieu, je vais vous expliquer ceci avec un exemple,. Imaginez… vous m’avez invité à vous rendre visite et à votre invitation je suis venu pour avoir une conversation avec vous. [ Je suis là, devant vous] Mais vous continuez à m’inviter en disant : « Entrez s’il vous plaît ! Entrez donc ! » Alors je serai forcé de penser. « Que lui arrive-t-il ? A-t-il perdu l’esprit ? » Il en est ainsi avec avec le Saint Esprit, notre Seigneur et Dieu. C’est pour cela qu’il est dit : « Tenez vous cois et sachez que Je suis Dieu » ( Psaume 45, 10), c’est-à-dire, J’apparaîtrai et Je continuerai à apparaître à quiconque croit en Moi et M’invoque ; et Je parlerai avec Lui comme autrefois Je conversais avec Adam en Paradis, avec Abraham et Jacob et les autres serviteurs qui furent Miens, avec Moïse et Job et ceux qui étaient pareils à eux.
Beaucoup expliquent que ce silence se rapporte seulement aux affaires du monde, autrement dit, pendant cette conversation de prière, on doit être « silencieux » au sujet des problèmes matériels. Mais au Nom de Dieu, je vous dis que non seulement il faut en effet être mort à ces problèmes pendant la prière, mais quand le pouvoir omnipotent du Saint Esprit condescend à nous visiter dans la plénitude de Ses ineffables bontés, nous devons aussi être morts à la prière.
L’âme parle et converse durant la prière, mais à la descente du Saint Esprit, nous devons rester dans un silence complet afin d’entendre clairement et intelligiblement toutes les paroles concernant la Vie éternelle qu’Il daignera alors nous communiquer. » ( Entretien avec Motovilov Chapitre 3 : Le But de la Vie Chrétienne)

Claude Lopez-Ginisty,
La Garde de la Jérusalem Intérieure,
La prière selon Saint Séraphim de Sarov,
Editions du Désert,
2003
(épuisé)

Prier (226)



Fais confiance au Maître
C'est Lui Qui
Si tu es sage
Te guidera dans les épreuves
Et embellira ta vie de Son Amour

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

mardi 28 juillet 2009

Sur le blog du moinillon: Funérailles de Mgr Ambroise de Vevey


Sur le blog du moinillon, video de l'homélie en français de Mgr Michel


Photo: ©Moinillon

La garde de la Jérusalem intérieure/ La prière selon saint Séraphim de Sarov (14)


Quand on chemine dans un tel état de paix, c’est comme si on recevait en grande abondance des dons spirituels.
Les Saints Pères, étant dans la paix et étant à l’ombre de la Divine Grâce, vécurent longtemps.
Quand un homme entre dans l’état de paix, il peut recevoir lui-même et donner aux autres la lumière qui illumine l’intellect, mais avant cela, il doit répéter ces paroles de la Prophétesse Anne : «Ne parlez plus avec tant de hauteur !» (1 Samuel 1, 2) et celles du Seigneur : «Hypocrites, ôte premièrement la poutre de ton œil et alors tu verras comment tu peux tirer la paille de l’œil de ton frère» (Matthieu 7, 5).
Cette paix, comme un trésor de grand prix, notre Seigneur Jésus-Christ l’a laissée à ses disciples avant sa mort, disant : «Je vous laisse Ma paix, je vous donne Ma paix» (Jean 14, 27). De cette paix, l’Apôtre dit de même : «Et que la paix de Dieu, qui surpasse toutes pensées, garde vos cœurs et vos esprits en Jésus-Christ» (Philippiens 4, 7).
Nous devons donc concentrer toutes nos pensées, tous nos désirs, toutes nos actions afin de recevoir la paix de Dieu et de toujours nous écrier avec l’Eglise : «Seigneur notre Dieu, donne-nous la paix» (Isaïe 26, 12). » ( IS 24 : La Paix de l’âme)
Avec une grande simplicité et un exemple d’une rare pertinence, saint Séraphim nous convainc de l’évidente utilité de la prière, de son caractère essentiel dans l’économie du Salut. Comment pourrait-on ne pas se rendre au caractère obvie de ses arguments ?
« Bien sûr, toute bonne action faite pour l’amour du Christ nous donne la Grâce du Saint Esprit, mais la prière plus que tout autre [activité]nous la donne car elle est toujours pour ainsi dire, à notre portée, comme un instrument pour acquérir la Grâce du Saint Esprit. Vous aimeriez par exemple aller à l’église mais il n’y a pas d’église ou l’office est fini ; vous désireriez faire l’aumône à un mendiant, mais il n’y en a pas ou bien vous n’avez rien à lui donner ; vous aimeriez préserver votre virginité, mais vous n’avez pas la force de le faire à cause de votre tempérament, ou bien à cause de la violence des pièges de l’Ennemi que vous ne pouvez supporter de par votre faiblesse humaine ; vous aimeriez accomplir d’autres bonnes actions pour l’amour du Christ, mais soit vous n’en avez point la force, soit l’occasion vous manque pour ce faire…Ceci ne s’applique pas à la prière. La prière est toujours possible pour chacun d’entre nous, riche et pauvre, noble et humble, fort et faible, en bonne santé et malade, juste et pécheur. Vous pouvez juger combien grande est la puissance de la prière même chez une personne pécheresse, quand cette prière est offerte sans réserve ainsi que le montre l’exemple de la Sainte Tradition qui suit… Quand, à la requête d’une mère désespérée qui venait d’être privée par la mort de son fils unique, une prostituée qui la rencontra par hasard, encore souillée par son dernier péché, fut touchée par l’affliction profonde de la mère et s’écria vers le Seigneur : « Non à cause d’une vile pécheresse comme moi, mais à cause des larmes d’une mère qui s’afflige pour son fils, et croyant fermement en Ta longanimité et en Ta Toute Puissance, Christ Dieu, ressuscite son fils, ô Seigneur ! Et le Seigneur le ressuscita.
Vous voyez, ami de Dieu ! Grand est le pouvoir de la prière qui confère avant tout l’Esprit de Dieu et qui est très facilement pratiquée par quiconque le veut. ( Entretien avec Motovilov : Chapitre 3, Le But de la Vie Chrétienne)

Claude Lopez-Ginisty,
La Garde de la Jérusalem Intérieure,
La prière selon Saint Séraphim de Sarov,
Editions du Désert,
2003
(épuisé)

Prier (225)



Il est plus facile de créer un conflit
Par un vain bavardage à l'église
Que de rétablir la paix entre les fidèles
Garde ta langue et mesure tes paroles

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

lundi 27 juillet 2009

La garde de la Jérusalem intérieure/ La prière selon saint Séraphim de Sarov (13)


Il arrive que soudain la vigilance s’estompe. L’attention faiblissant, alors le cours de la prière est interrompu. Il faut se ressaisir avant qu’il ne tarisse, car le Malin utilise cette faiblesse de la nature humaine qu’est l’inattention pour détourner celui qui prie de sa conversation avec Dieu. Il lui faut alors amener les pensées qui volent, papillons de nuits ténébreux et diaboliques pour que par la prière renaissante, elles brûlent leurs ailes dans la Lumière.
« Quand nous sommes en prière à l’église, il est profitable de se tenir les yeux fermés, vigilants à l’intérieur de nous-même, et de n’ouvrir les yeux que lorsque nous sommes abattus ou que le sommeil pèse sur nous et nous entraîne à somnoler. Alors nous devons fixer nos yeux sur une icône et sur le cierge qui brûle devant elle.
Si, dans la prière, il arrive que l’intellect soit rendu captif et que les pensées le détournent de son but, il faut se faire humble devant le Seigneur Dieu, et lui demander pardon en disant : «J’ai péché Seigneur, par parole, par action, par pensée et par tous mes sens !».
Il convient de s’efforcer de ne pas se laisser aller à la dispersion des pensées, la raison en est que par ce vagabondage, l’âme de détourne du souvenir de Dieu et de l’amour que l’on éprouve pour Lui, à cause de l’œuvre du Malin ainsi que le dit saint Macaire : «Le seul but de notre ennemi est de détourner nos pensées du souvenir de Dieu, de Sa crainte et de Son amour» (Discours II, chapitre 15).
Quand l’intellect et le cœur sont unis en prière et que les pensées de l’âme ne sont pas dispersées, le cœur est réchauffé par une chaleur spirituelle dans laquelle brille la Lumière du Christ, rendant l’homme intérieur tout entier à la foi paisible et joyeux.
Nous devrions remercier le Seigneur pour tout et nous en remettre à sa volonté. Nous devrions de même Lui offrir toutes nos pensées, nos paroles, et nous efforcer de faire que tout concourre à ne servir que son bon plaisir. » ( IS 10 : La Prière)
Par la seule Grâce de Dieu, nous pourrons alors atteindre à la paix du Christ, gage tangible en nos âme de la venue immédiate en nous du Royaume, ici et maintenant, projection subtile de notre être débile dans la pleine Lumière de l’Eternité Divine.
« Il n’est rien de meilleur que la Paix du Christ. En elle est détruit tout combat contre les esprits de l’air et de la terre : «Car nous avons à combattre, non contre la chair et le sang, mais contre les principautés et les puissances, contre les princes des ténèbres de ce monde, contre les esprits de malice dans les lieux célestes» (Ephésiens 6, 12).
C’est la marque d’une âme sage pour un homme que de plonger son intellect en lui-même et d’être actif dans son cœur.
Alors, la grâce de Dieu le couvre de son ombre, il est dans un état de paix et par cela il accède à un état encore plus paisible, paisible c’est-à-dire avec une bonne conscience et encore plus paisible car l’intellect contemple en lui-même la Grâce du Saint-Esprit, selon la parole de Dieu : «Le lieu où Il réside, c’est la paix» (Psaume 75, 3).

Peut-on avec les yeux du corps voir le soleil et ne pas se réjouir ? Mais combien plus joyeux est l’intellect quand il voit avec le regard intérieur le Soleil de Justice, le Christ ! Alors en vérité on se réjouit d’une joie angélique. De cela l’Apôtre a parlé également en disant : «Mais notre cité à nous est dans les cieux» (Philippiens 3, 20).

Claude Lopez-Ginisty,
La Garde de la Jérusalem Intérieure,
La prière selon Saint Séraphim de Sarov,
Editions du Désert,
2003
(épuisé)

Prier (224)



Avec la clef de l'Ecriture
Tu ouvriras à deux battants
La porte de l'éternité

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

dimanche 26 juillet 2009

La garde de la Jérusalem intérieure/ La prière selon saint Séraphim de Sarov (12)


L’attention à soi dans l’intellect devient alors comme un gardien de la Jérusalem intérieure où l’on va à la rencontre du Christ, dans Sa Lumière sans déclin.
« Pour recevoir et contempler dans le cœur la Lumière du Christ, on doit, autant que faire se peut, détourner son attention des objets visibles. Ayant d’abord purifié l’âme par la repentance et les bonnes actions, et par la foi au Crucifié, ayant fermé les yeux du corps, on immerge l’intellect à l’intérieur du cœur et là, on prononce l’invocation du Nom de notre Seigneur Jésus-Christ et puis, à la mesure de son zèle et de la ferveur de l’esprit envers le Bien-Aimé, on trouve dans le Nom invoqué un délice qui éveille en nous le désir de rechercher une plus haute illumination.
Quand, par une telle pratique, l’intellect entre dans le cœur, la lumière du Christ brille, illuminant la chambre de l’âme par sa divine radiance, comme le dit le prophète Malachie : «Mais pour vous qui craignez Mon Nom, le Soleil de Justice se lèvera» (Malachie 4, 2).
Cette lumière est semblable à la vie, selon les paroles de l’Evangile : «En Lui était la Vie, et la Vie était la Lumière des hommes» (Jean 1, 4).
Quand un homme contemple intérieurement la lumière éternelle, son intellect est pur et il n’a en lui aucune représentation venant des sens mais, étant totalement immergé dans la contemplation de la bonté incréée, il oublie tout ce qui appartient aux sens et ne souhaite pas même se voir lui-même. Il désire plutôt se cacher au sein de la terre plutôt que d’être privé de son bien véritable qui est Dieu. (IS 28 : La Lumière du Christ)
« Celui qui chemine sur la voie de l’attention ne devrait pas faire confiance à son cœur seulement mais il devrait vérifier les mouvements de son cœur et sa vie par rapport à la loi de Dieu et à la vie des ascètes de piété qui ont eu l’expérience d’ une telle entreprise. Ainsi, on peut plus facilement se sauver du Malin et contempler plus clairement la vérité.
L’intellect d’un homme attentif est pour ainsi dire comme une sentinelle en garde ou un garde qui ne dort pas dans la Jérusalem intérieure. Se tenant debout sur la hauteur de la contemplation spirituelle, il regarde avec un œil pur les puissances ennemies qui encerclent et attaquent son âme comme l’a dit le Psalmiste : «Mon œil a regardé avec assurance mes ennemis» (Psaume 53, 9).
A cet œil, le Malin n’est pas caché qui «rôde comme un lion rugissant cherchant qui il pourra dévorer» (1 Pierre 5, 8) et ne sont point cachés non plus ceux qui bandent leurs arcs «pour tirer dans l’ombre sur les cœurs droits» (Psaume 10, 2).
Alors, un tel homme reçoit, selon l’enseignement du divin Paul «toutes les armes de Dieu afin [d’être] capable de résister au jour mauvais» (Ephésiens 7, 13) et avec cette armure et toute la grâce coopérante de Dieu, il repousse les attaques visibles et défait les guerriers invisibles.
Celui qui chemine sur cette voie ne doit pas prêter attention aux bruits étrangers dont sa tête peut être pleine à cause des pensées et des souvenirs oiseux et vains. Il ne devrait porter l’attention que vers lui-même.
Sur cette voie, on doit se garder de se tourner vers ce qui concerne les autres, on ne doit ni penser, ni parler d’eux, selon le Psalmiste : «Ma bouche n’a point parlé selon la manière des hommes» (Psaume 16, 4) mais on devrait plutôt prier le Seigneur ainsi : «De [mes péchés] qui sont cachés en moi, purifie-moi, et de ceux qui me sont étrangers, préserve Ton serviteur» (Psaume 18, 13-14).
L’homme devrait tourner son attention vers le commencement et la fin de sa vie, cependant vers le milieu de celle-ci, quand arrivent les bonheurs et les malheurs, il devrait être indifférent.
Pour préserver l’attention, on doit se retirer en soi-même, selon la parole du Seigneur : «Ne salue aucun homme en chemin» (Luc 10, 4) id est ne parle pas sans nécessité, à moins que quelqu’un ne courre après toi pour entendre de toi quelque chose de profitable.
Révérez les Anciens ou les frères que vous rencontrez en vous inclinant vers eux, les yeux toujours clos. » ( IS 30 : Etre attentif à soi)

Claude Lopez-Ginisty,
La Garde de la Jérusalem Intérieure,
La prière selon Saint Séraphim de Sarov,
Editions du Désert,
2003
(épuisé)

Prier (223)



Tu seras véritablement humble
Lorsque tu reconnaîtras ton manque de foi
Et tes moments de doute
Sans jamais perdre le fil de la prière

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

samedi 25 juillet 2009

La garde de la Jérusalem intérieure/ La prière selon saint Séraphim de Sarov (11)


Saint Séraphim nous enseigne ensuite à discerner l’importance du cœur dans la prière et cette garde cordiale qui permet quelquefois de voir la Lumière du Christ.
« Nous devons avec vigilance garder notre cœur des pensées et impressions inconvenantes selon la parole de celui qui écrivit les Proverbes : «Plus que tout, garde ton cœur car de lui surgissent les sources de la vie» (Proverbes 4, 23).
Par la garde constante du cœur, la pureté vient s’y établir, pureté dans laquelle est contemplée le Seigneur selon l’assurance donnée par la Vérité éternelle : «Bienheureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu» (Matthieu 5, 8).
Quelque bien qui ait coulé dans le cœur, nous ne devons pas le laisser sourdre sans nécessité hors de celui-ci. Car ce qui a été recueilli est sauf du danger des ennemis visibles et invisibles seulement quand il est gardé à l’intérieur du cœur.
Le cœur est bouillant, étant enflammé par le feu divin seulement lorsque de l’eau vive est en lui mais quand celle-ci est versée à l’extérieur, il devient froid et l’homme devient glacé. »(IS 26 : La Garde du Cœur)
Mais saint Séraphim sait que le discernement est important et qu’il faut « éprouver les esprits ». Il rassure donc, en donnant des critères sûrs d’appréciation de l’expérience spirituelle vécue dans le cœur de celui qui prie avec ferveur.
« Quand un homme reçoit quelque chose de divin, il se réjouit en son cœur, mais quand il s’agit de quelque chose de diabolique, il est troublé.
Le cœur du chrétien qui a reçu quelque chose de divin ne demande rien d’autre afin d’être convaincu que cela vient précisément du Seigneur, mais par cet effet même, il est convaincu qu’il s’agit de quelque chose de céleste car cela rend compte en lui de la présence de fruits spirituels : l’amour, la joie, la paix et le reste (cf Galates 5, 22).
Au contraire, bien que le Malin puisse se transformer en ange de lumière (2 Corinthiens 11, 14), on peut produire des pensées qui ont l’apparence du bien, pourtant le cœur ressentira une obscurité et une agitation certaines dans ses pensées. Expliquant ceci, saint Macaire d’Egypte dit : «Bien que Satan puisse aussi produire des visions de lumière, il est tout à fait incapable de produire un effet qui apporte la béatitude : c’est là un signe bien connu de ses œuvres» (Saint Macaire, Homélie 6, chapitre 13).
Donc, à partir de ces divers mouvements du cœur, on peut savoir ce qui est divin et ce qui est diabolique, comme saint Grégoire le Sinaïte l’écrit : «A l’effet produit, on sait si la lumière qui brille en notre âme vient de Dieu ou de Satan». ( IS 27 : Discernement des mouvements du cœur)

Claude Lopez-Ginisty,
La Garde de la Jérusalem Intérieure,
La prière selon Saint Séraphim de Sarov,
Editions du Désert,
2003
(épuisé)

Prier (222)



L'éternité est dans ce sentiment
Que tu as soudain dans la prière
D'avoir atteint la plénitude bénie
Et l'évidence du salut
Par la seule grâce de Dieu

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

vendredi 24 juillet 2009

La garde de la Jérusalem intérieure/ La prière selon saint Séraphim de Sarov (10)


Saint Séraphim a par ailleurs fait remarquer « L’homme a besoin des Saintes Ecritures parce qu’il n’est pas encore possédé par le Saint Esprit… Une fois que l’Esprit se sera emparé de lui, il sera mystérieusement guidé par Lui et n’aura plus besoin d’autre secours. Quand le Saint Esprit descend [sur nous] on doit veiller à l’écouter, dans un silence complet. De même que la lecture devient superflue, une fois que l’esprit a pris possession d’un homme, ainsi, à la venue du Saint Esprit, la prière n’a plus besoin de mots. » (cité p. 66 in : Constantine Cavarnos & Mary-Barbara Zeldin , Saint Seraphim of Sarov, Institute for Byzantine & Modern Greek Studies, USA, 1980 )
Dans ce silence orant où à la toute fin, le silence lui-même deviendra prière, il est alors nécessaire dès que l’on entreprend l’ascèse de la prière d’être attentif à soi, et de faire qu’avec l’aide du Sauveur, les tentations n’aient plus de prise sur l’âme dans ce moment privilégié de notre entrevue avec Dieu.
« Chacun doit être, pour autant que cela soit convenable et nécessaire, quelquefois enfant et quelquefois lion. Il convient d’être lion lorsque les passions des esprits malins s’élèvent contre nous ; car «nous avons à combattre, non contre la chair et le sang, mais contre les principautés et les puissances, contre les princes de ce monde dans ce siècle ténébreux, contre les esprits de malice répandus dans les airs» (Ephésiens 6, 12).
Nous devons toujours être attentifs aux assauts du Malin, car pouvons-nous espérer qu’il nous laisse sans tentation quand il n’a pas épargné notre Fondateur et la Source de la foi, le Très Parfait Seigneur Jésus-Christ Lui-même ? Le Seigneur Lui-même a dit à l’apôtre Pierre : «Simon, Simon, Satan vous a demandé tous pour vous cribler comme on crible le froment» (Luc 22, 31).
Et ainsi, nous devons toujours faire appel au Seigneur dans l’humilité et prier pour qu’Il ne permette pas que nous soyons tentés au-delà de nos forces mais qu’Il nous délivre du Malin.
Car, lorsque le Seigneur abandonne un homme à lui-même, le Malin est prêt à le moudre comme la meule moud les épis de froment. » ( IS 36 : La vigilance contre les tentations)
« Nous agissons bien si nous n’acceptons pas les pensées malignes suggérées par le Malin. L’esprit impur a une influence forte seulement sur ceux qui sont passionnés tandis qu’il n’attaque que d’une manière détournée ou extérieure ceux qui se sont purifiés des passions.
Est-il possible pour un homme dans sa jeunesse de brûler et de ne n’être pas troublé par les pensées charnelles ? On devrait prier le Seigneur Dieu pour que l’étincelle des passions impures soit éteinte dès qu’elle se manifeste. Alors la flamme des passions ne grandira pas en l’homme. » (IS 29 : Des pensées et mouvements de la chair)

Claude Lopez-Ginisty,
La Garde de la Jérusalem Intérieure,
La prière selon Saint Séraphim de Sarov,
Editions du Désert,
2003
(épuisé)

Prier (221)



Sur les chemins de Dieu
Ne cherche pas le seul merveilleux
Mais le possible qui rendra ta vie
Plus proche du Ciel

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

jeudi 23 juillet 2009

Naissance au Ciel de Vladika Ambroise ( Cantacuzène)


Mémoire éternelle! Вечная Память!
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Monseigneur Ambroise évêque émérite de Vevey, ancien évêque de Genève et d'Europe Occidentale est décédé. Ses funérailles auront lieu en la Cathédrale Russe de Vevey le lundi 27 juillet 2009 à 10h ( Liturgie à 10h suivie de l'office de funérailles, enterrement à 13h30 au cimetière Saint-Martin de Vevey).

Царство ему Небеснаго !

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La garde de la Jérusalem intérieure/ La prière selon saint Séraphim de Sarov (10)


L’ascèse la plus difficile reste, pour les laïcs comme pour les moines –Saint Séraphim dans son Entretien avec Nicolas Alexandrovitch Motovilov, indiqua bien que cette distinction d’état n’était pas importante- celle du silence.
« Le silence absolu est une croix sur laquelle l’homme doit se crucifier lui-même avec toutes les passions et les désirs. Mais pensez seulement combien notre Maître le Christ a souffert auparavant des insultes et des offenses avant de monter sur la Croix.
Ainsi, nous ne pouvons pas entrer dans le silence absolu et l’espérance de la sainte perfection si nous ne souffrons avec le Christ. Car, le dit l’Apôtre : «Pourvu toutefois que nous souffrions avec Lui afin que nous soyons glorifiés avec Lui» (Romains 8, 17). Il n’est nulle autre voie. (Saint Barsanuphe, Réponse 342)
« Celui qui est entré dans le silence doit absolument garder à l’esprit la raison pour laquelle il l’a fait afin que son cœur ne soit pas détourné vers quelque autre objet. » ( IS 38 : Le silence absolu)
« Plus que toute autre chose, on devrait s’entourer de silence car saint Ambroise dit : «J’ai vu beaucoup d’êtres sauvés par le silence mais personne par le bavardage». Et un des Pères, saint Isaac le Syrien, dit que «le silence est le mystère du siècle à venir, tandis que les mots sont l’attirail de ce monde».
Assieds-toi seulement dans ta cellule, dans l’attention et le silence, et efforce-toi par tous les moyens de t’approcher du Seigneur et le Seigneur est prêt à te transformer, faisant de l’homme que tu es un ange à qui Il dit : «Voici sur qui je porterai mes regards : sur celui qui est doux et silencieux et qui tremble à Mes paroles» (Isaïe 66, 2).
Quand nous resterons silencieux, le Malin notre ennemi n’aura aucun succès avec l’homme au cœur caché ; ceci doit être compris à propos du silence dans l’intellect.
Celui qui s’adonne à un tel effort ascétique devrait placer tout son espoir dans le Seigneur Dieu, en accord avec l’enseignement de l’apôtre Pierre disant : « Jetez dans Son sein toutes vos inquiétudes, car Il a soin de vous» (1 Pierre 5, 7).
Un tel homme doit être constant dans cet effort ascétique, suivant dans ce cas l’exemple de saint Jean le Silencieux, l’anachorète (Vie des Saints, 3 décembre) qui, à la traversée de cette vie, se fortifiait par ces paroles divines : «Je ne vous laisserai point et ne vous abandonnerai point» (Hébreux 13, 5).
Si tandis que l’on vit au monastère, on ne peut rester dans la solitude et le silence et s’occuper aux obédiences données par l’higoumène, alors du moins le peu de temps qui reste après les obédiences devrait-il être dédié à la solitude et au silence et, pour ce petit effort, le Seigneur Dieu ne négligera pas d’envoyer Sa miséricorde qui confère la Grâce.
De la solitude et du silence naissent la componction et la douceur. L’activité de cette dernière dans le cœur humain peut être comparée à l’eau calme de Siloë qui coule sans bruit aucun, ainsi que le dit le prophète : «Les eaux de Siloë qui coulent doucement» (Isaïe 8, 6).
Le fait de rester dans sa cellule en silence, le travail, la prière et l’étude jour et nuit de la Loi de Dieu rendent un homme pieux car, selon les paroles des saints Pères, «la cellule du moine est la fournaise de Babylone et en elle les trois jeunes gens ont trouvé le Fils de Dieu». (Saint Pierre Damascène, Philocalie) » ( IS 37 : La Solitude et le Silence)

Claude Lopez-Ginisty,
La Garde de la Jérusalem Intérieure,
La prière selon Saint Séraphim de Sarov,
Editions du Désert,
2003
(épuisé)

Prier (220)



Garde-toi des paroles
Qui masquent le vide spirituel
Respecte le silence
Et Dieu le remplira

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

mercredi 22 juillet 2009

La garde de la Jérusalem intérieure/ La prière selon saint Séraphim de Sarov (8)


Les larmes viennent souvent avec le repentir, elles lavent l’âme et par ce baptême des yeux, ramènent celui qui prie dans la mémoire de Celui Qui a promis dans les Béatitudes de sécher les larmes de ceux qui pleureraient.
« Tous les saints et les moines qui ont renoncé au monde ont passé toute leur vie à pleurer dans l’espérance de l’éternelle consolation, selon l’assurance donnée par le Sauveur du monde : «Bienheureux les affligés, car ils seront consolés» (Matthieu 5, 4).
Ainsi, nous devrions pleurer pour [obtenir] le pardon de nos péchés. Les paroles de celui qui était vêtu de pourpre [David] devraient nous en convaincre : «Celui qui marche en pleurant quand il porte la semence, revient avec allégresse, quand il porte ses gerbes» (Psaume 125, 6), ainsi que les paroles de saint Isaac le Syrien : «Humectez vos joues des larmes de vos yeux, afin que le Saint-Esprit demeure en vous et purifie l’immondice de votre malice. Tâchez d’émouvoir votre Seigneur avec vos larmes, afin qu’Il puisse vous aider». (Homélie 68)
Lorsque nous pleurons pendant la prière et que le rire s’y mêle, sachons que ceci vient de la ruse du Malin. Il est difficile de comprendre les agissements furtifs et subtils de notre ennemi.
Le cœur de celui qui verse des larmes de componction est illuminé par les rayons du Soleil de Justice, le Christ, notre Dieu. » (IS 11 : Les Larmes)

Claude Lopez-Ginisty,
La Garde de la Jérusalem Intérieure,
La prière selon Saint Séraphim de Sarov,
Editions du Désert,
2003
(épuisé)

Prier (219)


Ami prends courage
En voyant les lieux bénis
Où les saints vécurent la ressemblance
Le but de ce pèlerinage terrestre
Est dans cette ressemblance au Christ

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

mardi 21 juillet 2009

La garde de la Jérusalem intérieure/ La prière selon saint Séraphim de Sarov (7)


La seule crainte enseignée à ses disciples par l’ermite de Sarov, était celle révérencieuse du Tout Puissant.
« Celui qui a pris sur lui de voyager sur la voie de l’attention intérieure doit avant tout posséder la crainte de Dieu qui est le commencement de la sagesse.
En son intellect ( Nous [grec] Oum [slavon] ) doivent toujours être gravés ces mots du prophète : «Servez le Seigneur avec crainte et réjouissez-vous en Lui avec tremblement» (Psaume 2, 11).
Il devrait cheminer sur cette voie avec la plus grande prudence et sans négligence, avec révérence pour tout ce qui est saint.
Autrement dit, il doit veiller à ce que l’on ne lui applique point le divin décret : «Maudit soit celui qui accomplit avec négligence l’œuvre du Seigneur» (Jérémie 48, 10). Une prudence pleine de révérence est alors nécessaire car cette mer — le cœur avec ses pensées et désirs que l’on doit purifier par le moyen de l’attention — est grande et vaste et «il y a là des reptiles sans nombre» (Psaume 103, 25), c’est-à-dire des pensées nombreuses, vaines, injustes et impures engendrées par les esprits malins. » (IS 7 : La Crainte de Dieu)
Après la crainte révérencieuse du Seigneur, saint Séraphim insiste sur le repentir comme véritable bouclier contre les différentes embûches du Malin et les illusions spirituelles ( preslest en slavon, plani en grec).
« Celui qui veut être sauvé devrait toujours avoir le cœur disposé au repentir et brisé, selon le Psalmiste : «Le sacrifice qui convient à Dieu, c’est un esprit brisé ; un cœur broyé et humilié, Dieu ne le méprise point» (Psaume 50, 17).
Par un esprit ainsi brisé, l’homme peut aisément traverser sans danger les pièges habiles du fier démon dont toute l’activité consiste à agiter l’esprit humain et y semer son ivraie, selon les paroles de l’Evangile : «Seigneur, n’as-tu pas semé du bon grain dans ton champ ? D’où vient donc qu’il y ait de l’ivraie ? Il leur répondit, c’est un ennemi qui l’y a semée» (Matthieu 13, 27-28).
Cependant, quand un homme s’efforce de garder en lui un cœur humble et des pensées qui ne soient pas agitées mais paisibles, alors tous les pièges de l’ennemi seront sans effet ; car là où il y a la paix dans les pensées, là, réside le Seigneur Dieu Lui-même — «Le lieu où il réside, c’est la paix» (Psaume 75, 3).
Le commencement de la repentance procède de la crainte de Dieu et de la circonspection, comme le dit le saint martyr Boniface (Vie des Saints, 19 décembre) : «La crainte de Dieu est père de la circonspection et la circonspection est mère de la paix intérieure et cette dernière donne naissance à la conscience qui fait que l’âme contemple sa propre laideur comme dans une eau pure et limpide. Ainsi naissent les débuts et les racines de la repentance».
Durant toute notre vie, par nos transgressions, nous offensons, à un plus ou moins grand degré, la Majesté de Dieu et pour cela nous devrions toujours nous faire humbles devant Lui, Le suppliant de nous accorder la rémission de nos dettes.
Question: Un homme qui a reçu la grâce peut-il se relever après avoir chu ?
Réponse : Il le peut, suivant ce que dit le Psalmiste : «On m’a poussé et ébranlé pour m’abattre, mais le Seigneur m’a secouru» (Psaume 117, 13) car lorsque Nathan le prophète accusa David de son péché, ce dernier se repentit et reçut immédiatement le pardon (2 Rois ; 12, 13). Un exemple de situation similaire peut être trouvé dans l’anecdote de l’anachorète qui, allant chercher de l’eau, tomba dans le péché avec une femme à la source et, retournant à sa cellule, reconnut son péché et recommença à mener une vie ascétique comme auparavant, n’acceptant pas les conseils de l’ennemi qui lui représentait tout le sérieux de son péché et voulait le détourner de la vie d’ascèse. Le Seigneur révéla l’incident à un certain Père et lui ordonna, à cause d’une telle victoire sur le Malin, de glorifier le frère qui était tombé dans le péché. » (IS 34 : Le Repentir)

Claude Lopez-Ginisty,
La Garde de la Jérusalem Intérieure,
La prière selon Saint Séraphim de Sarov,
Editions du Désert,
2003
(épuisé)